Depuis son lancement en 2014 sur France 2, "Prodiges" rime avec fêtes de fin d'année. 2019 ne fera pas exception avec la saison 6 du concours de jeunes talents de la musique classique attendue pour la fin du mois de décembre. Après Montpellier, Albi, Angers et Strasbourg, l'émission, toujours produite par EndemolShine France a investi cette année Metz et ses "arènes", sa salle omnisports, pour enregistrer la demi-finale et la finale. Si le jury reste inchangé - la soprano Elizabeth Vidal, le violoncelliste Gautier Capuçon et la chorégraphe et danseuse étoile Marie-Claude Pietragalla - cette nouvelle cuvée de "Prodiges" est marquée par plusieurs nouveautés, à commencer par un changement d'incarnation.
La journaliste et animatrice Marie-Sophie Lacarrau, que les mordus d'actualité peuvent retrouver aux commandes du "13 Heures" en semaine sur la deuxième chaîne, succède à Daphné Bürki, officiellement partie au bout d'une saison pour des questions d'emploi du temps. Celle qui officie chaque après-midi dans "Je t'aime etc" avait remplacé Marianne James, partie rejoindre les rangs de "La France a un incroyable talent" sur M6 après quatre saisons au compteur.
"On arrive chacune avec notre personnalité"
Même si elle affirme ne pas se mettre de pression particulière, il s'agit de la première émission animée en solo pour Marie-Sophie Lacarrau qui, depuis 2017, a formé des duos avec Michel Drucker ou Stéphane Bern. Celle qui affirme vouloir rester elle-même malgré ce grand barnum, s'est donnée pour mission de mettre les enfants en avant, "afin qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes", comme elle l'a confié mercredi pour le premier jour d'enregistrement, lors d'une rencontre avec la presse. Et pas question pour elle de se comparer à Marianne James ou à Daphné Bürki. "On arrive chacune avec notre personnalité", coupe-t-elle court avec un sourire bienveillant derrière lequel une pointe de fébrilité se fait sentir.
Marie-Sophie Lacarrau évoluera cette année dans un nouveau décor, qui fait la part belle aux écrans verticaux, certains culminant à 12 mètres de hauteur. "C'est un dôme d'écrans gigantesques qui enveloppent l'orchestre pour former un écrin", résume Nicolas Missoffe, responsable des programmes musicaux d'EndemolShine France, visiblement satisfait du résultat.
Des classiques de Noël
Comme de coutume, les écrans permettront de basculer d'une ambiance à une autre, avec un accent mis sur Noël pour le premier prime. Un prime thématisé baptisé "Le show de Noël", au cours duquel les jeunes talents interpréteront les airs les plus connus, de "Silent night" à "Joy to the World" en passant par "All I Want for Christmas Is You" joué à la flûte traversière. Pour accompagner les morceaux, les prodiges seront épaulés par l'orchestre national de Metz, dirigé le temps de ces deux soirées par la cheffe d'orchestre Zahia Ziouani, avec l'appui du choeur de la maîtrise de la cathédrale de Metz, ainsi que du Palais d'Hiver St Pétersbourg Ballet.
Agés de 10 à 16 ans, les candidats venus de toute la France se produiront toujours dans trois catégories distinctes : la danse, le chant et les instruments, à raison de cinq représentants par catégorie. Ils ne seront pas 15, mais bien 16 puisque des jumeaux se produiront pour la première fois sur scène. Si la demi-finale a été enregistrée mercredi, les neuf talents retenus pour la finale devront patienter jusqu'à ce samedi, jour de l'ultime enregistrement. Une finale qui accueillera un invité de luxe en la personne du pianiste de renommée mondiale, Lang Lang.
"Le flux doit créer l'événement"
Toutes ces nouveautés seront-elles suffisantes pour répondre aux audiences en baisse* pour "Prodiges", année après année ? Pour Nicolas Missoffe d'EndemolShine, "le flux doit créer l'événement" pour donner envie au public de continuer à suivre ce genre de rendez-vous. En attendant le verdict des téléspectateurs d'ici quelques semaines, la production planche déjà sur une saison 7. Et alors que "Prodiges", création française, a connu des adaptations en Espagne, en Italie et en Albanie, Michel Eli qui est avec Thierry Saïd co-créateur du format, fourmille d'idées de déclinaisons. Avec l'ambition qu'un "Eurovision des Prodiges", qui réunirait les jeunes talents de France, d'Angleterre, d'Italie, d'Espagne et d'Allemagne voit le jour dans les prochaines années. Ou encore que "Prodiges" quitte l'enceinte des Zénith des villes de France pour investir des lieux patrimoniaux emblématiques.
* L'unique premier prime diffusé en 2014 a réuni 4,05 millions de téléspectateurs (18,0% de PDA) tandis que les deux numéros proposés en 2018 ont été suivis en moyenne par 2,56 millions de fidèles (12,3%) selon Médiamétrie.
