Pas de mise en garde mais des "préconisations". Après avoir reçu plusieurs plaintes dénonçant la violence des méthodes éducatives montrées à l'écran, le Conseil supérieur de l'audiovisuel s'est penché hier sur le cas de "Super Nanny", le programme incarné par Sylvie Jenaly et diffusé sur TF1 et NT1.
Dans un communiqué, les Sages de l'audiovisuel annoncent ne pas avoir "relevé de manquements" de "Super Nanny" aux obligations des deux chaînes, décidant ainsi de ne pas engager de procédure de sanction contre elles. Le CSA "s'interroge néanmoins sur l'impact que le tournage, la diffusion et les rediffusions de l'émission pourraient avoir sur les jeunes participants et les téléspectateurs". Le régulateur appelle ainsi TF1 à une plus grande vigilance et à la prise de "précautions supplémentaires".
Parmi elles, le Conseil supérieur de l'audiovisuel invite TF1 et NT1 à "redemander l'accord des participants avant une éventuelle rediffusion (...) de l'émission ou de ses extraits (...) pour tenir compte du développement de l'enfant". Le CSA souhaite aussi que les chaînes fassent "preuve d'une vigilance particulière vis-à-vis de scènes susceptibles de gêner l'enfant" et n'oublient pas "le nécessaire respect de son bien-être au moment du tournage, ainsi que de son image lors de la diffusion ou des rediffusions de l'émission".
"Ne pas réduire l'enfant à son comportement problématique"
S'improvisant ensuite conseiller aux programmes, le régulateur veut aussi que les diffuseurs de "Super Nanny" veillent davantage "à ce que le comportement de l'enfant ne soit pas présenté comme l'unique source de difficulté et que l'enfant ne soit pas réduit à son comportement problématique".
Il préconise aussi de "rester vigilant vis-à-vis de l'impact que l'émission pourrait avoir sur les familles téléspectatrices". "Il conviendrait de garder à l'esprit que certains parents rencontrant des difficultés familiales plus sérieuses pourraient voir, dans les conseils proposés, des solutions adaptées à tout conflit au lieu de se tourner vers un spécialiste", estime ainsi le CSA. Et de demander à TF1 et NT1 de sensibiliser "les téléspectateurs à l'existence de différentes manières d'aborder le processus éducatif".
