iTELE doit entrer ce lundi dans sa quatrième semaine de grève, le deuxième plus long conflit social dans l'audiovisuel depuis mai 1968, après celui de Radio France, en mars-avril 2015. Les syndicats de la chaîne seront reçus cet après-midi par le ministère du Travail pour qu'il mette en place une médiation sociale "permettant de sortir de ce conflit dans le respect du droit et des personnes". La direction devrait aussi rencontrer les services de Myriam El Khomri pour tenter de trouver une porte de sortie.
Depuis le début du conflit, la direction campe sur ses positions et plusieurs journalistes ont déjà choisi de quitter la chaîne en activant leur clause de conscience, donnant droit à deux mois de salaire par année d'ancienneté. "Ce conflit est révélateur du malaise et du climat délétère qui s'est installé au sein du groupe tout au long de l'année écoulée. La reprise en main des 'Guignols de l'info', la disparition de 'Spécial Investigation', du 'Zapping' et des JT sur les antennes de mettent en évidence l'omniprésence de notre actionnaire dans les circuits de décisions", dénonce le syndicat +Libres dans un communiqué.
"L'actionnaire a déjà fait beaucoup de concessions et n'en fera plus"
Les grévistes réclament toujours l'élaboration d'une charte d'éthique et d'indépendance, des précisions sur le projet CNEWS et le retrait de l'antenne de l'animateur Jean-Marc Morandini. Jeudi, le CSA a mis en demeure iTELE pour plusieurs manquements mais la direction ne semble pas prête à négocier. "L'actionnaire (Vincent Bolloré) a déjà fait beaucoup de concessions et n'en fera plus", a assuré samedi un dirigeant de Canal+ à nos confrères de Libération.