D8 a retiré de son site internet un sujet diffusé dans son JT du 3 mars. Ce jour-là, la présentatrice Adrienne de Mallerey lance une enquête sur la cybercriminalité, qui s'intéresse plus particulièrement au phishing, cette pratique qui consiste à envoyer aux internautes un mail en se faisant passer, par exemple, pour EDF dans le but de récupérer leurs coordonnées bancaires.
Selon le site Reflets.info, qui révèle la supercherie, le sujet proposait des images d'illustration montrant un homme flouté présenté comme un adolescent cybercriminel. Sauf que cet homme barbu a en réalité 35 ans et contribue à la rédaction du site sous le pseudo de Bluetouff. En réalité, les images utilisées provenaient d'un sujet tourné deux ans auparavant pour i-TELE (filiale, comme D8, de Canal+) où le journaliste s'exprimait, à visage découvert, sur la loi Hadopi.
Des images détournées de leur sens
"Question à 2 centimes d'euros, écrit ironiquement Bluetouff sur son site. Signer à X une autorisation d'utilisation des images tournées pour un sujet donné autorise t-il Y à les exploiter pour son parfait contraire ! Pourquoi votre serviteur, qui a, à maintes reprises, dénoncé ce genre d'escroqueries, se retrouve dans ce "reportage" pour servir de cybercriminel de service alors que les images ont été initialement tournées par iTélé, sur un sujet concernant HADOPI, et à VISAGE DECOUVERT... Non mais sérieusement ? Monsieur D8... tu te foutrais pas un peu de la gueule de tes téléspectateurs là ?... et accessoirement de la mienne ?".
Guy Lagache reconnait une "maladresse"
L'utilisation d'images d'archives est une pratique fréquente à la télévision mais, cette fois-ci, elles ont été détournées de leur sens. Contacté par le site Arrêt sur images, Guy Lagache a reconnu une "maladresse". "Nous avons fait une maladresse, les images d'illustration n'auraient clairement pas dû figurer dans ce reportage", reconnait-il tout en minimisant les conséquences de son erreur. Selon lui, la personne a été "floutée" et n'a donc subi aucun préjudice. Mais le patron de l'info de D8 indique toutefois avoir demandé la suppression de la séquence incriminée de d8.tv par "respect" pour le rédacteur de Reflets.info.
