Près de 400 salariés de Lagardère ont manifesté hier devant le siège du groupe médias français à Levallois-Perret pour protester contre un éventuel projet de cession des titres du pôle presse. En septembre dernier, L'Express Arnaud Lagardère, aurait "confié à une banque d'affaires un mandat de vente pour la totalité des titres (de presse magazine, ndlr) de son groupe". Ce pôle presse comprend notamment les marques "Elle", "Le Journal du dimanche", "Paris Match", "Télé 7 jours", "Première", "Public", "France Dimanche", "Psychologies magazine" ou encore "Ici Paris". Selon le plan prévu, seuls "Elle", "Paris Match" et "Le JDD" seraient sauvés, bien que la direction de Lagardère ait, pour l'heure, démenti tout projet de cession.
Cela n'a visiblement pas permis de rassurer les salariés du groupe, comme le rapporte l'AFP. "Cela fait maintenant quatre mois que des menaces pèsent sur les salariés, et nous n'avons toujours pas de réponses, ni l'ombre d'une réelle explication, ni la moindre communication interne", a ainsi déploré l'intersyndicale à l'origine de la manifestation. "Ce silence assourdissant est-il un aveu sur l'ampleur du plan en préparation ? La direction pense-t-elle qu'en laissant planer des menaces de liquidation nous allons accepter, comme moindre mal, une grosse amputation ?" ont interrogé, dans un tract, les syndicats.
Stratégie de désengagement
Prochaine étape dans ce dossier chaud, le 17 octobre prochain. Ce jour-là se réuniront les comités d'entreprises des différents titres de presse et de la régie du groupe. En attendant, la direction de Lagardère a récemment reorganisé son état-major en annonçant le départ de Bruno Lesouëf, directeur général du pôle presse magazine France et international. Ce dernier est nommé directeur des affaires publiques pour la presse et sera remplacé par , l'actuel président du directoire de Lagardère.
Notons que cette éventuelle revente des titres de presse du groupe médias français s'inscrit dans une stratégie plus large de désengagement mise en oeuvre par Arnaud Lagardère depuis plusieurs mois. Après avoir cédé ses parts dans EADS, dans le groupe Amaury (L'Equipe, Le Parisien, Le Tour de France), avoir vendu ses magazine internationaux, il est également en plein un bras de fer avec le groupe Vivendi pour céder les 20% qu'il détient dans le capital de Canal+. Arnaud Lagardère, qui a ouvert une partie de son capital au Qatar, souhaite ainsi réduire le fort endettement de son groupe.
