Ses prises de position lui coûtent une émission. Le célèbre écrivain italien et auteur de "Gomorra", Roberto Saviano, devait présenter à la rentrée un programme diffusé sur la Rai 3, la télévision publique italienne. Dans un article, publié ce jeudi 27 juillet 2023, "Le Monde" relate que ce n'est plus d'actualité. Cette "déprogrammation", écrit le correspondant transalpin du quotidien du soir, "est intervenue peu après qu'il a critiqué le ministre des infrastructures, Matteo Salvini".
"Une grave atteinte à la liberté d'expression"
L'écrivain établit un lien de cause à effet entre les deux événements et dénonce une "grave atteinte à la liberté d'expression". D'après l'auteur, l'exécutif de Giorgia Meloni – qui a déposé une plainte contre lui à l'époque où elle était encore députée pour l'utilisation du terme "bâtards" à son encontre – aurait pesé de tout son poids dans la décision de la direction de la Rai, nommée au printemps 2023, de l'exclure de la grille de la chaîne publique italienne.
De son côté, Roberto Sergio, le nouvel administrateur délégué de l'audiovisuel public, a réfuté toute décision à caractère politique – il parle de "décision d'entreprise" – dans le quotidien "Il Messagero". Pour rappel, la pression politique de la cheffe du gouvernement d'extrême droite a poussé Carlo Fuortes, directeur général de la Rai jusqu'au printemps dernier, à démissionner.
Dans les faits, l'auteur de "Gomorra", une enquête sur le crime organisé à Naples, en Italie, parue en 2006, était attendu à la présentation d'une émission consacrée précisément à la lutte contre la mafia. Le 20 juillet 2023, l'auteur avait qualifié l'ancien Premier ministre de "Mala Vita", "un terme italien qui désigne la délinquance ou la criminalité organisée", traduit "Le Monde".
Che faccia tosta! Ma quando passer al Ministro della Mala Vita il vizio di mentire?
— Roberto Saviano (@robertosaviano) July 20, 2023
In ogni sede, anche in sede giudiziaria, stato chiarito che Carola #Rackete non ha mai compiuto nessun atto ostile e che anzi ha agito nel rispetto della vita umana.
Il Ministro della Mala... pic.twitter.com/e6e0UzlmsW
Les deux hommes sont en conflit sur le terrain judiciaire pour des propos similaires depuis 2018.
