Étonnamment, ce qu'on retiendra de cette soirée au théâtre de l'Odéon, c'est le silence qui a régné dans la salle, symbole de l'attention des spectateurs mais aussi de la tension dégagée sur scène. Pendant cinquante minutes, d'une seule traite, Jeanne Moreau et Etienne Daho livrent une interprétation impeccable du poème de Jean Genêt, [musique:415784 "Le Condamné à mort"].
Visiblement quelque peu stressé et bouleversé par ce texte sur le désir éprouvé par le poète pour Maurice Pilorge, un jeune détenu condamné à la peine capitale, Etienne Daho dévoile pleinement ses talents d'interprète et change littéralement de registre. Le chanteur pop n'a pas à rougir à côté de Jeanne Moreau, monstre sacré du théâtre, qui livre une interprétation plus libre et moins anxiogène du texte. L'air parfois plus candide - à moins que ce soit de l'espièglerie - Jeanne Moreau endosse parfaitement le rôle du narrateur qui n'est autre que Jean Genêt, avec qui elle a longtemps arpenté les nuits parisiennes.
Accompagnés des cinq musiciens avec qui ils ont réalisé le disque, et dans une mise en scène sobre et soignée, Jeanne Moreau et Etienne Daho sont chacun à leur place, le mariage de leur voix et de leurs styles, symbolisant à merveille le mélange de sexualité et de terreur véhiculé par le texte original. Sans surprise, c'est une salle debout qui a applaudi les deux artistes hier soir. Deuxième et dernière date parisienne. Pourtant, on espère les revoir.
TV
"Terrifiant" : Un duplex d'un journaliste de LCI au Liban interrompu par un...