Clap de fin pour Laurence Boccolini sur Europe 1. Selon nos informations, l'animatrice de "Etes-vous prêts à jouer le jeu ?", émission programmée chaque jour de la semaine de 16h à 17h, va quitter l'antenne de la station du groupe Lagardère. Son départ interviendra le 21 décembre prochain, à la veille des vacances de Noël. Laurence Boccolini a accepté de se confier en exclusivité à puremedias.com sur ce départ précipité.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
Selon nos informations, vous quitterez donc Europe 1 le 21 décembre prochain, quatre mois après votre retour sur les ondes. Est-ce que vous confirmez ?
Je confirme. D'un commun accord, nous avons décidé avec Laurent Guimier que j'arrêterai le 21 décembre. Cela tombe juste avant les vacances pour lui laisser le temps de trouver quelqu'un qui continuera l'émission à ma place. Je veux absolument dire que j'aime absolument Laurent. C'est un homme de radio. Il n'a qu'une envie, que ses animateurs soient heureux. Quand ses animateurs ne sont pas heureux, il les écoute et peut comprendre que la greffe ne prend pas. Il vaut mieux se séparer en très bons termes. Europe 1, ça a été ma maison pendant des années. Je ne dirai jamais de mal d'Europe 1. Je n'en ai pas à dire. Je suis très triste qu'il y ait un bashing après les sondages. Je trouve ça pas normal. C'est une maison qui a besoin de se redresser. Tout ce que je souhaite, c'est qu'on laisse du temps à Europe 1. On se quitte bons amis, sans heurts, sans disputes.
Vous n'étiez pas heureuse ?
Ce n'est pas que je n'étais pas heureuse. On en était un peu conscient avec Laurent. Il y a eu une petite différence entre ce pour quoi on m'a appelée en juin pour venir à Europe 1, et le résultat qu'il y avait à l'antenne. Il y a eu trop de choses qui ont fait que j'avais l'impression d'être un rosier qui ne prenait pas. Je me suis dit que je ne ferai pas mieux. Quand on se dit qu'on ne fera pas mieux et qu'on a l'impression qu'on fait du sur place, il faut être sincère et j'ai dit à Laurent : "Je préfère que tu donnes cette case à quelqu'un qui va être complètement dans ta vision de la grille". Avec beaucoup de respect, il a écouté. C'est un homme de radio. Il sait qu'on ne peut pas faire de radio si on ne va pas tous les jours faire de la radio en s'éclatant.
En 2015, interrogée par puremedias.com, vous aviez dit que la radio n'était pas forcément ce que vous auriez aimé refaire. Qu'est-ce qui vous a motivé à refaire de la radio malgré tout ?
Je devais aller sur RFM. C'est ma première maison en 1982. C'était assez drôle d'y retourner pour faire une petite heure de "déconnade". Comme c'est le même groupe, j'ai été très flattée quand Europe 1 m'a dit : "On préférerait que vous veniez". On m'a dit ensuite : "Attention, les sondages vont être terribles. Tu es en face des 'Grosses têtes'". C'est quelque chose qui ne m'a absolument pas atteint, parce que moi, j'y allais pour faire de la radio. C'est tout. Je savais bien que ça allait être compliqué. Donc, ce n'était pas une histoire de sondage, ce n'était pas une histoire de chiffre. J'y allais vraiment pour me faire plaisir. Je m'étais dit que ça correspondait à mon envie du moment. J'avais un peu plus de temps. Une quotidienne, c'est du temps, c'est du direct. On ne peut pas être malade, on ne peut pas tourner.
Le 27 août, "Plan B" arrive à l'antenne entre 16h et 18h. Et le vendredi, il y a une vidéo de Laurent Guimier avec vous qui annonce que l'émission est rabotée d'une heure.
J'étais plutôt contente qu'on raccourcisse l'émission d'une heure. Moi, deux heures, deux invités, je ne me sentais pas capable de faire ça. J'étais totalement d'accord avec Laurent Guimier.
Le lundi suivant, "Plan B" devient "Êtes-vous prêt à jouer le jeu ?", qui est un jeu et plus une émission de conseil. Est-ce votre choix ?
(Long silence) Je me suis dit "Pourquoi pas ?". Après tout, la direction d'Europe 1 sait mieux que moi.
Et ça n'a pas été le bon choix pour vous.
Très vite, je me suis dit que ce n'était pas ce que j'avais envie de faire. Et je pense que Laurent Guimier est assez cool pour le dire. Dès le départ, ça a un peu cafouillé mais on ne peut pas partir d'une grille - et cela je peux le comprendre - deux jours avant une conférence de presse. Vous ne faites pas cela à une station. Donc j'ai fait tout ce qu'il fallait pour les respecter, respecter mon boulot, venir, faire ce que je pouvais faire dans cette émission et penser que je le faisais du mieux que je pouvais. Et à un moment, il faut aussi penser à soi et se dire que je n'étais pas venue faire cela.
Vous avez envisagé de partir à ce moment-là ?
Un petit peu.
Le 15 novembre, les audiences tombent : le nouveau Europe 1 ne prend pas, le 16h-17h est en baisse - une baisse moins prononcée que d'autres tranches.
Ca, je m'en fous. J'avais demandé bien avant à partir. Si Laurent Guimier dit la vérité, il dira que je suis venue bien avant les sondages. Pour les audiences, je savais que nous aurions un creux puisqu'il y avait un gros changement de grille, que les gens allaient être décontenancés, c'est simple. Je ne souhaite qu'une chose, c'est qu'Europe 1 remonte. Mais on ne remonte pas une station en deux mois ! Vous savez, les chiffres... Pour moi, c'était d'abord un plaisir de venir. Et, après, quand c'est devenu quelque chose où je n'étais pas à ma place, nous en avons parlé longuement avec Laurent Guimier, je me suis laissé 2-3 mois et je me suis conforté dans l'idée qu'Europe 1 avait besoin de quelqu'un d'autre que moi à cette heure-là.
Dans la foulée des résultats, Laurent Guimier avait assuré à puremedias.com qu'"aucun départ n'était à l'ordre du jour". A-t-il essayé de vous retenir ?
Il faut aussi le comprendre... Le pauvre en prend plein la tête. Je n'aimerais pas être à sa place ! Moi, je ne me suis pas exprimée du tout parce que j'estimais que c'était tirer sur une ambulance qui n'en sera bientôt plus une, Europe 1 remontera. Je trouvais que ce n'était pas bien de s'exprimer sur ce sondage, surtout qu'il avait besoin de plus de soutien. Mon départ n'était pas acté, il savait que j'avais une envie mais je peux comprendre aussi qu'il dise cela. Un directeur ne peut pas dire qu'il va y avoir des départs. Surtout que ni lui ni moi n'étions complètement surs.
Il y a eu une sortie de Jean-Marc Dumontet, producteur de Nicolas Canteloup, remettant en cause la stratégie de la direction d'Europe 1. Qu'en avez-vous pensé ?
L'avis de Jean-Marc Dumontet, je m'en fiche complètement. Il n'est pas directeur de radio. Il parle pour sa paroisse et s'il veut parler à la place de Nicolas Canteloup, ça le regarde. Je dis juste que c'est facile de s'exprimer quand quelque chose ne va pas et qu'il faut trouver des coupables. Je trouve cela dur.
Il vous reste deux semaines d'émission. Avez-vous réfléchi à votre dernière ?
Non. C'est un peu triste... J'ai une sensation d'échec, de m'être trompée, moi. Pas eux. Je n'accuse personne de quoi que ce soit. Je me dis que je me suis peut-être trompée de jardin. Je reste bienveillante envers Laurent qui est un mec bienveillant avec moi. C'est un mec de radio, je le respecte. Il sait ce que c'est que de parler dans un micro à des auditeurs. Il sait aussi que quand on fait ce choix-là, ce n'est pas gai. Surtout que j'attendais depuis longtemps de revenir à Europe...
Après cette expérience, la radio, c'est définitivement fini pour vous ?
Pour le moment, je vais me reposer un peu. On va attendre un peu...
Vous allez écouter votre successeur ?
Je ne sais pas mais je lui souhaite bonne chance. Je sais que Laurent trouvera quelqu'un qui correspond à son idéal de grille.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre nouveau projet télé : "Big Bounce" ?
Ce sont des trampolines. On les a mis bout à bout et les gens sautent dessus et c'est drôle. C'est une course. C'est une émission familiale qui réunit toutes les générations. Ca n'a rien à voir avec "Ninja Warrior", car tout le monde peut participer de 7 à 77 ans. On a eu plein de surprises, d'émotion. Et surtout avec Christophe Beaugrand, on s'est lâché et on ne savait pas qu'il garderait tout !
Vous avez aussi repris "Le grand concours". Il y a eu une première émission qui a bien marché. Vous étiez satisfaite de ce premier numéro ?
J'étais contente de l'audience, de m'être amusée, du bon retour donné par mes copains animateurs qui ont participé. J'ai aussi eu un petit mot de Carole Rousseau (l'ancienne présentatrice, ndlr). C'était super-sympa. C'est une émission que j'aime bien. Elle n'est pas facile à faire parce qu'ils sont pénibles (rires) Ils trichent beaucoup au début (rires).
Il y a deux nouveaux numéros en préparation ?
Oui. Il y aura les humoristes et les animateurs.
Le retour du "correct". C'était votre volonté ?
Oui, c'était moi. Ils n'étaient pas au courant en régie et ça les a fait rire. D'autant que le réalisateur du "Grand concours" est le même que celui du "Maillon faible". Je voulais qu'il y ait un peu ma marque. C'est une chouette émission à faire pour un animateur.
Vous ne re-participerez jamais en tant que candidate, vous qui avez gagné lors de la première émission ?
Non, j'ai toujours dit : j'ai gagné la première et que je ne remettrai jamais mon titre en jeu (rires). Je serai toujours la championne !
Vous avez eu une période de creux sur TF1. Vous aviez dit que vous aviez été mise de côté après "Money Drop". Maintenant, avec "Le Grand concours" et "Big Bounce", cette période est derrière vous ?
Oh vous savez, le creux, ça peut revenir. La télé, c'est de la vague. Ce qui est marrant, c'est que tout est arrivé en une semaine, pour "Le grand concours" comme pour "Big Bounce". C'est étonnant... Mais je ne regrette pas ce que j'ai dit dans l'interview. J'ai dit que j'étais un peu triste. C'est bien de le dire aussi parfois.
Le public réclame régulièrement le retour de "Money Drop". Est-ce que vous aussi ?
On ne peut plus. Il y a "Demain nous appartient" maintenant. On ne peut plus remettre "Money Drop" en access. Il faudrait un retour en prime. J'adorerais ça ! Mais avec des candidats anonymes et pas avec des célébrités. C'est plus drôle avec des anonymes. Ils ont moins les codes de la télé.