
Deux minutes. C'est le temps qu'il aura fallu pour que les 29 places prévues dans le plan de départs volontaires soient toutes pourvues, selon les informations du journal "Le Monde". Et moins d’une demi-heure plus tard, le nombre de dossiers reçus étaient monté à 40, pour finalement atteindre 46, soit près de 60% de plus que l'objectif initial. Devant cet afflux inattendu, la direction a dû avancer la date limite de dépôt des candidatures au 20 mai, au lieu du 2 juin initialement prévu. Cette date butoir reste cependant maintenue pour les 9 postes visés dans les fonctions support (comptabilité, courrier, etc.).
"Nous sentions qu'il risquait d'y avoir plus de gens intéressés par le plan que ce que la direction espérait, mais nous n'imaginions pas qu'il y en aurait autant", reconnaît dans les colonnes du "Monde" Aymeric Renou, délégué syndical SNJ, qui voit dans cette forte mobilisation le signe que la réorganisation proposée "n'embarque pas grand monde".
Face à des pertes l'an dernier comprises entre 34 millions d'euros (selon les chiffres de "La Lettre"), le titre du groupe LVMH avait en effet annoncé en février un plan de départs volontaires, dans le cadre d'une réorganisation destinée à "moderniser la rédaction". Outre les suppressions de poste, cette restructuration prévoit également la refonte de la rédaction en six pôles thématiques (vie publique, vie privée, faits divers, sports, Ile-de-France, culture et loisirs) et une accélération de la transition numérique.
Comme le précise un avenant à l'accord relatif à la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) signé par les syndicats et la direction du "Parisien", ces départs s'effectueront "soit par le biais du congé de fin de carrière, soit par le biais du congé de mobilité". Si le nombre de candidats au départ dans les fonctions support n'atteignait pas l'objectif de 9 personnes, le dispositif serait alors proposé aux salariés des Echos, l'autre quotidien du groupe.
A noter : si le nombre de départs volontaires a singulièrement augmenté, celui des suppressions d’emplois reste identique. Autrement dit : "il sera procédé à un total de 17 remplacements", précise "Le Monde". Mais cette information n'a pas de quoi rassurer les salariés du "Parisien" : les inquiétudes au sein de la rédaction restent vives quant à la charge de travail induite par la réorganisation en cours. En guise de protestation, trois motions de défiance et une journée de grève ont d'ailleurs été votées ces derniers mois.