Grosse confusion hier sur le sort des 7 otages français enlevés au Cameroun. A 9h30, une dépêche AFP "urgente" a été envoyée à toutes les rédactions, annonçant leur libération selon une "source militaire camerounaise". L'information est relayée partout, voire même "pushée" par certains organes.
Quelques heures plus tard, l'information a été démentie par le Quai d'Orsay, trop tard pour que le journal Le Monde ne retire l'information de sa Une... Interrogé ce matin sur France Info, Philippe Massonnet, le directeur de l'information de l'Agence France-Presse, a indiqué avoir pourtant sérieusement recoupé l'information avant de la sortir : "Dans les heures qui ont précédé la publiciation de l'information, on a une, deux puis trois sources haut placées au Cameroun, avec qui nous avons l'habitude de travailler, qui nous confirment cette information."
"Nous avions de bonnes raisons de penser que c'était fiable"
Ce qui a trompé l'AFP, c'est la précision des informations qui lui ont été données et confirmées, notamment le fait que les otages auraient été retrouvés "abandonnés dans une maison dans la localité de Dikwa". "S'il y avait eu seulement quelques bribes d'information, notre correspondant sur place aurait pu avoir des doutes, décrypte Philippe Massonnet. Dans la mesure où plusieurs sources convergeaient sur la même information, avec de nombreux détails, nous avions donc de bonnes raisons de penser que c'était fiable."
Une information qui a surprise Kader Arif, le discret ministre délégué aux Anciens combattants, qui a annoncé la fausse bonne nouvelle à l'Assemblée nationale. Avant de se raviser plus tard : "Il s'agissait d'informations transmises par voie de presse, il n'y a pas pour le moment de confirmation officielle à ce stade". Quelques minutes plus tard, le ministère des Affaires étrangères confirmait sur Twitter : "La libération des otages français au #Cameroun ne peut être confirmée. Nous mettons en garde contre la propagation d'infos prématurées." Le ministre camerounais de la communication a dénoncé pour sa part une "folle rumeur".