Quelques mois après Scott Pilgrim, produit estampillé geek hautement explosif, Paul arrive en salle. Ecrit par les britanniques Simon Pegg et Nick Frost, le duo se retrouve séparé de son réalisateur fétiche Edgard Wright, qui a justement signé Scott Pilgrim, pour un autre film hautement référentiel. Si ce dernier a réussi son premier film "américain" (qui a paradoxalement reçu un accueil plus que frileux), qu’en est il de ses copains acteurs ?
[film%]Spaced[/film%], Shaun of the Dead, Hot Fuzz… Simon Pegg et Nick Frost ont, au fil des années, mérité leur statut d’acteur/auteur culte grâce à leurs comédies barrées qui ne sombrent jamais dans la parodie simpliste. Cinéphages en puissance, chacune de leur apparition commune se fait dans un genre différent, pour faire du cinéma comme ils aiment le voir. Après les zombies et le buddy-movie, voici leur film de SF, un road trip geek avec un extraterrestre.
Jouant avec leur image d’icône geek, c’est avec des cheveux long et gras, vêtus de t shirt à en faire baver le fan de Star Wars qu’ils apparaissent au Comicon dans les premières minutes. Le ton est donné : les clins d’œil vont fuser de partout. Valeurs sures du cinéma référentiel, Pegg et Frost balancent un nombre hallucinant de private jokes, d’hommages, de parodies des classiques des années 80/90 (Star Wars, E.T., Indiana Jones, etc.) tels des Tarantino en herbe.
Star Trip
En ce qui concerne « la bête » nécessaire à tout film du genre, Paul vengera tous ceux qui en ont marre de la bestiole en image de synthèse toute mignonne. Paul jure, montre son cul, mime des relations sexuelles, se défonce la tête à coup de joints… Paul est l’extraterrestre le plus cool vu depuis longtemps. Interprété par Seth Rogen (évitez tant que possible l’absurde version française doublée par [personnalite_ozap%]Philippe Manœuvre[/personnalite_ozap%] qui n’a rien à foutre ici), l’extraterrestre bénéficie immédiatement d’un immense capital sympathie propre à l’acteur au rire gras.
Les enfants qui voulaient adopter E.T. dans les années 80 ont maintenant grandi et aimeraient avoir Paul comme compagnon de beuverie. Le reste du cast amène les britanniques à jouer avec d’autres poids lourds de la comédie US, dont Bill Hader, quasi inconnu en France mais irrésistible à chaque apparition avec Joe Lo Truglio, dans les rôles de bras cassés mémorables. Et les caméos glissés un peu partout font toujours leur petit effet.
Réalisation trop classique
A côté, la réalisation sans être mauvaise se révèle un peu trop sage comparé à la folie du duo. Sans Edgar Wright, sont-ils aussi bons ? Le dynamisme n’est pas aussi soutenu que celui des films du réalisateur britannique, mais le scénario de Pegg et Frost tient bien la route, les dialogues ont leurs perles de vannes. Ce nouveau film du réalisateur de Supergrave se place largement au dessus des comédies actuellement à l’affiche, mais pour du Pegg/Frost, ça laisse un peu sur sa faim. Il en reste une comédie très sympathique qui se veut dans la mouvance des comédies fantastiques/SF des 80’s.
