Musique
Q. Mosimann : "Je fais de la musique populaire et commerciale"
Publié le 16 février 2010 à 11:43
Par Julien Mielcarek
Il sort son deuxième album, "Exhibition".
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Deux ans après [musique:281484 "Duel"], son premier album, Quentin Mosimann est de retour avec [musique:354758 "Exhibition"], un disque festif où le DJ abandonne le jazz pour jouer à fond la carte de l'électro. A 21 ans, le chanteur assume le côté léger de ses titres mais revendique des textes générationnels. Pour Ozap, il évoque ce nouveau disque, son image, l'étiquette Star Ac' et la suite de sa carrière. Entretien.

Ozap : Avec ton précédent album, [musique:280012 "Duel"], le concept était de faire cohabiter une partie jazz et une partie électro. Avec ce nouvel album, on a l'impression que tu as choisi ton camp, à savoir l'électro.
Quentin Mosimann : Oui. C'est vrai que, quand on écoute l'album, sans vraiment d'explications, on se dit que c'est de l'électro-pop. Ça reste commercial et, en même temps, pointu sur certains trucs.

C'est marrant, tu utilises le terme de « commercial ».
Oui, oui. Je ne fais pas partie des artistes qui ont peur de sortir du périphérique et qui vont absolument faire de la musique « indé parisienne ». Populaire et commercial, ça n'a aucun effet péjoratif pour moi. C'est populaire, contrairement au premier album qui n'était pas très commercial. Là, on pense que c'est électro-pop mais on ne sait pas que plus de la moitié des titres sont issus d'un raisonnement artistique un peu bizarre. Je pense à "Toc-Toc" par exemple. Dans quelques années, je balancerai peut-être les maquettes car ces chansons sont à l'origine très jazz, très funk. On s'est juste amusés à ré-arranger en électro, ce qui est mon deuxième métier. On a simplement fait des chansons avant de se demander si ça allait faire un titre radio ou pas. Après, ça plait ou pas.



Comment tu définirais cet album en quelques mots ?
Générationnel et en même temps familial, léger, pas prise de tête. Ce n'est pas l'artiste meurtri qui va faire pleurer tout le monde, c'est plutôt happy.

Tu parles d'un disque générationnel. On remarque d'ailleurs qu'il y a une forte communauté de fans autour de toi. Tu pourrais être une sorte de représentant mais tu restes sur des thèmes de chansons qui ne sont pas engagées, pas sur des choses de génération justement.
Je pense que si.

Mais ça reste sur des thèmes assez personnels.
C'est pour ça que je dis que c'est générationnel et familial. Si tu prends par exemple "Toc Toc", ça évoque les déboires d'un mec de 20 ans. Quelque soit l'âge qu'on a, on a tous vécu ça un jour dans sa vie. Mais ça reste léger.

Tu n'as pas envie de partir sur des thèmes plus lourds ou politiques.
Non, je n'ai pas envie qu'on se prenne la tête. J'ai déjà fait un peu de politique sur le premier album avec "Petit avec de grandes oreilles" et j'ai eu des retours de manivelle assez drôles.



Quels sont ces retours ?
J'ai eu quelques coups de fil, des petits trucs mais c'était très positif donc drôle. Et puis, je suis allé chanter à l'Elysée et tout s'est bien passé. Il a plein d'humour Nicolas Sarkozy !

Qu'est-ce que tu t'es dit quand on t'a proposé de venir chanter pour le Noël de l'Elysée ?
J'y vais avec plaisir ! Ça fait deux ans maintenant, j'irai peut-être aussi cette année, on va voir.

Les artistes ont souvent peur d'être « récupérés » quand un politique les appelle.
Là, c'est particulier car c'est principalement pour les enfants. Mais je suis difficilement influençable et, en général, je sais faire la différence entre quelqu'un que je vais rencontrer et son métier.

"Les Enfoirés" ont récemment fait leurs concerts annuels à Nice au profit des Restos du Coeur. Tu n'y es pas.
Je n'y suis pas. C'est quelque chose qui se mérite. On ne peut pas y arriver comme ça, à 21 ans, après deux ans de petite carrière. Même s'il y a plein de personnes que je connais bien dedans et que j'affectionne, comme Pierre Palmade, Liane Foly ou Patrick Bruel, je pense que ça se mérite et j'aspire à y aller un jour.

Pierre Palmade a justement écrit un titre sur cet album. Comment s'est passée votre rencontre ?
Il y a des rencontres dans le métier qui sont un peu inattendues et très fortes. Celle-là en fait partie. On s'est rencontrés un soir par le biais de mon manager. Le courant est passé. On s'est revus, on a fait la fête et un soir, au détour d'un piano, une mélodie tournait et il a écrit cette chanson.

Et tu as envie qu'il y ait d'autres collaborations avec lui ?
Oui. On est devenus amis entre temps. C'est un pilier pour moi dans ce métier donc avec plaisir.

Et après lui qui se tourne vers la musique, pourrait-il te faire monter sur scène ?
On se projette mutuellement. Moi, je me vois en lui à son âge et lui se voit en moi et me dit que je suis son portrait craché à son âge.

Comment se font les choix de singles ? Qui décide, ta maison de disques ?
Quoiqu'il arrive, mes managers et moi avons le droit, même si ça n'arrive quasiment jamais, de refuser. A l'époque, pour "Il y a je t'Aime et je t'Aime", le titre ne devait pas être sur l'album, ne pas sortir en single et ne pas avoir droit à un clip. Je me revois claquer la porte en disant "Vous verrez, vous regretterez". Je me suis battu pour ça et il y a eu single, clip et ça a bien marché. Là, il n'y a rien de stratégique pour moi dans le choix du deuxième single. Mais pour le premier, ça me paraissait évident que ce soit "Toc-Toc".



Tu as un look androgyne. As-tu l'impression d'être une icône gay ?
C'est vrai qu'il y a un rapport à ça qui est fort. Il y a une forte communauté et je sais qu'il y a des forums gays. C'est aussi parce que j'ai grandi avec ça. J'ai du mal à concevoir qu'il y ait, encore aujourd'hui, des gens qui puissent être "contre". On est en 2010. Arrêtez de parler de couleur ou d'orientation sexuelle, on s'en fout. En tout cas, je ne me prends pas pour une icône gay, je ne joue pas là-dessus mais ça me fait plaisir. Je suis résident des soirées gay à Bruxelles et j'adore. Ce sont les meilleures soirées : c'est sain et agréable, vraiment.

Il y aussi l'étiquette Star Ac'. As-tu justement l'impression d'avoir réglé ça et de ne plus avoir à te justifier ?
C'est vrai que ça devient de plus en plus rare.

Tu te dis "Ca y est, j'ai accompli quelque chose" ?
Non. Ce sont les managers et les mecs qui parlent business qui disent ce genre de choses. Moi, je fais de la musique avant tout et je pense que les gens qui ont cette image Star Ac' qui leur colle à la peau sont les gens qui veulent à tout prix s'en défaire. Je n'ai pas ce problème-là aujourd'hui, on ne m'en parle plus trop parce que les journalistes savent que je ne suis pas fermé si on me pose la question. Je ne vais pas le revendiquer mais je l'assume.

Dans les dernières promotions de l'émission, tu es celui qui t'en sors le mieux en sortant un deuxième album. Comment tu l'analyses ? Ce sont des gens qui n'ont pas encore trouvé leur style musical...
Sans les nommer, je pourrai t'en citer deux ou trois qui sont avec leur million et qui vivent leur vie en étant heureux. Après, il y a sûrement un argument de destin. Si tu ne provoques pas le destin... Ce qui m'a sauvé, c'est le côté DJ. Ca me permet de faire des interviews quand je pars en province ou à l'étranger, et ça reste de la promo. Ça fait presque deux-trois ans que je n'ai jamais lâché le truc en restant présent. C'est une histoire de boulot et de destin. Je pense que Mickels fera un truc bien parce que c'est un artiste. Ça joue aussi. Si tu arrives et que tu chantes, c'est bien. C'est vachement moins bien que si tu es auteur, compositeur, producteur, réalisateur... En studio, ça aide de pouvoir dire à tes musiciens de reprendre à telle note d'une partition.



Est-ce que la crise du disque t'a forcé à renoncer à certaines choses sur ce projet ?
Sur le premier album, il y avait trente musiciens et il fallait sortir le pognon. Là, je suis parti six mois en studio avec les managers, les compositeurs, le réalisateur etc. C'est fait en studio mais ça coûte un peu moins cher.

Tu te mets une pression en termes de ventes ou tu t'es même fixé un objectif ?
Non. C'est toujours agréable d'être dans le Top mais mon souhait est surtout que la tournée marche, comme la première. Après-coup, on peut dire qu'on a eu la chance de faire un carton pendant un an. Tout dépend de l'album : s'il marche, la tournée fonctionnera, il n'y a pas de secret.

Le fait que tu fasses aussi de l'électro en tant que DJ ne te donne pas envie de tenter une carrière internationale ?
Pour mon côté DJ, ça fait déjà cinq ou six ans que j'ai eu la chance de voyager. Après, je prends mon temps. Pourquoi pas mais ça prendra plus de temps. Je préfère bien dissocier la chanson de l'électro. Cet album est un vrai produit français.

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