
Le 27 septembre prochain sortira "Pacific 231", le nouvel album de Raphaël qu'Ozap a pu écouter attentivement. De notre avis - et de l'avis de la plupart de nos confrères - ce disque est sans doute un des meilleurs albums francophones de ces derniers mois pour ne pas dire plus.
Parmi les treize nouvelles chansons de ce disque, l'une d'entre elles devrait faire plus parler que les autres puisqu'on y découvre un Raphaël plus militant et engagé que l'image qu'il peut donner.
Ainsi, dans "Le patriote", l'artiste n'hésite pas à égratigner la classe politique et plus généralement le système médiatique qui régit le débat public dans notre pays. « Les Français sont désolants / Et la France parfois ça me déprime » répète-t-il dans ce texte plein de second degré.
« En première page des magazines / Ils sont partout dégueulants / Leurs réformes et leur grippe porcine / Le bon peuple et son président (...) Et la France parfois ça me déprime / Les Français sont désolants / Tous des camés, des pédophiles / C'est ce qu'ils pensent ces pauvres tarés / Si tu rentres pas dans la file / Tu finis bien vite aux arrêts / Et dès qu'il y en a un qui tombe / Ils se ramènent tous regrettant / Ils vont tous chialer sur sa tombe / La Légion d'honneur c'est pour quand ? » peut-on notamment entendre.
Plus politiques, certaines phrases ont une résonance particulière en pleine polémique sur les expulsions de Roms : « Les étrangers, ça va dans des camps / On va quand même pas sauver le monde / Et mes Santiago dans tes dents / C'est toujours mieux que d'te répondre / Avec mes amitiés viriles / Et c'est sûr, la France, ça me déprime (...) L'ordre moral est bien partout / La démago de gauche à droite / J'aime mieux attendre qu'ils soient bien saouls avant de me battre / Et les Français sont désolants / Et le débat est captivant ».
Et Raphaël d'enfoncer le clou dans le couplet suivant : « Ca parle encore dans les cafés / Ca parle toujours dans les journaux / C'est toujours nous qu'on va payer / Tous des pourris, tous au poteau / Que les meilleurs partent en premier / Restent donc que les bons connards / Ca fait longtemps que je l'avais noté / Planqué derrière mes lunettes noires / J'ai comme une idée qu'il faut que j'te dise / Cette France, hé bien moi, je la méprise ».