La fusillade survenue à Aurora, dans le Colorado, lors de l'avant-première de "", le dernier volet de la trilogie Batman par Christopher Nolan, a poussé la production à annuler la promotion prévue en France le lendemain et les journalistes à prendre des pincettes lorsqu'ils évoquent le film porté par Christian Bale. Pourtant, en France, Libération n'avait pas hésité à titrer "Batman, film catastrophe" le 25 juillet dernier, tout comme Télérama cette semaine.
Le magazine culturel affiche en Une le masque du super-héros sur un fond rouge et pose la question "Batman assassin ?". Dès la révélation de cette couverture, les réseaux sociaux se sont élevés contre le magazine. "Batman assasin ? = Télérama crétin ?", "Titre racoleur, on dirait du paris match ou du "nouveau détective" ..." pouvait-on lire sur leur page Facebook tandis que les utilisateurs de Twitter évoquaient une couverture "gerbante" et qui n'était "ni esthétique, ni intelligente".
Dans un post publié sur le site officiel du magazine, Télérama s'explique sur le choix d'une telle Une. "Cette couverture, choisie aussi pour sa puissance graphique, pose la question de la ligne floue entre fiction et réalité que provoque aujourd'hui la multiplication des images sur tous les supports, et que souligne, de façon tragique, la tuerie d'Aurora, survenue lors d'une projection du film The Dark Knight Rises aux Etats-Unis" se justifie le magazine.
"Mais le débat n'est plus tant sur le contenu des images – la violence n'est pas l'apanage de la fiction et les blockbusters ne sont pas pousse-au-crime – que sur leur statut : des films de fiction hantés par le réel, la réalité qui imite, ou qui reproduit la fiction" poursuit Télérama, qui cite la philosophe Marie-José Mondzain : "L'image de la vertu ne rend pas vertueux tout comme celle du crime ne rend pas criminel". Le magazine souligne également la créativité des internautes qui ont décidé de détourner la couverture de Télérama avec "Ghost Rider nécrophile ?", "Twixt pédophile ?" ou encore "Thor : Complètement marteau ?".
