M6 repart à la recherche de la "Nouvelle Star". Ce soir, la chaîne fait le pari de relancer le télé-crochet produit par FremantleMedia France, qu'elle avait diffusé de 2003 à 2010, révélant des artistes comme Amel Bent, Julien Doré, Christophe Willem, Jonatan Cerrada ou encore Soan. Mais le format n'est pas resté absent des écrans longtemps, D8 le relançant dès 2012 pour quatre saisons supplémentaires. Ce soir, les téléspectateurs de M6 découvriront donc la treizième saison du télé-crochet, désormais animé par Shy'm, produit par Renaud Le Van Kim et qui dispose d'un nouveau jury. Aux côtés de Benjamin Biolay, Coeur de Pirate et Danny Synthé, Nathalie Noennec tenteront de dénicher des stars. A quelques heures du retour de l'émission, entretien avec cette femme de l'ombre qui va entrer dans la lumière.
Propos recueillis par Charles Decant.
"Ce n'est pas naturel chez moi de me montrer"
Comment vous êtes-vous retrouvée dans le jury de "Nouvelle Star" ?
Je suis un cas un peu particulier, je suis la femme de l'ombre de ce jury. C'est Benjamin Biolay qui a pensé à moi, qui a pensé que peut-être, dans un jury très artistique, c'était bien d'avoir quelqu'un comme moi, qui travaille sur l'image. Sans lui, je ne serais pas là ! Et je connais Renaud Le Van Kim (le producteur, ndlr), je le croise depuis des années avec les artistes - que ce soit Daho, Renaud, Souchon - et je le respecte beaucoup. Il a emboîté le pas de Benjamin et a dit que c'était une évidence.
Qu'est-ce que vous avez fait pour Benjamin Biolay ?
Je me suis occupée de lui au début de sa carrière. Ce que je suis censée faire dans "Nouvelle Star", c'est-à-dire accompagner des gens qui vont émerger, c'est un peu ce que j'ai fait avec lui. Mon domaine est particulier : je ne suis pas graphiste, pas photographe, pas styliste. Je suis une courroie de transmission. Je présente aux artistes des équipes qui vont les accompagner.
Le passage de l'ombre à la lumière ne vous a pas fait peur ?
Si. Je ne peux pas nier cette crainte-là. Mais c'est bien fait pour moi ! Ca fait 30 ans que je dis aux artistes qu'il faut oser, que je leur dis qu'ils étaient bons sur telle interview et moins bon sur une autre. Ce n'est pas naturel chez moi de me montrer. J'étais quand même terriblement émue d'être pour la première fois devant une caméra, de m'entendre, de me voir... Mais il faut de la bienveillance. Je pense que c'est un dénominateur commun aux quatre jurés. Beaucoup de candidats sont quand même mineurs ! Ils ont de l'émotion mais en même temps, ils ont le culot d'être là. A cette étape-là, on ne va pas juger sur le look. Heureusement, ce n'est pas ça quelqu'un qui a du charisme.
l A LIRE : Renaud Le Van Kim : "Le jury de professionnels, c'est un risque"
"J'ai trouvé le niveau très élevé"
Quand on n'a qu'une minute pour donner son avis, on n'est pas un peu frustré de ne pas pouvoir aider davantage ces jeunes artistes ?
Avec la pratique, quand on est dans l'exercice, il y a des évidences. Il y a beaucoup de gens qui chantent très bien - peut-être grâce à toutes ces émissions de télé. J'ai trouvé le niveau très élevé. Heureusement qu'aujourd'hui on n'est pas qualifié pour la suite que pour l'image ou l'attitude. La valeur cardinale, c'est quand même le chant, l'interprétation, la justesse. Mais il faut de l'originalité. Les clones, ça lasse vite...
Beaucoup de gens choisissent des titres de Vianney cette année...
Oui, mais ça c'est formidable ! Une année c'est Vianney, une autre Adele, une autre Christine and the Queens. C'est un symptôme, et on est peut-être là pour le guérir. On ne devient pas artiste comme ça, on met du temps à la devenir, ce sont des mues successives. Il faut qu'ils soient curieux d'eux-mêmes et des autres.
C'est quoi une nouvelle star en 2017 ?
D'abord, égoïstement je vais parler de moi. Il faut que je sois mue par un désir de l'écouter, d'être vraiment sous le coup de l'émotion d'un timbre ou d'une présence. Il y a des choses qui vous passent sous la peau, c'est déchirant parfois un artiste qui interprète. Ce qui est très dur aujourd'hui, c'est d'être auteur-compositeur-interprète, de trouver sa voie. Il faut avoir surtout confiance en soi et oser.
