"Ce n'est pas un acte anodin" : Kitty Space, candidate de "Drag Race France", victime d'une agression homophobe

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"Ce n'est pas un acte anodin" : Kitty Space, candidate de "Drag Race France", victime d'une agression homophobe
Par Maxime Fettweis Journaliste
Né en Belgique en septembre 1995, Maxime Fettweis a grandi avec l'arrivée de la "Star Academy", de "Koh-Lanta" ou encore de "Secret Story" sur le petit écran. Devenu journaliste, il se passionne de ce que disent les succès télévisuels de notre société et comment ils sont conçus en coulisse. Il a rejoint Puremédias en juin 2023.
La drag queen Kitty Space se confie en larmes avoir dû "se cacher derrière des personnages pour être acceptée" dans "Drag Race France". © Capture d'écran France 2
Après l'agression homophobe vécue par la drag queen Kitty Space en début de semaine, Sara Forever, participante à "Drag Race France" a annoncé "prendre plusieurs jours de recul" sur les réseaux sociaux.

Être au coeur de l'émission "Drag Race France" n'arrête pas la violence homophobe. Présente au cast de la saison 2 de l'émission produite par Endemol France et diffusée par France Télévisions, la performeuse Kitty Space, prénommé Antoine au civil, a raconté sur Instagram avoir été agressée à Paris. "J'en ai marre. Je viens de me faire agresser. Pour quelle raison ? (...) Car je suis gay, queer, drag-queen, libre et que j'en suis fier", a-t-elle écrit le 18 juillet sur le réseau social au Polaroïd, accompagnant son message d'une photo de son visage marqué par un oeil au beurre noir.

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"Je ne veux pas qu'on me considère comme une personne agressée"

Un jour après son témoignage, la dernière drag queen évincée de la compétition a détaillé les faits, interrogée par le Huffpost. "J'étais avec des amis que j'ai quittés pour rentrer chez moi. Un mec m'a abordé pour me demander une cigarette. Je n'en avais plus. Il a commencé à vriller et à proférer des insultes homophobes", explique-t-elle. Les insultes se sont muées en coups. Si Kitty Space affirme "s'être défendue", son agresseur a ensuite pris la fuite. Elle confie ne pas encore avoir porté plainte, de peur de ne pas être prise au sérieux : "Mais il faut le faire, parce que ce n'est pas un acte anodin".

Si la candidate ne fait aucun lien entre la violence qu'elle a subie et la diffusion du concours de drag queen de France 2, elle tient à ce que cela ne "pollue pas la joie" que représente pour elle son passage hebdomadaire sur le petit écran. Elle précise avoir reçu le "soutien indéfectible" de la production de l'émission. "Je ne veux pas qu'on me considère avant tout comme une personne agressée. Je veux aller de l'avant et vivre ma vie, cette personne n'aura pas ma liberté !".

"Je ne veux pas que vous preniez votre cruauté pour de l'honnêteté"

Mais la diffusion d'un nouvel épisode de "Drag Race France" chaque semaine entraîne aussi les candidates dans un flot médiatique, fait des commentaires en tous genres. Deux jours après le témoignage de Kitty Space, Sara Forever, une autre candidate du show, a décidé de se mettre en retrait des réseaux sociaux "pour panser (ses) plaies et prendre soin" d'elle.

"J'ai sûrement eu la naïveté de penser, en faisant cette émission, que j'allais pouvoir exprimer l'artiste que je suis, l'être parfois tourmenté, mais engagé, la personne complexe, mais généreuse, pudique mais persuadée que cette vie n'a aucun sens sans art. Mais je fais face depuis un moment maintenant à des mots, des regards, des attentes, des projections sur moi qui m'éloignent de plus en plus de l'essence de mon engagement artistique", a écrit Sara Forever dans une publication sur Instagram.

Elle assure encore ne pas vouloir de retours non sollicités sur ses performances dans ou hors de l'émission. "Je ne veux pas que vous preniez votre cruauté pour de l'honnêteté. Je ne veux pas que vous preniez le courage d'un artiste de se montrer pour une invitation à la transparence et à l'impudeur. Je ne veux pas de vos sondages pour savoir avec qui vous passeriez la nuit ou la vie", ajoute-t-elle.

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