Vendredi 13 novembre, alors que toutes les chaînes d'information ont basculé très rapidement en édition spéciale après les premières attaques au Stade de France, France 2 n'a pu ouvrir son direct qu'à 23h55. En studio, étaient dépêchés en urgence Nathanaël de Rincquesen, Nathalie Saint-Cricq et Étienne Leenhardt. En face, TF1 reprenait le signal de LCI une heure plus tôt, à 22h52. Un raté pour la première chaîne du service public ?
Après le soutien affiché de Delphine Ernotte à la direction de l'information et à la rédaction, la Société des Journalistes de France 2 dénonce à son tour la publication "d'informations farfelues souvent, malveillantes toujours (...) alimentées par des prises de position publiques et maladroites au sein même de notre groupe". Visé, un article de L'Express et Vincent Meslet, patron de France 2, qui avait tenté d'avancer une explication il y a quelques jours : "Depuis qu'a été supprimé le Journal de la nuit, en juin 2013, nous n'avons plus, à cette heure-là, les moyens techniques nécessaires – cameramen, régie... – pour réagir dans l'instant".
45 heures
La SDJ explique "qu'après la confirmation qu'une attaque terroriste frappait notre pays, 50 personnes avaient rejoint le siège parisien et les lieux des attentats" pour se mettre au travail. France 2 a consacré 45 heures aux événements, dont 17 d'éditions spéciales, soit 10 heures de plus que son principal concurrent, TF1. Pour les journalistes, France 2 "n'est pas configurée pour l'info continue", ce qui l'a empêchée de prendre l'antenne "aussi vite que ses journalistes, et certains téléspectateurs, l'auraient souhaité". La SDJ rappelle par ailleurs que la décision de casser l'antenne n'appartient pas à la direction de l'information mais à la direction... de la chaîne. "Mais les fausses informations qui circulent entachent notre réputation et insultent une rédaction dont la compétence et le sérieux ne peuvent être pris en défaut sur le traitement des événements de novembre", conclut la SDJ.
Depuis la rentrée, les couacs se multiplient à la direction de l'information malgré les bonnes audiences du 20 Heures et des grands rendez-vous en prime. La mauvaise gestion du cas Philippe Verdier est pour beaucoup de journalistes symptomatique des errances de la nouvelle direction, après le départ de Thierry Thuillier en juin dernier. Le psychodrame Marine Le Pen dans "Des paroles et des actes" a aussi crispé certains cadres de la rédaction. Dernier rebondissement en date, le départ en cours d'Eric Monier de la direction de la rédaction.
