1,8 million d'abonnés sur YouTube, 1,9 million de fans sur Facebook, 700.000 followers sur Twitter et des centaines de milliers d'auditeurs sur NRJ. Depuis la rentrée, Guillaume Pley est LA voix des soirées de la station musicale avec son émission "Guillaume Radio", diffusée chaque soir de 20h à 23h. Invité du huitième numéro de #QHM, notre "Quart d'heure médias", l'animateur est revenu sur la libre antenne en 2017, ses rapports avec Cauet, son expérience dans "Touche pas à mon poste" ou encore le harcèlement sexuel et l'annulation express de "House of Cards" par Netflix, ainsi que sa vision de "Rising Star". puremedias.com vous propose de découvrir l'interview vidéo en intégralité ci-dessus, et une sélection de ses réponses ci-dessous.
"On ne parle pas du tout de sexe entre 20h et 23h"
Sur son arrivée à 20h sur NRJ
C'était un rêve que j'avais depuis mes 14 ans d'arriver au 20h de NRJ. C'est exceptionnel ! C'est un rêve éveillé tous les matins ! Quand on se retrouve à 20h, il y a tout le staff qui va avec, la technique, toutes les possibilités... On peut faire des happenings beaucoup plus gros. Pour un animateur de libre antenne, c'est génial. Il y a d'autres rêves pour le morning par exemple, mais moi j'adore parler pendant 20 minutes et ça, ça ne se fait que le soir.
Sur la matinale, prime time de la radio
Tout le monde me demande ça, mais ce n'est pas un objectif. Ce sont deux métiers différents. Le matin, c'est plus court, plus concis, et moi je ne suis pas comme ça. Je ne sais pas faire court ou concis ! Mon objectif, c'est de réussir ce pari-là. Tout le monde peut arriver à une tranche, mais il faut réussir à la faire fonctionner.
Sur les choses dont on peut parler à 20h et à 23h
Je n'ai pas vraiment adapté mon discours. J'essaie de rester sincère dans ma façon de présenter, parce que si on n'est plus sincère, on va faire quelque chose de pas bien et les gens vont le ressentir. J'essaie de rester moi-même dans mes délires, mais par exemple, on ne parle pas du tout de sexe entre 20h et 23h ! Je n'aborde même pas le sujet ! On est en 2017 et si on a envie de voir ça, on peut le voir ailleurs. Là, c'est de l'humeur. Avec ce qui se passe dans l'actualité, on a juste envie de se marrer, de bonne humeur, de retrouver une bande de potes le soir.
"On est reparti pour deux ans"
Sur les années à venir sur NRJ
On est reparti pour deux ans, ça c'est sûr. Après, on verra où la vie nous mène ! Je n'ai pas de plan de carrière, je crois aux rencontres humaines au fur et à mesure et aux opportunités qui se présentent. Arriver sur NRJ, déjà, c'était incroyable.
Sur un âge limite pour la libre antenne à destination des ados
C'est une bonne question ! Quand j'écoutais des libres antennes, ado, je me disais effectivement que tel ou tel animateur était peut-être un peu vieux. Mais là, j'ai 32 ans. Je suis mieux dans ma peau qu'il y a quatre-cinq ans, ou qu'il y a dix ans. Je suis cool pour parler de tout ça et je suis encore en adéquation. Après, s'il y a des trucs qui ne me font plus rire, je parlerai d'autre chose ou je changerai de case ou de métier. En plus, on a une cible qui est 13-54 ans, on a beaucoup de parents qui appellent pour réagir, donc je suis complètement en adéquation pour en parler.
Sur la baisse de régime des libres antennes dans leur ensemble
Je n'ai pas de réponse, mais j'ai quelques bribes de réponses. C'est comme à la télé avec la TNT, c'est un gâteau à se partager avec de plus en plus de concurrents. Je pense aussi qu'il y a une habitude d'écoute très différente. J'ai connu le 3310 de Nokia sous la couette, avec le tuner branché dessus et mes écouteurs, et je n'avais que 10 SMS par mois prépayés. Aujourd'hui, on est illimité avec Free pour 2 euros - on dirait une pub ! -, les gens ont le wi-fi chez eux, ils peuvent consommer sur Twitter, YouTube... Nous, on est de plus en plus consommés sur YouTube par exemple. On a fait 25 millions de vues ce mois-ci, contre 1,8 million par mois il y a deux ans. C'est une manière différente de consommer, mais il y a toujours autant de monde chez nous.
"Je n'ai pas trop de nouvelles de Cauet"
Sur l'innovation dans la libre antenne
J'essaie de faire une émission hybride, j'essaie de voir ce qui ne se fait plus en télé, qu'on ne peut plus trouver dans les shows. L'autre jour, je recevais Soprano et j'ai fait venir une chorale de 100 personnes. On a répété quatre jours et quand il est venu, je lui ai bandé les yeux, il y avait 100 personnes derrière lui et il a chanté avec. C'est quelque chose qui marche hyper bien en radio, mais aussi à l'image, pour une double consommation.
Sur la concurrence de Cauet, désormais sur Virgin Radio et qu'il remplace sur NRJ
Je n'ai pas l'impression de le remplacer à proprement parler. On arrive à 20h, il était à 19h. Et chacun est très différent dans le type d'animations. Après, on verra bien. Il y a de la place pour tout dans le monde dans ce milieu - et je ne dis pas ça par langue de bois. Il fait son émission sur une autre radio, nous on fait de notre mieux sur NRJ et on verra bien. Je crois qu'il y a assez d'auditeurs pour les deux !
Sur ses rapports avec Cauet
Je ne vais pas vous mentir, je n'ai pas trop de nouvelles. Mais s'il m'appelle, on pourra sans problème aller boire un verre ensemble ! C'est un mec que j'écoutais quand j'avais 14 ans, je suis allé manger son Cauet Burger quand il a fait son burger chez Quick ! Et j'étais allé dans le public de "La Méthode Cauet". J'ai une photo avec lui avec une vieille chemise violette dégueulasse ! En vrai, ce sont des gars que j'ai toujours admirés : Arthur, Cauet, tous ces mecs-là, c'étaient mes exemples en radio.
"A l'époque de 'TPMP', je faisais trop de choses chronophages !"
Sur sa participation à "Touche pas à mon poste"
En vrai, le problème, c'est que je faisais aussi une émission sur CStar qui s'appelait "Le Repley". Donc je faisais trop de choses chronophages ! Quand Cyril m'a appelé, j'étais hyper content, je me suis dit qu'il allait m'apprendre un peu la télé parce que c'est un pro du direct. Mais j'avais trop de trucs à faire dans ma journée, je rentrais à 4h du matin et j'étais à 9h au bureau donc ce n'était plus possible. C'est vraiment un gros problème de planning. Ma vie, c'est quand même la radio, et je ne voulais pas la délaisser. Ca ne m'empêche pas d'avoir d'autres envies ! Quand la chronique s'est arrêtée chez Cyril, j'ai fait quelques apparitions autour de la table, mais même là, il faut préparer un peu les sujets, et je ne peux pas tout faire.
Sur sa relation avec la télé
La télé en elle-même ne me manque pas plus que ça, parce que je m'éclate vraiment dans ce que je fais cette année. Je ne dis pas que dans cinq ans, ça ne me manquera pas. Mais ce n'est pas le premier truc qui me manque quand je me réveille.
Sur la libération de la parole autour du harcèlement sexuel
C'est dramatique. Je suis tombé des nues quand j'ai vu ce qui se passait aux Etats-Unis avec certains producteurs ou acteurs. Je ne veux pas donner de noms car il y a la présomption d'innocence dans certains cas non avérés. Je suis partagé entre le fait que je trouve ça super cool qu'il y ait des hashtags qui permettent de dénoncer. Mais il ne faut pas que ça devienne la chasse aux sorcières. Quand on voit la vitesse à laquelle Netflix a déprogrammé "House of Cards"... ! Si quelqu'un décide d'organiser un complot, donne 5.000 euros à trois mecs, tu peux arriver à quelque chose avec pas grand chose. Il faut juste qu'il n'y ait pas de fausses dénonciations.
"Cette caméra cachée était un fake"
Sur le canular où il embrassait des femmes de force
C'était un fake. Toutes les filles qui étaient dans cette vidéo, je les connaissais. Ca n'aurait jamais dû se retrouver sur internet. On devait faire un pilote télé et il nous fallait une caméra cachée. J'étais à Montpellier avec une caméra, on allait tourner la semaine suivante un pilote sur NRJ 12 et on a fait cette caméra cachée parce qu'on avait vu une séquence similaire faite aux Etats-Unis et publiée sur YouTube. Et j'ai dit "Viens, on trouve cinq-six copines, on leur demande et on tourne et on ne la diffusera pas. Et de fil en aiguille, ça s'est retrouvé sur YouTube. On n'aurait pas dû la mettre en ligne, mais surtout, ce sont des amies. On ne l'a pas dit directement. C'est allé plus vite que nous. Ca a été un tourbillon, et dans ces cas-là, on dit toujours qu'il vaut mieux ne rien dire et laisser les choses s'apaiser que de rajouter des éléments et envenimer la situation. Mais effectivement, ça donne une mauvaise image et il ne faut pas le faire.
Sur son modèle
Arthur, à l'époque en fin d'après-midi sur Europe 2. Il faisait des choses complètement folles à l'époque, avec Manu Levy d'ailleurs qui est aujourd'hui le matin sur NRJ. A l'époque, il était vraiment au dessus de tout le monde. Après, il y a eu un peu de Max, un peu de Difool... Après, on essaie de se rappeler de ces modèles tout en ayant sa propre personnalité.
"'Rising Star', je l'ai trop bien vécu !"
Sur la possibilité d'être animateur radio sur YouTube... sans radio
Animateur radio, c'est un métier. Youtubeur, c'est un métier. Il faudrait adapter le métier. Il y a beaucoup de web radios, mais aucune ne fait de scores astronomiques aujourd'hui, en tout cas en France.
Sur "Tout peut arriver"
C'est l'émission de mes rêves en télé ! Franchement, on me demande de la refaire demain, je la refais ! En plus, Jérôme Anthony, c'est un amour. Il est super, un vrai gentil. Il est hyper drôle aussi dans la vie. Je n'ai pas assez d'expérience pour dire pourquoi ça n'a pas marché. Il y a plein de choses qu'on aurait pu améliorer, mais je trouvais l'émission extraordinaire.
Sur son expérience sur "Rising Star"
C'est ma première expérience télé. Elle avait déjà fait beaucoup de succès, elle en fait encore d'ailleurs. Ca a beau avoir été un échec... En vrai, j'étais sur un plateau, il y avait 1.000 personnes dans le public, 17 caméras, c'est direct... C'est juste extraordinaire ! Je l'ai trop bien vécu, je sais que ça choque certaines personnes. Je suis déçu que ça n'ait pas mieux marché, oui. Mais c'est la vie, c'est pas grave, on fera autre chose !
