Lannick Gautry ("Attraction") : "Je n'ai pas envie de devenir le sempiternel keuf de la télé française"

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Lannick Gautry ("Attraction") : "Je n'ai pas envie de devenir le sempiternel keuf de la télé française"
Par Laura Bruneau Journaliste
Laura Bruneau se passionne très tôt pour le petit écran et c’est devant Des Chiffres et Des Lettres qu’elle apprend à lire. La fièvre des jeux ne la quitte plus : plus tard elle participe à Slam ou Questions pour un Champion. Elle aime aussi les séries - les franchises de Dick Wolf, voyageant jusqu’à Chicago sur les traces de Chicago Fire.
Bande-annonce de la série "Attraction" avec Lannick Gautry sur TF1 © TF1
Au générique de la fiction "Attraction" sur TF1, Lannick Gautry évoque cette série, mais aussi plus généralement sa carrière pour puremedias.com.

Lannick Gautry tient l'un des rôles principaux, aux côtés de Laura Sepul, de la série belge "Attraction", diffusée sur TF1 les jeudis 2 et 9 mai 2024. Un thriller bien mené dans lequel le comédien incarne un psychopathe. Actuellement en tournage pour une autre série pour TF1, "Rien ne t'efface", il a répondu aux questions de puremedias.com.

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Propos recueillis par Laura Bruneau

puremedias.com : Pourquoi avoir accepté de jouer dans la série belge "Attraction" ?
Lannick Gautry
: Le fait qu'elle soit belge n'avait aucune incidence. J'ai accepté avec grand plaisir et avec beaucoup d'enthousiasme parce que j'ai trouvé le scénario magnifique tout simplement. Je crois que c'est ça qui fait l'envie, c'est d'avoir un scénario. Gabin disait : "un bon film, c'est d'abord un bon scénario, ensuite un bon scénario et pour finir un bon scénario". C'est une histoire qu'on a envie de raconter, un truc qu'on trouve vraiment super, on se dit "tiens j'ai envie de participer à ça" et que le plus grand nombre le voit parce que ça tient la route, c'est bien construit, c'est haletant, il y a du suspens, du sentiment, les gens peuvent s'y reconnaître. C'est pas hors-sol, on est bien ancré. Il y avait tous les ingrédients pour faire quelque chose de très bien.

Pour une fois, vous n'incarnez pas un policier mais celui qui est traqué par la police. Ça fait quoi de changer de registre ?
Tant mieux, non ? Ça fait du bien de se mettre un peu de l'autre côté parce que je n'ai pas envie de devenir le sempiternel keuf de la télé française. Au-delà de ça, le personnage était quand même puissant et c'est une vraie mise en danger pour moi. Je me suis dit : il va falloir que je sois crédible là-dedans. J'étais rassuré par la qualité du scénario, le réalisateur en face et puis l'actrice aussi en face de moi. Je me suis dit qu'on allait pouvoir faire quelque chose qui puisse emporter le téléspectateur et le faire un peu trembler.

Votre personnage se définit lui-même comme un "prédateur". Comment travaille-t-on ce type de rôle ?
Prédateur, c'est son sentiment, ça vient de son passé. Inconsciemment, sa psychopathie est née d'une carapace qui s'est formée quand il raconte son histoire, ce qui lui est arrivé. Je pense que ça s'est formé un peu malgré lui. Je crois que ça arrive souvent que des gens changent de personnalité, de comportement en réflexe à une épreuve de la vie. Parfois la carapace peut être bonne, on peut se protéger des aléas de la vie, en luttant pour devenir victorieux. Mais parfois, si personne nous aide, on peut partir à la dérive en se disant que la vie n'est faite que d'épreuves et de dangers, et que le meilleur moyen de vaincre le danger, c'est de devenir encore plus dangereux. C'est là où le paradigme de vie devient dangereux aussi, que le personnage devient si décalé de la société.

Ils ont dit
Le fait que la série soit belge n'avait aucune incidence.
Lannick Gautry

Ce personnage a des accès de violence. Comment avez-vous tourné ces scènes ?
Je commence toujours par m'excuser auprès de ma partenaire de devoir lui faire subir ça. Ça sert l'histoire, c'est nécessaire à la narration, mais c'est très préparé pour que personne ne se blesse. Ça fait partie des choses qu'on doit jouer, on n'y met pas de personnel là-dedans. La violence c'est comme de la chorégraphie, pour que personne ne se blesse, on est d'accord sur ce qui va se passer, ce que je vais faire, comment tu vas le recevoir. La violence quand elle sort comme ça, même en jeu, il faut vraiment bien régler les choses avant, il faut être très précis dans ses mouvements. C'est pour ça que quand on joue une situation de colère et de violence, on ne peut pas trop improviser parce que du coup on devient imprécis et c'est là où on peut se blesser et faire mal à l'autre. Il faut d'abord beaucoup, beaucoup répéter les mouvements pour que ce soit très précis dans la chorégraphie, et par-dessus, après, on y ajoute la colère explosive. Mais le mouvement est tellement répété en amont qu'il y a beaucoup moins de risques de se blesser ou de faire mal.

Est-ce que jouer dans une série dramatique sociétale, sur un sujet, les violences faites aux femmes, ça a pesé dans votre choix d'accepter ce rôle ?
Le postulat de départ, c'est celui de la productrice, Catherine Burniaux, qui est à l'origine du projet. Elle a un mari qui travaille beaucoup à l'étranger et s'est posée une simple question : est-ce qu'on connaît vraiment celui avec qui on vit ? Le propos de la série ce n'est pas de traiter la violence faite aux femmes, c'est l'histoire d'une famille. Evidemment, on peut y trouver des liens, mais ce n'est pas le postulat de départ.

"Attraction" est une série belge. Est-ce qu'il a quelque chose de différent, des particularités, à tourner une fiction belge ?
Non, parce que les séries françaises sont toutes différentes, elles ont toutes leur particularité, déjà par le scénario, mais aussi par le metteur en scène. Ils ont chacun leur vision pour traiter un scénario. Même en France, toutes les expériences sont différentes. À part l'accent des partenaires, il n'y a rien qui change. C'est exactement la même manière de travailler, de préparer, pour moi il n'y a pas de différence.

Ils ont dit
Je commence toujours par m'excuser auprès de ma partenaire de devoir lui faire subir ça.
Lannick Gautry

Comment s'est passée votre collaboration avec Laura Sepul ?
Génial, j'ai adoré travailler avec elle. Je l'avais aperçue dans un téléfilm français [NDLR : "Elle m'a sauvée"], je la trouvais très bien. J'ai trouvé cette actrice absolument formidable. J'espère que le plus grand nombre la découvrira en France. Quand j'ai vu le résultat, j'ai trouvé qu'elle avait fait un super boulot de sobriété, de sincérité, de générosité. Qui plus est, elle a été une super camarade pendant le tournage. J'ai découvert une grande actrice. Vraiment.

La RTBF a déjà officialisé une saison 2 : allez-vous y prendre part ?
J'aimerais. Je n'en ai pas entendu parler, mais je savais déjà en tournant qu'ils pensaient faire un peu, autour de l'attraction, plusieurs histoires. C'était déjà dans leurs esprits. Je savais que ça se faisait mais on n'en a pas reparlé. Si, éventuellement, ils ont envie de retravailler avec moi, ce sera avec grand plaisir, mais peut-être qu'ils auront envie de faire autre chose avec d'autres comédiens.

D'après ce que vous savez, la saison 2 mettrait en scène une autre famille. Ce ne serait donc pas vos personnages ?
Voilà. Il y a une série américaine (NDLR : "American Horror Story"), où c'est les mêmes acteurs qui servent des histoires différentes. Après, c'est un vrai concept, est-ce que les diffuseurs adhéreront à ce concept ? C'est une alchimie assez fragile, je ne peux rien y faire, j'adorerais mais ce n'est pas moi qui décide.

En ce moment, vous tournez, pour TF1, l'adaptation de "Rien ne t'efface", avec Jérôme Cornuau, réalisateur avec qui vous avez déjà tourné, sur un scénario adapté de Michel Bussi, qui signait l'histoire de "L'ïle prisonnière". Est-ce le hasard des choses ou est-ce qu'il y avait une volonté de retravailler avec eux deux ?
Bussi, c'est un hasard. Jérôme Cornuau, c'est le réalisateur avec qui j'ai le plus travaillé. On a dû faire 25 heures de film ensemble. Il est devenu un ami proche. J'ai énormément d'admiration pour son travail, son talent, sa sensibilité. Il est très consciencieux. J'adore travailler avec lui. Il m'a demandé de faire ça et j'ai tout de suite accepté car j'adore son travail.

Ils ont dit
Je ne fais pas de différences entre le cinéma, la télé, les sitcom ou le théâtre, on fait le même métier.
Lannick Gautry

On vous voit beaucoup à la télé, sur TF1 principalement, et du coup moins au cinéma. C'est une volonté de votre part ?
Non, ce n'est pas une volonté, c'est que les choses arrivent comme ça. On ne sait pas pourquoi on va faire plus de télé, moins de cinéma. Il y a des choses au cinéma qui m'ont été proposées et que j'ai refusé parce que ça ne me correspondait pas. Je ne sais pas comment fonctionne tout ça, est-ce que, à un moment, si on est plus à la télé on sera moins au cinéma ? J'ai l'impression qu'en ce moment la tendance s'inverse. Je ne fais pas de différences entre le cinéma, la télé, les sitcom ou le théâtre, on fait le même métier. Je ne me pose pas cette question-là. Je suis content quand on passe à la télé et qu'il y a 5 ou 6 millions de téléspectateurs. On touche beaucoup de personnes d'un seul coup. Ce métier-là, on le fait pour ceux qui le regardent. Tant que je fais mon métier, je suis heureux. On est acteur quand on joue uniquement.

Vous êtes devenu un visage très récurrent du petit écran. Comment vivez-vous la célébrité ?
Je la vis très bien. Je vis à la campagne entouré de gens qui sont agriculteurs, électriciens. Je n'ai pas ce rapport-là à la notoriété. Si je me comporte comme une star prétentieuse, mes copains vont me dire "Redescends sur Terre". Je crois que ça appartient à celui qui est connu de se mettre là où il se sent équilibré. Moi, je me sens équilibré quand on me considère comme quelqu'un de normal. Je n'ai pas l'impression d'être quelqu'un de connu en vérité. Les gens ne se comportent pas avec moi comme avec un acteur et ça me va très bien. C'est ce que je cherche au final.

Vous allez aussi être au générique de la mini-série "Contre Toi" sur France 2. Qu'est-ce qui guide vos choix de rôles, le scénario principalement ?
Oui, c'est le plus important. Parfois, les partenaires, même si je me pose rarement la question. Je me dis s'il y a un bon scénario avec un bon metteur en scène, je lui fais confiance pour choisir les bons acteurs, pour réunir les bonnes énergies. C'est d'abord l'histoire qu'on a envie de défendre. Le rôle qu'on nous propose : est-ce que je l'ai déjà fait ou je ne l'ai jamais fait. C'est tous les ingrédients qui pèsent dans une décision.

Vous aviez participé aux deux téléfilms de la saga "Escape" sur W9. Où en est le projet d'un 3e numéro ?
Je ne crois pas que ce soit dans les tuyaux. Quand le deuxième projet est arrivé, j'avais un peu plus de doutes parce que je me suis dit comment être encore crédible et refaire partir ces personnages dans un autre escape game, avec une autre intrigue, en étant un peu crédible. Le pari était aussi réussi sur le second. Un troisième, ce serait celui de trop, avec nous. Ce serait difficile de ne pas être hors sol. Ils pourraient faire un autre escape game avec d'autres acteurs.

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