Pierre Liscia ("Les Terriens du dimanche !") : "Anne Hidalgo ne connaît que le coup de pression médiatique"

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Pierre Liscia ("Les Terriens du dimanche !") : "Anne Hidalgo ne connaît que le coup de pression médiatique"
Par Pierre Dezeraud Journaliste
Journaliste à puremedias.com depuis octobre 2016, Pierre Dezeraud est diplômé en histoire, journalisme, sciences politiques et communication. Après un passage au sein du groupe TF1, il rejoint puremedias.com...
Pierre Liscia
Pierre Liscia © DR
L'ex-élu LR fait ses premiers pas ce soir dans l'émission de Thierry Ardisson. Rencontre.

Un nouveau Terrien atypique. Ce soir, à 19h, Thierry Ardisson, dont vous pouvez retrouver l'intégralité de l'entretien qu'il a accordé à puremedias.com, donnera le coup d'envoi de la saison 2 des "Terriens du dimanche" sur C8. Si toute la petite bande des "mercenaires" rempile, de Natacha Polony à Raquel Garrido en passant par Franz-Olivier Giesbert, l'émission accueille un petit nouveau en la personne de Pierre Liscia. Âgé de 29 ans, cet ex-élu LR au conseil municipal du 18ème arrondissement de Paris, où il siège depuis 2014, s'est fait remarquer cet été avec une vidéo qui lui vaut presque le qualificatif de "YouTubeur". puremedias.com s'est entretenu avec le nouveau reporter de terrain engagé des "Terriens du dimanche !".

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Propos recueillis par Pierre Dezeraud.

Comment s'est passée votre arrivée dans l'émission ?
Dans les trois jours qui ont suivi la publication de ma vidéo sur la porte de la Chapelle, la production m'a contacté. Je pensais qu'ils voulaient me voir pour me faire venir en plateau en tant qu'invité pour en parler. Quand je me suis rendu dans les locaux de TéléParis (société de production des "Terriens", ndlr), je ne me suis pas imaginé une seule seconde que j'allais décrocher un job ! Quand je suis arrivé, Stéphane Simon (co-producteur des "Terriens" et patron de TéléParis, ndlr) m'a tout de suite proposé de rejoindre la bande des "Terriens du dimanche". Les bras m'en sont tombés. C'est très osé d'aller proposer à un type que l'on a juste vu pendant deux minutes sur internet et qui n'a fait aucun essai de participer à une émission. On reconnaît bien la patte Ardisson avec cette prise de risque. J'ai eu tout de suite envie d'accepter mais il m'a fallu quelques jours pour intégrer la nouvelle.

C'est une émission que vous regardiez ?
Je ne regardais que des extraits sur le web car je n'ai pas la télé. Mais après ma rencontre avec Stéphane Simon, je me suis fait presque tous les replay des émissions de la saison dernière !

Ils ont dit
"Le mélange des genres ? Je ne suis ni ministre, ni député..."
Pierre Liscia

Vous étiez, jusqu'à cette semaine, conseiller municipal LR du 18ème arrondissement. Vous avez démissionné pour que votre temps de parole ne soit pas comptabilisé par le CSA ?
Oui. Il fallait faire un choix entre mon engagement politique partisan et cette aventure-là. J'ai opté pour cette dernière, sachant qu'elle ne m'empêche pas de rester un élu. J'ai démissionné de LR mais je suis toujours conseiller municipal dans le 18ème arrondissement. Je siège juste désormais en "non-inscrit".

Vous allez continuer d'aller sur les plateaux pour parler de l'actualité de LR, de Wauquiez et de Pécresse ?
Non, ça ne m'empêche pas tant que c'est au titre de ma casquette d'élu parisien et même d'ex-LR. Il n'y a aucune difficulté. Les chaînes info sont même assez preneuses de nouveaux visages.

Vous n'avez pas le sentiment de contribuer au mélange des genres ?
Je suis élu dans le 18ème arrondissement mais je ne suis pas du tout payé pour ça. Il faut aussi que je vive. Pendant quatre ans, j'ai été chargé de communication web à la région Île-de-France. J'ai démissionné pour accepter mes nouvelles fonctions sur C8. Tout ce que je fais en tant qu'élu et le temps que je consacre à cette activité, c'est totalement bénévole. On ne va quand même pas m'empêcher d'avoir une activité professionnelle rémunérée à côté ! Et puis, je ne suis pas ministre, ni député...

Ils ont dit
"Je viens de la politique de la rue"
Pierre Liscia

Quelles sont vos thèmes de prédilection ?
En une idée, c'est de redonner aux quartiers populaires de Paris la même valeur que les autres quartiers. C'est une grande injustice contre laquelle je m'insurge. Quand je vois la majorité municipale qui laisse pourrir la situation dans les quartiers de Paris qu'elle délaisse comme celui de la Porte de la Chapelle, ça me révolte. Je trouve que c'est indigne de la maire de Paris et d'une politique soi-disant "socialiste". Mon opposition à cela m'a valu le titre d'"insoumis de droite" par "Valeurs actuelles". C'est quelque chose que je défends dans mes combats parisiens et que j'ai défendu lorsque j'étais membre des instances.
La droite parisienne a aussi un message à faire passer dans les quartiers du nord et de l'est. Ce sont des gens qui paient les mêmes impots qu'ailleurs. Je veux que les habitants de ces quartiers soient considérés de la même manière que les autres.

Vous êtes un insoumis de droite ou un bobo de droite ?
J'ai eu droit aux deux. D'autres disent même que je suis un islamo-gauchiste parce que je ne m'inscris pas dans le discours actuel d'une large partie de la droite sur les thèmes de l'immigration ou de l'islam. J'estime qu'il y a d'autres sujets que ceux-là. Les Français veulent parler de boulot, d'école, de retraite, de soins médicaux. Je n'ai pas ma langue dans ma poche.

Comment vous définir ? Vous êtes un éditorialiste télé ou un politique qui fait de la télé ?
Je suis un homme de terrain. Pour "Les Terriens", Thierry me définit comme un reporter de terrain. Je ne viens pas de la télé. J'ai fait des plateaux mais c'est complètement nouveau pour moi. Je fais vraiment ma rentrée des classes avec "Les Terriens". En revanche, oui, je viens du milieu politique. Je dirais qu'il y a deux types de politique. Il y a celle des salons feutrés et celle de la rue. Je viens de celle-là. Je n'ai pas fait Sciences-Po ou l'ENA comme une partie du sérail. J'ai appris ailleurs.

Ils ont dit
"Je ne vais pas faire un sujet sur Paris toutes les semaines"
Pierre Liscia

Ces reportages sur le terrain, vous allez les faire à Paris ou partout en France ?
Le premier a lieu sur la colline du crack, près de la porte de la Chapelle, à Paris. C'est le sujet qui a contribué à ma médiatisation cet été et pour lequel Stéphane Simon et Thierry m'ont repéré. Il y a eu une grosse actualité, cette semaine encore, autour du crack. C'est une manière de filer ma présentation. Mais l'idée n'est pas de faire un sujet sur Paris toutes les semaines. Je ne le souhaite pas d'ailleurs. Le deuxième sujet se passera en banlieue parisienne et portera sur un tout autre thème. L'objectif, c'est de porter un regard original sur un sujet d'actualité et de susciter le débat.

Il n'y aura pas de parti-pris ?
Non. Puisque je viens du milieu politique et que je ne tiens pas à me faire traiter de propagandiste, je tiens à donner la parole à tout le monde. Sur le sujet de la colline par exemple, je suis allé voir les riverains, les commerçants mais aussi un toxicomane. J'ai également demandé à rencontrer Anne Souyris, l'adjointe d'Anne Hidalgo à la santé, pour qu'elle nous explique, sans entrer dans une confrontation, l'action de la mairie. Malheureusement, ça ne s'est pas fait puisque sa venue a été annulée à la dernière minute, sans qu'il n'y ait la moindre explication...

Vous pensez que c'est parce que vous êtes un opposant à Anne Hidalgo ?
Non, je crois juste que le sujet met la mairie mal à l'aise... C'est dommage, je tenais à leur donner la parole.

Ils ont dit
"Les fidèles d'Anne Hidalgo font ce qu'ils peuvent pour me faire taire"
Pierre Liscia

Êtes-vous, comme l'a titré "Vanity Fair", le cauchemar de la maire de Paris ?
C'est à elle qu'il faut le demander ! Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne me répond jamais alors que je l'ai interpellée à plusieurs reprises et que ses fidèles, sur les réseaux sociaux, font tout ce qu'ils peuvent pour me discréditer et me faire taire.

Et si Thierry Ardisson vous faisait la surprise de recevoir Anne Hidalgo ?
Je serais ravi ! Je ne suis pas sûr qu'elle apprécie la confrontation avec ceux qui ne sont pas d'accord avec elle. Si jamais Thierry le lui propose, je l'invite à l'accepter !

Le buzz suscité par votre vidéo sur l'état de la porte de la Chapelle a-t-il vraiment fait bouger les choses ?
Oui, la mairie de Paris a fait semblant de faire bouger les choses pour relâcher la pression médiatique. Dans les semaines qui ont suivi la publication de la vidéo, il y a eu une évacuation de la colline du crack, qui n'a servi à rien puisque les toxicomanes sont revenus. L'année dernière, la mairie de Paris a procédé de la même manière avec le sujet du harcèlement de rue dans le quartier de la Chapelle-Pajol. C'est d'ailleurs un sujet pour lequel j'avais moi-même alerté un journaliste du "Parisien". Pourquoi procéder ainsi ? Parce que tant qu'il n'y a pas une médiatisation un peu forte d'un sujet, la mairie ne fait rien. C'est regrettable mais Anne Hidalgo ne connaît que le coup de pression médiatique.

Est-ce que la limite de votre méthode de faire des coups médiatiques comme une vidéo de YouTubeur sur l'état de la porte de la Chapelle, ce n'est pas justement qu'elle ne peut qu'entraîner la mise en place de solutions court-termistes ? Vous connaissez le temps médiatique...
C'est la ville de Paris qui agit ainsi. Je n'ai pas d'autres choix, aujourd'hui, que de faire ça puisque mes propositions ne sont pas entendues. Pendant quatre ans, je me suis contenté d'intervenir par courrier, par mail ou encore en conseil d'arrondissement. Pour reprendre une célèbre expression, "ça leur en touche une sans faire bouger l'autre". Je suis élu d'opposition dans un conseil d'arrondissement, je n'ai qu'un pouvoir consultatif. Mon seul levier d'action, c'est de porter des sujets en conseil d'arrondissement mais aussi auprès du maire et du préfet. Le coup de pression médiatique est mon seul recours. Quand je vois la détresse des riverains du 18ème arrondissement, je ne peux pas me contenter de faire un courrier et d'attendre... qu'il ne se passe rien ! Donc, j'appelle BFM Paris, j'alerte "Le Parisien" et je fais des vidéos sur mes réseaux sociaux pour faire en sorte de faire du bruit médiatique.

Ils ont dit
"'Les Terriens' n'est ni une tribune politique, ni un tremplin pour servir mes intérêts"
Pierre Liscia

Certains disent de vous que vous êtes une figure montante de la droite parisienne. Votre présence dans "Les Terriens du dimanche" va-t-elle vous servir de tremplin pour les municipales de 2020 ?
Je crois que cette expression de "figure montante" est un peu facile. Aujourd'hui, je suis en retrait de mon parti et je compte m'investir pleinement dans l'émission. J'ai toujours dit que "Les Terriens" ne devait être ni une tribune politique ni un tremplin dans l'optique de servir mes intérêts.

Stéphane Simon et Thierry Ardisson disent de vous que vous êtes une sorte d'Hugo Clément, le reporter de Konbini. Vous acceptez la comparaison ?
Je ne suis pas journaliste, contrairement à lui. Il a donné au journalisme une forme d'incarnation et un ton nouveau. Mais je pense que la comparaison s'arrête là. Je ne compte pas m'inspirer de ce qu'il fait et j'ai plutôt l'intention d'être moi-même. C'est d'ailleurs la consigne de Stéphane et Thierry qui m'ont dit de rester moi-même, jusque dans ma façon de m'habiller ! J'ai aussi une grande liberté sur le sujet, le ton et les angles.

Comment se passe la cohabitation avec Raquel Garrido ? Une ex-"Insoumise" et un ex-LR, ça fait bon ménage ?
Excellente. Tous les "mercenaires" de l'émission ont été accueillants et très bienveillants. On m'a souvent dit que la télé est un milieu de requins. Quand je compare avec la politique, je sais où sont les requins ! J'ai toujours été convaincu que j'allais très bien m'entendre avec Raquel. C'est mon côté insoumis (rires) !

Charles Consigny est l'autre nouvelle tête d'affiche de la rentrée. Vous pourriez vous imaginer à sa place ?
Je ne suis pas suffisamment à l'aise à ma place pour me permettre de me projeter à la sienne ! Je connais indirectement Charles par le biais des réseaux sociaux. Il a déjà une expérience bien plus importante que la mienne en la matière. Contrairement à moi, c'est un vrai polémiste.

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