Violemment agressée avec son cadreur au Caire dans la journée de jeudi, la journaliste de France 3 Caroline Sinz a tenu à livrer son reportage et son témoignage hier dans le "Soir 3" de Patricia Loison. Après un sujet sur les violents heurts qui se déroulent place Tahrir, la grande reporter de la chaîne livre son récit face caméra : "Avec mon caméraman nous avons été frappés puis séparés. Très peu de femmes, surtout étrangères, se trouvent sur cette place Tahrir. J'ai été empoigné par plusieurs homme et j'ai subi une agression sexuelle au milieu de tout le monde, en plein jour. D'autres femmes journalistes ont subi des violences, c'est une façon d'intimider la presse".
Indignation et consternation
Cette agression a provoqué une vague d'indignation en France. La journaliste de France 3 a reçu de nombreux témoignages de sympathie de ses consoeurs, RSF demande aux rédactions de ne plus envoyer de femmes journalistes sur place. "C'est au moins la troisième fois qu'une femme reporter est agressée sexuellement depuis le début de la révolution égyptienne. Les rédactions doivent en tenir compte et cesser momentanément d'envoyer des femmes journalistes en reportage en Egypte. C'est malheureux d'en arriver là, mais face à la violence de ces agressions, il n'existe pas d'autre solution" écrit l'association dans un communiqué.
Précédents
Déjà, le 11 février dernier, jour de la chute d'Hosni Moubarak, Lara Logan, journaliste de la chaîne américaine CBS, avait déjà été victime d'une agression sexuelle dans le secteur de la place Tahrir. Par ailleurs, Reporters sans frontières rappelle que l'éditorialiste égypto-américaine Mona Al-Tahtawy, arrêtée dans la nuit du 23 au 24 novembre 2011, à proximité de la rue Mohamed Mahmoud, a été agressée sexuellement par des policiers. Hier jeudi, le calvaire de Caroline Sinz a duré trois quarts d'heure avant que des confrères égyptiens leur viennent en aide. "J'ai cru que j'allais mourir" a-t-elle rémoigné auprès de l'AFP. Désormais en sécurité, la journaliste et son cadreur n'ont pas été pour l'heure rapatriés en France.