Dans une enquête du magazine "Elle" publiée ce mercredi 31 janvier, plusieurs femmes font des témoignages accablants contre Gérard Miller . Le célèbre psychanalyste, ex-chroniqueur star de Laurent Ruquier , est accusé par trois femmes d'agressions sexuels et d'un viol, survenus dans les années 90 et début 2000 lors de séances d'hypnose. Dans un communiqué transmis à BFMTV ce jeudi , l'auteur et cinéaste contexte les faits.
"Un rapport inégalitaire"
"Il n'y a jamais eu quoique ce soit qu'on puisse qualifier d'agression sexuelle ou, pire, de viol", assure-t-il. "En ce qui concerne précisément les femmes qui me mettent en cause, si quelque chose leur a déplu lorsqu'elles étaient avec moi, je n'ai aucune hésitation à l'affirmer : rien de ce que j'ai perçu ne m'indiquait qu'elles voulaient mettre un terme à la situation, car sinon à l'instant même j'y aurais mis un terme", écrit le psychanalyste de 75 ans, qui admet que ces relations se font faites au sein d'"un rapport inégalitaire". "Je sais que depuis le début du mouvement #Metoo, des paroles essentielles ont émergé, qui remettent en cause la façon dont les rapports hommes-femmes sont constitués dans notre société, sur la base d'une incontestable domination masculine", poursuit-il.
Dans les témoignages de l'enquête du magazine de "Elle", toutes dénoncent des faits qui auraient eu lieu dans son cabinet ou à son domicile, lors de séances d'hypnose. Gérard Miller nie en bloc cet aspect, assurant n'avoir réalisé des séances d'hypnose uniquement "en public". Sa pratique privée s'est faite selon lui, "un contexte ludique, où n'étaient envisagés que quelques tests élémentaires". "Celui ou celle qui acceptait de s'y livrer n'était absolument pas hypnotisé, il restait parfaitement conscient, en totale possession de ses moyens, réfléchissant et parlant normalement" précise le psychanalyste, qui s'interroge tout de même sur la notion "d'emprise".
"Sans être hypnotisée, tout en restant parfaitement conscient, il y a en effet des situations où celle qui ne manifeste d'aucune manière son refus, qui répond même oui aux questions qu'on lui pose pour s'assurer de son acquiescement, se sent dans l'impossibilité d'exprimer librement un désir qui contreviendrait à celui de l'autre", reconnaît-il, avant de conclure : "Psychanalyste, universitaire, auteur, chroniqueur télé et radio, j'étais de fait un 'homme de pouvoir', et il y avait dès lors une dissymétrie 'objective', dont on peut se dire aujourd'hui qu'elle était purement et simplement rédhibitoire".
De son côté, le magazine "Elle" a demandé au professeur de communication Philippe Moreau-Chevrolet d'analyser le discours de Gérard Miller. Selon le spécialiste, le communiqué du psychanalyste, pourtant engagé publiquement en tant qu'allié de la cause féministe, est un "exemple type de gaslighting", technique de manipulation qui consiste à brouiller les pistes pour inverser les situations et mettre en doute la parole des victimes. Par ailleurs, le magazine a mis en place une adresse mail pour recueillir d'éventuels témoignages supplémentaires.