C'est un document exceptionnel que proposera ce soir l'émission "Spécial investigation" sur Canal+. Intitulé "Soldats d'Allah", ce film d'une heure et demie diffusé en prime time montrera l'infiltration pendant plusieurs mois par un journaliste d'une cellule d'aspirants djihadistes à Paris et Châteauroux. Se présentant comme "musulman" et "de la même génération que les tueurs du Bataclan", le journaliste Saïd Ramzi (un pseudonyme) affirme avoir pour ambition d'"explorer la coulisse d'une organisation qui contrôle totalement son image".
Pour ce faire, il a d'abord approché des jeunes pro-Daesh sur Facebook avant de converser avec eux sur l'application sécurisée Telegram, dont le rôle central dans les milieux radicaux est largement montré dans le documentaire. Après plusieurs échanges, le journaliste finit par gagner la confiance de "l'émir" d'un groupe d'apprentis terroristes, un certain Oussama. Cet ancien candidat au départ en Syrie passé par la prison devient ainsi progressivement le personnage central du documentaire. Le journaliste s'attache notamment à décrypter sa trajectoire personnelle en allant interroger son père, "un homme digne qui me rappelle mon propre père" souligne le journaliste.
"Il faut frapper une base militaire"
Tout au long du film, les téléspectateurs peuvent observer la détermination d'Oussama. "Il faut frapper une base militaire" assure par exemple ce dernier au journaliste lors d'une de leurs nombreuses rencontres. "Au moment où ils mangent, ils sont tous alignés.... Ta-ta-ta-ta-ta ! Après, ça peut être un journal : BFM, iTELE. Eux, ils sont en guerre contre l'islam avec leur parole. Il faut leur faire mal. Comme ils ont fait à Charlie. Il faut leur casser le coeur. Il faut tout leur casser Par surprise, qu'est-ce que tu veux qu'ils fassent. Ils ne sont pas protégés du tout. Il ne faut pas croire", lance-t-il.
Le documentaire s'accélère quand un certain Abou Souleiman, que le journaliste ne rencontrera jamais, prétend revenir de Raqqa, capitale de l'état islamique en Syrie. Par le biais d'une femme en niqab, ce dernier lui remet une lettre décrivant un plan d'attaque et lui demandant de viser une boîte de nuit. Un test en fait pour voir si le journaliste est fiable. Alors que les membres de la cellule semblent finalement prêts à passer à l'action peu après le 13 novembre, ils seront finalement arrêtés par la police qui les surveillait depuis plusieurs mois. puremedias.com vous propose de découvrir la bande-annonce de ce documentaire.