Avant le lancement de L'amour est dans le pré, M6 propose ce soir une fiction inédite ayant pour décor le monde agricole et les rapports tumultueux - et amoureux - entre urbains et ruraux. Faut-il découvrir ou non L’amour vache ? Ozap l'a vu pour vous.
Il y a comme de l’amour dans l’air. Mais dans l’air de cette campagne du Sud-Ouest dans laquelle Lili et Eric, son fiancé, sont venus passer le week-end pour le mariage de son frère. Forcément, pour ces parisiens purs souches acclimatés au macadam de Paname plutôt qu’aux prés verdoyants du Gers, la confrontation est délicate. Les préjugés fleurent bons pour Lili et Eric. Jusqu’à ce que la belle working girl croise le regard de Luc, un agriculteur, père célibataire, fier de sa région. Le coup de foudre pointe son nez et balaye du même coup bon nombre d’idées reçues...
Thierry Neuvic, bourru des coeurs, et Delphine Chanéac, pimpante : duo réussi
Alors peut-on tout accepter par amour ? Peut-être que oui. Même de vivre à la campagne ? Peut-être que non... Evidemment, cette rencontre à la croisée des chemins entre la campagne et la ville n’est pas sans rappeler une émission bien connue de la télé-réalité : L’amour est dans le pré. Mais s’ils n’étaient que deux, ce serait trop simple. Car Lili se marie bientôt avec Eric, un trader épris par son job. Et elle n’est pas certaine du tout de ses sentiments pour Luc. Paysan, de surcroît. Le dilemme n’est peut-être pas shakespearien, mais il est amusant. Il est en tout cas suffisant pour alimenter cette fiction agréable et légère.
Si malgré tout, le téléfilm réalisé par Christophe Douchand ne s’interdit pas quelques clichés, qui, étrangement, tiennent plus de grosses ficelles scénaristiques que de la vision de la campagne qu’il dépeint, le point fort de L’amour vache repose essentiellement sur le duo réussi qu’offre Thierry Neuvic et Delphine Chanéac. Lui est parfait dans son rôle d’agriculteur bourru des cœurs. Elle, se montre généreuse dans son personnage de citadine pimpante, craquante et déchirée entre deux hommes.
L'amour est vache. Pas de quoi en faire un fromage... mais une fiction agréable
Alors vivre ou ne pas vivre ? A la campagne, entendons-nous. Telle est la question. Et la réponse, Lili la cherche tout au long du téléfilm. Sans dévoiler si l’happy-end sera de rigueur (le suspense est insoutenable), il est évident que l’amour reste le cœur du téléfilm ; les vaches, la ferme et les tracteurs servant essentiellement de décors. Loin de se vouloir réaliste à tout prix, L’amour vache revendique plutôt le divertissement. Chose qu’elle fait sans mal en remplissant son cahier des charges avec son lot de répliques bien senties et ses second-rôles qui, bien qu'un brin caricaturaux (la bonne amie toujours là pour rendre service, le confident gay et toujours partant), n’en demeurent pas moins sympathiques.
Au final, cette version de la belle chez les bêtes (moutons, vaches et cochons, bien sûr) fait sourire volontairement et parfois malgré elle (on ne doute pas de l’intelligence d’Antoine, le fils d’Eric, mais du haut de ses 10 ans, sa bonne conscience, ses conseils judicieux et ses pensées socratiques paraissent un peu maladroites face à ses adultes dont le cœur bat comme des adolescents...). L’amour est vache. Définitivement, il l’est. Pas de quoi en faire un fromage (même de brebis). Mais en tout cas une fiction pas déplaisante, ça, c’est certain...
L’amour vache, ce soir dès 20h40 sur M6
