Le magazine américain "Rolling Stone" est dans la tourmente. En cause, sa dernière Une consacrée à l'un des auteurs présumés des attentats de Boston le 15 avril dernier, Dzhokhar Tsarnaev. Le mensuel pop culture à dominante musicale propose ainsi dans son numéro d'août une enquête approfondie sur ce jeune homme d'origine tchétchène qui semblait pourtant particulièrement bien intégré dans la société américaine.
Sur cette Une, on voit une photo de Dzhokhar Tsarnaev avachi, avec de longs cheveux bouclés et portant un tee-shirt à la mode. L'image en question a été prise par Dzhokhar Tsarnaev lui-même. Il l'avait en effet choisie comme photo de profil pour son compte Twitter. Sur la couverture de "Rolling Stone", l'image est légendée d'un "The bomber" ("Le poseur de bombes") en lettres capitales. Juste en dessous, le projet de la journaliste ayant signé l'article est présenté : comprendre "comment un étudiant populaire et prometteur délaissé par sa famille, est tombé dans l'islam radical et est devenu un monstre".
"Rolling Stone 'glamourise' le terrorisme"
Cet autoportrait du jeune terroriste en couverture a profondément choqué de nombreux lecteurs. Ils l'ont fait savoir sur les réseaux sociaux en dénonçant la starification de Dzhokhar Tsarnaev avec cette Une. Un internaute cité par CNN écrit sur Twitter : "Oh regardez, le magazine 'Rolling Stone' 'glamourise' le terrorisme. Super. Je n'achèterai PAS ce numéro, ni aucun autre à l'avenir". Une réaction à l'image des nombreux appels au boycott du magazine qui ont fleuri ces dernières heures sur la toile. Il faut dire que cette couverture rappelle étrangement les autres portraits de rockstars et d'acteurs qui ont fait la réputation du magazine depuis plusieurs décennies. La rédaction du magazine pouvait-elle traiter de la même manière un terroriste présumé ? La question reste à trancher.
Rappelons que Dzhokhar Tsarnaev a plaidé non coupable le 10 juillet dernier des 30 chefs d'inculpation retenus contre lui, dont 17 sont passibles de la peine de mort ou de la réclusion à perpétuité. L'attentat lors du marathon de Boston le 15 avril dernier a fait trois morts et près de 260 blessés.
