Le bilan des 100 jours. TF1 et France 2 ont bouleversé, ce lundi 24 juillet 2023, le conducteur de leurs éditions de "13 Heures". Depuis leur studio respectif, Jacques Legros, pour la Une, et Nathanaël de Rincquesen, pour la Deux, ont interrogé Emmanuel Macron, en déplacement à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie... à distance. Cet entretien devait permettre au chef de l'État de refermer la séquence des "100 jours" qu'il avait lui-même ouverte le 17 avril 2023 afin de tourner la page de la réforme des retraites et "apaiser" le pays.
Le chef de l'État s'est ainsi successivement exprimé sur sa vision de l'avenir de la Nouvelle-Calédonie, la reconduction d'Élisabeth Borne à Matignon et le remaniement qui s'en est suivi mais aussi sur les principaux chantiers de la rentrée. Il a aussi livré son analyse des violences urbaines qui ont éclaté en France après la mort de Nahel, cet adolescent de 17 ans tué par un policier le 27 juin 2023 lors d'un contrôle routier. "De l'ordre, de l'ordre, de l'ordre", ont retenu journalistes et éditorialistes.
Deux fois plus de téléspectateurs sur TF1 que sur France 2, aucun effet positif sur l'audience
Ce rendez-vous d'une trentaine de minutes a-t-il eu un effet sur l'audience des éditions de la mi-journée de TF1 et de France 2 ? Absolument aucun. Selon Médiamétrie, Emmanuel Macron a été écouté sur TF1 par 4,58 millions de téléspectateurs, ce qui représente 38,1% du public âgé de quatre ans et plus. Au même instant, ils étaient 2,26 millions (18,8% du public) à suivre le même entretien sur France 2. 6,84 millions de téléspectateurs (56,9% du public) se sont ainsi fait leur propre opinion de la politique de l'exécutif sur les deux chaînes.
À titre de comparaison, le "13 Heures" de Jacques Legros avait fédéré sept jours plus tôt 4,82 millions de téléspectateurs (45,1% du public). Le même jour, l'édition, portée par Nathanaël de Rincquesen, avait mobilisé l'attention de 2,31 millions de téléspectateurs (21,4% du public). Vendredi 21 juillet 2023, le dernier "13 Heures" de la semaine dernière avait mobilisé 4,27 millions de téléspectateurs sur TF1 (38,1% du public) et 2,33 millions sur France 2 (20,7% du public).
BFMTV, CNews, LCI et Franceinfo retransmettaient elles aussi l'interview. Dans le détail, 259.000 téléspectateurs (2,2% du public) ont choisi BFMTV pour suivre l'interview d'Emmanuel Macron. Ils étaient, dans le même temps, 183.000 (1,5% du public) sur CNews, 155.000 (1,3% du public) sur LCI et 107.000 (0,9% du public) sur Franceinfo. En cumulé, l'interview d'Emmanuel Macron a donc fédéré 7,54 millions de téléspectateurs et 62,7% du public.
Un triplex aux interactions limitées
Au-delà du fond, la forme de cet entretien, inédite dans le genre, pose question. D'abord parce qu'il intervient en plein coeur de l'été, qui plus est dix jours après le 14-Juillet. Le décalage entre Paris et Nouméa a, par ailleurs, rendu quasiment impossible toute interruption de la parole présidentielle par les journalistes. Jacques Legros et Nathanaël de Rincquesen se sont contentés le plus souvent des transitions entre les sujets abordés.
Avant eux, Julien Arnaud, journaliste de LCI et joker de Gilles Bouleau au "20 Heures" de TF1, s'était frotté, le 21 juillet 2020, aux contraintes de l'exercice du duplex avec Emmanuel Macron. "C'est difficile, parce qu'il y a toujours un petit décalage de son, donc il faut en tenir compte. C'est déjà pas évident d'interrompre une personnalité politique en temps normal, surtout le président...", avait-il analysé après coup sur Europe 1.
