
Interdiction de monter les marches du Festival de Cannes. Théo Navarro-Mussy, acteur français connu notamment pour son rôle dans la série "Hippocrate", ne participera pas à la présentation du film "Dossier 137", réalisé par Dominik Moll, prévue ce jeudi 15 mai sur la Croisette. Le comédien, qui y tient un rôle secondaire, a été écarté de la montée des marches en raison d’accusations de violences sexuelles.
Une mesure confirmée mercredi 14 mai par les organisateurs du Festival, relayée par "Télérama". Selon le magazine culturel, la décision a été prise avant même l’ouverture officielle du Festival, mardi 13 mai, par le délégué général Thierry Frémaux, en accord avec la production du film. Ce choix intervient alors que l’acteur est visé par une plainte pour "viols, violences physiques et morales" déposée par trois anciennes compagnes pour des faits présumés entre 2018 et 2020, dans la sphère privée. Toujours d’après "Télérama," cette plainte a été "classée sans suite" en avril 2025 pour "infraction insuffisamment caractérisée", mais les plaignantes ont annoncé leur intention de déposer un recours en se constituant partie civile.
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Contacté par le magazine, l’avocate de l’acteur, Me Marion Pouzet-Gagliardi, rappelle que son client a été "à ce stade, mis hors de cause" par la justice. "Je n’ai reçu aucune information qu’une quelconque procédure se poursuivait. Ce projet de plainte avec constitution de partie civile n’a pas été acté judiciairement à ma connaissance", a-t-elle ajouté. Malgré l’absence de poursuites formellement engagées, le Festival a choisi d’agir en amont. Thierry Frémaux a précisé dans "Télérama" que "la procédure reste en cours". "C’est parce qu’il y a recours et donc poursuite de l’instruction que le cas est non suspensif. Quand la justice passe définitivement, cela devient différent."
Depuis plusieurs éditions, Cannes tente de redéfinir ses critères éthiques à l’ère post-#MeToo. Le délégué général a rappelé que les productions doivent désormais garantir "que les conditions de sécurité, d’intégrité et de dignité des personnes ont été respectées tout au long du processus de fabrication" d’un film. "Il faut agir au cas par cas, spécialement quand surgissent des éléments nouveaux", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le Festival indique qu’il attend également des informations complémentaires concernant une autre personnalité du cinéma faisant l’objet d’un signalement.