Christophe Delay et Adeline François ("Première édition") : "Nous surveillons avec respect la concurrence"

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Christophe Delay et Adeline François ("Première édition") : "Nous surveillons avec respect la concurrence"
Par Pierre Dezeraud Journaliste
Journaliste à puremedias.com depuis octobre 2016, Pierre Dezeraud est diplômé en histoire, journalisme, sciences politiques et communication. Après un passage au sein du groupe TF1, il rejoint puremedias.com...
Christophe Delay et Adeline François
Christophe Delay et Adeline François © A. MARECHAL / ABACA PRESS / BFM TV
puremedias.com s'est entretenu avec le nouveau tandem fort de BFMTV.

BFMTV reste en conquête. La chaîne du groupe NextRadioTV continue de trôner impérieusement en tête des audiences des chaînes d'information. En cette rentrée, pas déstabilisée pour deux sous par le départ de Pascale de La Tour du Pin pour LCI, la chaîne du canal 15 a propulsé Adeline François, transfuge de RTL, aux côtés de Christophe Delay dans "Première édition", sa matinale suivie chaque matin par un peu plus de 430.000 téléspectateurs (16,8% de PDA). puremedias.com s'est entretenu avec le tandem nouvellement constitué pour faire le point sur la rentrée de "Première édition".

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Propos recueillis par Pierre Dezeraud.

puremedias.com : Vous faites une rentrée sur les chapeaux de roue du point de vue des audiences. L'écart avec "Télématin" n'a jamais été aussi réduit. Alors, heureux ?
Christophe Delay : On fait une rentrée en progression de 17% par rapport à la rentrée de la saison dernière. On part effectivement sur des bases très fortes. On a enregistré des chiffres autour de 500.000 téléspectateurs au quart d'heure moyen malgré une actualité qui était relativement faible. Cela veut dire que nous avons un public de fidèles. Donc, oui, l'année commence très bien.

C'est de nature à vous rassurer, Adeline. Le changement d'incarnation n'a eu aucune incidence.
Adeline François : En effet, ça me rassure ! Pour l'instant je n'ai fait fuir personne !

Ils ont dit
"Je ne me fais pas encore aux audiences télé"
Adeline François

Pour vous qui venez de la radio, cela doit être un sacré changement d'avoir accès aux audiences de la veille tous les jours !
AF : Oui et je ne m'y fais pas (rires) ! Ça viendra. Je ne le ressens pas comme une pression parce que je n'ai pas encore l'ordre de grandeur de la télévision. Sur RTL, le quart d'heure de ma revue de presse était à presque 2 millions.

Là, si vous faites 2 millions de téléspectateurs, vous sabrez le champagne !
AF : Oui, et je le paye à tous les salariés de BFMTV !
CD : C'est enregistré ! On s'en souviendra (rires) !

Adeline, après un peu plus d'une semaine de matinale, quel est votre ressenti ?
AF : Je me sens bien dans cette émission avec Christophe. Je suis rentrée dans une machine de guerre, la force de travail des équipes de la matinale m'impressionne tous les jours. J'ai aussi la chance d'avoir été accueillie avec une immense bienveillance de la part des équipes. Tout le monde est venu me voir spontanément pour me souhaiter la bienvenue. Je pense que mon "étiquette" RTL a inspiré confiance. Après, bien sûr, il y a eu un peu d'angoisse au début. Notamment celle de se demander si les gens seront toujours au rendez-vous.

Vous ne vous connaissiez pas il y a encore deux semaines. Comment se passe la construction de votre duo ?
CD : Cela a matché immédiatement, ce qui n'était pas forcément évident. D'abord parce que c'est une grande professionnelle. C'est ce qui avait été le critère essentiel avec Hervé Beroud, quand nous cherchions quelqu'un pour remplacer Pascale. Il n'y a d'ailleurs pas eu réellement de casting. Je voulais travailler avec Adeline. La deuxième chose, c'est l'humain, qui est déterminant dans ce duo. On ne sait pas avant de rencontrer la personne si ça va fonctionner. Il s'avère que c'est le cas. Adeline est simple, a énormément de bon sens et n'a pas d'ego. On se ressemble. Rappelons qu'elle fait de la télévision depuis quinze jours. Qui peut le croire ? Elle a pris un TGV en marche avec une agilité épatante et celui-ci continue de bien rouler. On peut donc dire que tout cela se passe très bien.

Ils ont dit
"Culturellement, NextRadioTV est un groupe de radio"
Christophe Delay

Christophe, au printemps dernier, vous nous disiez que "Première édition" est construite de manière à pouvoir simplement être écoutée. C'est pour cela que vous êtes allé chercher une voix de la radio ?
CD : Culturellement, je suis un homme de radio. Je suis un ancien d'Europe 1 où j'ai passé quinze ans. Hervé Beroud est un enfant de RTL, Céline Pigalle est une enfant de la radio. Ce groupe, culturellement, est un groupe de radio. Cela a des avantages à de nombreux égards. Le premier, c'est l'ego. Les gens de radio sont des gens plus simples. Dans la vente de l'information, c'est également un avantage. Il se trouve qu'Adeline a une voix. Pour de la télévision qui s'écoute, c'est un avantage.

Adeline, vous avez passé treize ans rue Bayard. Vous retrouvez cet ADN radio que Christophe vient d'évoquer ?
AF : Je suis hallucinée par l'ambiance de travail qui règne dans cette chaîne. C'est tout de même assez différent de la radio. Ce qu'il peut y avoir de commun, c'est justement cette ambiance très saine de travail. Par exemple, nous sommes tous dans un open space. Il n'y a pas la star qui est dans son bureau toute seule, comme cela peut être le cas à RTL ou Europe 1. Tout cela favorise l'échange.

En délaissant la revue de presse de RTL pour la matinale de BFMTV, vous revenez au hard news. Vous aviez envie d'un tel changement d'exercice ?
AF : Je suis hyper heureuse de revenir au hard news. Ce que je faisais à RTL m'en éloignait, c'était un exercice plus distancé par rapport à l'actualité. Revenir à une matière brute, je ne peux que m'en réjouir. Fondamentalement, c'est ma passion.

Rassurez-nous, vous consultez toujours la presse le matin ?
AF : Bien sûr ! D'ailleurs, souvent, je dis "Regarde, c'est dans le journal !". Christophe me répond : "Ce n'est pas un critère !". Il faut que je trouve de nouvelles habitudes et que j'en abandonne d'autres.

Nous parlions de hard news à l'instant. Ce matin, vous étiez en édition spéciale autour de l'ouragan Irma. Comment l'avez-vous préparée ?
CD : Ca se fait au mur et à mesure. Toute la difficulté, ce matin, était de trouver des images. Il n'y en avait pas beaucoup cette nuit. Il a donc fallu en trouver de nouvelles mais également des témoignages. Nous avons aussi essayé de renouveler le plus possible notre mise en page.

Ils ont dit
"Nous surveillons avec respect la concurrence"
Christophe Delay

Outre l'arrivée d'Adeline, "Première édition" s'est dotée d'un nouvel habillage. L'idée, c'est de rester attractif auprès du public de moins de cinquante ans, votre coeur de cible ?
CD : L'habillage est un paramètre de renouvellement à ne pas négliger. Dans le hard news, notre difficulté est de parvenir à accompagner les gens sans les stresser. Nous avons le devoir de tempérer une actualité parfois brûlante. On le fait par des chroniques mais aussi, cette année, par un habillage visuel et sonore beaucoup plus doux et infiniment plus moderne que le précédent. Il fallait passer par cela mais le contenu reste évidemment essentiel.

L'objectif du navire "Première édition" est toujours de dépasser le paquebot "Télématin" ?
CD : Lentement mais modestement, nous tendons effectivement vers ce but.

Cela risque d'être plus compliqué. "Télématin" est désormais portée par un visage plus jeune avec Laurent Bignolas tandis que LCI parie sur une relance de sa matinale avec l'arrivée de Pascale de La Tour du Pin...
CD : C'est bien la concurrence. Nous surveillons avec respect ce qu'ils font. Nous, on reste sur nos fondamentaux qui sont la priorité au direct, l'originalité et l'approfondissement de l'actualité. Pourquoi ? Parce que ça marche.

Vous avez regardé la nouvelle matinale de Pascale de La Tour du Pin sur LCI ?
CD : Bien sûr ! Et cela ne modifie en rien nos choix rédactionnels. Notre objectif, c'est "Télématin".

Ils ont dit
"Le challenge que se lance Pascale de La Tour du Pin est salutaire"
Christophe Delay

Vous partagez donc son constat qu'il n'y a "pas de match entre la matinale de LCI et la matinale de BFMTV" ?
CD : Je suis très prudent avec la concurrence. Et très respectueux. Il en faut peu pour que les gens zappent.

Je vous pose la même question qu'à Pascale. Comment vivez-vous le fait d'avoir parmi vos concurrents directs la personne avec laquelle vous travailliez il y a encore deux mois ?
CD : Pascale était une amie. Et elle le reste. Nos familles sont toujours très liées. On lui a offert ce challenge à LCI, elle l'a saisi. J'ai fait la même chose à son âge en quittant Europe 1 pour arriver dans cette coquille vide qu'était à l'époque BFMTV.
AF : Et je fais la même à son âge en quittant RTL pour venir à BFMTV.

Quand vous avez appris son départ en mai dernier, vous n'y étiez pas préparé. Comment l'avez-vous vécu ?
CD : Nous avons tous été surpris, bien évidemment. Une fois la stupéfaction passée, nous avons compris que c'était un choix personnel, un vrai challenge à relever. À 40 ans, se donner un challenge de cette taille, c'est assez salutaire.
AF : On m'a beaucoup parlé de l'émotion de Christophe lors de sa dernière avec Pascale. Il m'est arrivé la même chose avec Yves, sur RTL. Ce n'était pas de la tristesse, c'était une manière de se dire que nous avons été heureux de travailler ensemble.
CD : Complètement ! En plus, Pascale n'est pas partie parce que nous ne nous entendions pas. Elle est partie par envie de relever un autre challenge. C'est très respectable.

À l'inverse, Adeline, comment avez-vous vécu votre départ de RTL ?
AF : Ce n'est pas facile de partir d'une maison dans laquelle on est depuis treize ans. J'avais un lien très fort avec Yves. On s'apprécie beaucoup. Il m'a rendu un hommage à l'antenne qui m'a énormément touchée. J'avais aussi le goût du défi, c'est aussi l'année de mes quarante ans.
CD : Ah mince !
AF : Oui, enfin, toi, c'est l'année de tes cinquante ans ! (rires)
CD : Oui mais moi, ça ne se voit pas ! (rires)

Ils ont dit
"Je pensais rejoindre BFMTV pour présenter un journal pour les enfants"
Adeline François

Est-ce que vous avez été surprise quand vous avez reçu cette proposition de BFMTV ?
AF : Pour la petite histoire, par le passé, j'avais déjà fait part à Hervé Béroud, que je connais bien, qu'il pouvait m'appeler s'il voulait faire, un jour, un journal pour enfants. Parce que c'était mon rêve. Alors, quand il m'a appelée, je me suis dit : "Ça y est, il fait un journal pour les enfants". J'étais aux anges ! Je ne savais même pas que Pascale quittait BFM à ce moment-là et loin de moi l'idée d'imaginer que l'on me proposerait de lui succéder. La vie a plus d'imagination que nous. J'étais ravie de venir présenter un journal pour les enfants et finalement j'en fais un pour les grands.

Peut-être un jour !
AF : Tout est possible !

Aujourd'hui, on peut se dire que votre collaboration nouvelle s'inscrit, a priori, sur le long terme ?
CD : Ce n'est même pas un sujet tant c'est une évidence.

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