Les vagues se suivent et se ressemblent pour RTL. Sans surprise, la station généraliste du groupe M6 s'est imposée en tête de la vague d'audiences radio pour la période novembre/décembre 2017. Avec une moyenne de 6,54 millions d'auditeurs au compteur, RTL conserve facilement son avance sur France Inter, même si cette dernière parvient à s'emparer du leadership sur les matinales. Mais si RTL se porte bien, ses deux soeurs musicales poursuivent leur décrochage. puremedias.com s'est entretenu avec Christopher Baldelli, patron du groupe RTL, pour commenter les résultats de ces stations.
Propos recueillis par Pierre Dezeraud.
puremedias.com : Sur l'ensemble de l'année, RTL est resté invariablement leader, malgré la bonne forme de son challenger France Inter. On peut dire que 2017 était un cru exceptionnel pour vous ?
Christopher Baldelli : Absolument, c'est ce que les chiffres disent. Si l'on prend les chiffres de 2017, RTL n'a jamais eu autant d'auditeurs au cours des dix dernières années. En moyenne, chaque jour, sur l'ensemble de l'année, ce sont 6.548.000 auditeurs qui nous écoutent et c'est du jamais vu depuis dix ans. Cela montre bien que RTL est un leader incontestable mais aussi et surtout que ce leader est dans une vraie dynamique positive. Nous enregistrons quand même notre troisième année successive de hausse pour RTL. C'est assez rare pour un grand média de battre un tel record de nos jours.
Sur la vague novembre-décembre, les résultats sont globalement en baisse pour les généralistes. La bonne nouvelle pour vous, c'est que si France Inter se distingue en progressant, RTL conserve facilement son leadership.
Il y a un an, nous étions déjà en pleine actualité présidentielle avec le renoncement de François Hollande et l'actualité autour de la primaire de droite. Sur un an, on se compare donc à des niveaux très élevés. C'est vrai que nous avons une légère baisse en AC* mais en revanche, en part d'audience, nous atteignons un record à 13,1%. C'est d'ailleurs notre meilleur niveau en PDA** sur une vague novembre-décembre depuis quinze ans.
L'installation des quelques nouveautés de septembre se passe bien ?
Le bilan est très positif sur "Le petit matin" présenté par Julien Sellier, qui était notre grande nouveauté de la rentrée. On a une très forte progression sur la tranche 4h30-7h avec +9% en AC et 1.504.000 auditeurs en QHM. C'était la grosse nouveauté de la rentrée.
En revanche, la tranche de RTL Midi marque le pas et perd 181.000 auditeurs sur un an...
Oui, la case est en baisse mais j'observe que, sauf exception, quand vous regardez toutes les généralistes, la tranche du midi est en baisse généralisée. C'est peut-être justement un contrecoup de l'actualité politique autour de la présidentielle.
La matinale de France Inter repasse devant celle de RTL. C'est frustrant de voir cette case stratégique vous échapper ?
Non, sur la matinale, sur notre tranche (7h-9h30) qui n'est pas tout à fait la même que celle de France Inter (7h-9h), nous sommes leader en PDA et en QHM. De façon globale, c'est vrai que France Inter fait une bonne vague. Mais quand on regarde la part d'audience globale sur la vague, on accroît positivement notre écart sur un an, en passant de 1,6 à 2 points.
Comment abordez-vous l'année 2018 ? En vous disant que, contrairement à certains de vos concurrents, vous n'aurez rien à changer ?
Notre grille a été modifiée à hauteur de 90% au cours de ces six dernières années. L'arrivée de Laurent Ruquier a été un changement majeur sur RTL. Aujourd'hui, sur cette vague, "Les Grosses Têtes" bat un record, que ce soit en PDA ou en AC - toutes vagues confondues - sur les quinze dernières années. Dans l'autre sens, Julien Courbet, qui est la seule émission qui n'a pas changé depuis très longtemps sur RTL, réalise un record toutes vagues confondues en PDA. Cela montre bien que la force de RTL est le changement dans la continuité. Nous sommes en progression et rencontrons un succès à la fois sur les tranches d'info et sur les tranches de programmes. Chaque année, nous installons des nouveautés même si les changements sont désormais plus limités. Au cours des deux dernières années, il y a eu des nouveautés, notamment les arrivées d'Elizabeth Martichoux et Michel Cymes l'année dernière. Dans une grille qui marche très bien et qui conserve son dynamisme, il n'y a pas matière à tout rechanger.
RTL a rassemblé un grand nombre d'auditeurs en 2017, mais Europe 1 n'en a jamais fédéré aussi peu. Quel regard portez-vous sur la situation de celle qui a longtemps été l'un de vos principaux challengers ?
Le monde de la radio en France est très challengé et remarquablement compétitif. Au cours de ces dernières années, nous avons eu successivement comme challenger, en deuxième position, Europe 1, NRJ et aujourd'hui France Inter. Notre situation de leader n'est pas un droit. Ce n'est pas et ce ne sera jamais acquis. C'est un combat ! Les positions ont tellement changé entre les différentes radios. En ce qui concerne Europe 1, je leur souhaite de réussir à retrouver des couleurs.
Si RTL est en forme, les musicales sont en baisse. Fun Radio essuie la plus forte dégringolade après Europe 1 et enregistre sa plus mauvaise vague depuis novembre-décembre 2005 tandis que RTL2 est au plus bas depuis avril-juin 2004...
L'ensemble du segment musical est plutôt orienté à la baisse en AC sur ce sondage. Il y ainsi très peu de musicales qui progressent. Effectivement, si on regarde sur un an, nous sommes en baisse. En revanche, la PDA de RTL2 est en légère hausse. Je pense que c'est tout simplement un sondage qui n'est pas particulièrement favorable aux musicales.