Claude Perdriel a vendu le Nouvel Observateur, début janvier, au trio Bergé-Niel-Pigasse (propriétaire du "Monde"). Pour prendre 65% du capital du groupe, qui comprend également le site Rue 89, le trio a versé environ 13 millions d'euros. Via une augmentation de capital, ils ont injecté la moitié de la somme directement dans le titre, qui a réalisé 9,8 millions d'euros de pertes en 2013. Et ils ont versé l'autre moitié à Claude Perdriel.
Claude Perdriel, 87 ans, a expliqué ce midi qu'il avait reversé 2,4 millions d'euros pour contribuer au financement de la clause de cession et de la restructuration de la société. Reconnaissant ne pas avoir fait une bonne affaire, il a insisté sur le fait d'avoir surtout cherché à garder une influence sur la ligne éditoriale de l'hebdomadaire de gauche. "Mon poids moral sera plus fort avec ce montage que si j'avais vendu cher", s'est-il réjoui lors d'un déjeuner avec l'association des journalistes médias auquel puremedias.com assistait.
Même s'il va bientôt quitter le bureau qu'il occupe dans les locaux du newsmag, il va continuer de s'investir dans la vie quotidien du titre. Il doit donner par exemple son avis sur les départs pendant six mois et continuera à choisir les Unes chaque semaine pendant un an.
"Il faut un choc"
Claude Perdriel aura également son mot à dire sur la nouvelle direction du journal, décapitée depuis la démission de Laurent Joffrin et Nathalie Collin, co-directeurs du titre depuis 2011. "Je crois que Nathalie Collin n'a pas souhaité être sous la direction de Louis Dreyfus (le président du directoire du journal Le Monde)", a-t-il indiqué, en ajoutant qu'il aurait en revanche voulu que Laurent Joffrin reste à son poste. Il a cependant taclé le journaliste qui a dirigé à trois reprises Le Nouvel Observateur. "Laurent Joffrin est pire que moi. Il est trop gentil. Il écoute trop. Il est meilleur éditorialiste que directeur de journal", a-t-il lancé.
Pour la suite, Claude Perdriel a une idée du profil qu'il souhaite pour Le Nouvel Obs. "Pour remplacer Laurent Joffrin il faut un choc... Quelqu'un de jeune ou une femme. Evidemment connaître L'Obs", a-t-il indiqué en précisant ne penser à personne en particulier.
