
"Pendant une telle épreuve, j'avais envie de mourir moi aussi." La phrase choc est signée Alex Vizorek. Et prononcée au lendemain de l'intervention d'Emmanuel Macron sur TF1, dans le cadre de l'émission "Les défis de la France". Pendant près de trois heures, mardi soir, le président de la République s'est livré à un exercice de communication sous haute tension : défendre son bilan, expliquer ses choix, et répondre à une série d'interpellations, dont certaines d'une rare intensité.
L'un des moments les plus marquants fut sans conteste l'apparition de Charles Biétry. L'ancien patron des sports de Canal+, atteint de la maladie de Charcot, a posé une question enregistrée depuis sa résidence de Carnac, en Bretagne. Privé de l'usage de la parole, sa voix synthétique, générée par intelligence artificielle, a demandé au chef de l'État son avis sur la fin de vie : "Je voudrais bien que ma mort soit aussi belle que ma vie", a-t-il confié avec gravité, expliquant s'être inscrit en Suisse pour un éventuel suicide assisté. Touché, Macron a répondu avec solennité, défendant le projet de loi sur l'aide à mourir comme une "loi d'humanité et de fraternité". Un échange émouvant, noyé dans une soirée perçue par beaucoup comme interminable.
Invité de Thomas Sotto et Amandine Bégot dans la matinale de RTL ce mercredi, Sébastien Chenu, le député du Nord et vice-président du Rassemblement National a commenté, à sa manière, la prestation du Président de la République sur TF1 : "Chaleureux, empathique, proche des français.. Ça c'était Caroline Dublanche (psychologue et animatrice de "Parlons-nous" sur RTL, ndlr), quand j'ai zappé à 22h. Donc l'exact inverse d'Emmanuel Macron, commentateur de son propre échec, commentateur de ses insuffisances", a-t-il piqué. Non sans un sens de la formule, le député d'extrême droite a ajouté : "On a compris Emmanuel Macron n'est ni à droite ni à gauche mais il était complètement à l'Ouest".
"Bonjour Monsieur Chanu, contre toute attente, je me suis découvert un vrai point commun avec vous ce matin", a rebondi Alex Vizorek dans ca chronique. "Tous les deux, on devait causer sur RTL, et tous les deux, on a dû se cogner trois heures de Macron. Parce que moi je suis jamais passé sur Caroline Dublanche. Franchement, c'était long, c'est une erreur, parce que on est venus pour critiquer. Lui et moi, on savait à 20h09 qu'on allait détester l'émission qui commençait à 20h10. À un moment dans la soirée, je me suis senti comme Charles Biétry. endant une telle épreuve, j'avais envie de mourir moi aussi".
"Déjà le titre de l'émission, 'Les défis de la France' ? Le vrai défi c'était de rester devant la télé. C'était long ! J'ai regretté CNews… Alors j'imagine même pas vous", ironise-t-il en s'adressant à Sébastien Chenu. L'humoriste a ensuite a dressé un parallèle osé entre la soirée TF1 et l'ouverture du Festival de Cannes, diffusée à la même heure sur France 2 : "Des discours grandiloquents, du blabla, des rumeurs de cocaïne partout… Et puis de l'autre côté, la cérémonie du Festival." Puremédias vous propose de visionner l'extrait dans la vidéo ci-dessus.
Quant au fond, il se moque de la profusion de graphiques et d'éléments visuels brandis par Macron comme autant de PowerPoint désespérés : "Honnêtement, il a moins bien défendu son bilan que sa licence Microsoft Excel." Le référendum annoncé par le Président ? Une blague pour Vizorek. "Pas sur les retraites, pas sur l'immigration, pas sur les salaires… Non, de tout petits référendums. Les Français aimeraient donner leur avis sur des sujets cruciaux : chocolatine ou pain au chocolat ? Faut-il encore inscrire des joueurs français à Roland-Garros ?"
Avant de conclure sur le passage de Robert Ménard, "venu avec son syndrome de la Tourette", une séquence qu'il qualifie de "réunion de de copropriétaires" aux propositions loufoques comme "louer des places de prison à l'étranger". "Notre Robert a réussi à refourguer une idée au président, il a quand même proposé de louer des places de prison à l'étranger chez nos partenaires européens. Un Français qui dérape à Béziers, hop, en tôle à Rotterdam. Je me suis dit, voilà une idée qui devrait vous plaire quand même. Des étrangers qui accueillent nos délinquants. C'est win-win. On garde nos fromages, on exporte nos pickpockets. Si avec ça, vous ne voyez pas les bons côtés de l'Union Européenne, je ne sais pas."
Présenté par Gilles Bouleau de 20h15 à 23h25, le programme a réuni 5,79 millions de curieux de 20h15-21h53. Cela correspond à 29,7% des individus présents devant leur télévision. Entre 21h53 et 23h25, 3,89 millions de téléspectateurs sont restés devant la Une, soit 25,2% du public. Sur la cible des FRDA-50, la part d'audience des deux parties grimpe à 27,7%. En plus des questions posées par le visage du "20 Heures", le président de la République a été interpellé par plusieurs personnalités telles que le YouTubeur Tibo Inshape ou encore la journaliste Salomé Saqué.