Le bandeau "exclusif" n'a que rarement été si justifié. Ce lundi 6 mars, la chaîne d'information France 24 a diffusé une interview et une parole "rarissime". Au terme d'un an de discussions, leur journaliste et expert Wassim Nasr a obtenu l'interview d'Abou Obeida Youssef al-Annabi, l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Au total, 17 questions ont été envoyées par la chaîne d'information internationale. Menace terroriste en France, ou détention du journaliste Olivier Dubois, les sujets abordés sont vastes, "avec des réponses plus ou moins longues", explique le présentateur Julien Fanciulli.
Plutôt que de diffuser directement l'interview au format sonore, la rédaction a fait le choix de n'en conserver que quelques secondes en format brut, dans le seul but d'en prouver la véracité. Wassim Nasr a ensuite explicité les réponses, puis les a mises en contexte. Le journaliste a expliqué en préambule avoir été "très patient", afin que le groupe accepte de répondre aux questions dans leur entièreté, et d'"estampiller" leurs réponses.
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En plateau, Julien Fanciulli a ouvert les hostilités : "Est-ce qu'ils menacent le territoire français ?" "En fait, j'avais une question très précise (...) dans plusieurs communiqués, il est précisé que le combat est restreint au Sahel et en Afrique, je lui ai donc posé la question : Est-ce que le territoire français est menacé ? Sa réponse était plus ou moins claire. Il m'a dit que les autorités occidentales ne comprennent pas que les objectifs d'Aqmi sont locaux, et donc ne vont pas jusqu'à menacer le territoire français", a retranscris l'expert.
L'émir s'est également exprimé sur la détention du journaliste spécialiste du Sahel, Olivier Dubois, un correspondant pour plusieurs médias donc "Libération" retenu en otage depuis le 8 avril 2021. Lors de cette interview, le dirigeant du groupe a reconnu détenir le journaliste. "C'est la première confirmation officielle de la tête d'Aqmi", a noté Wassim Nasr. Selon les propos qu'il transmet, la porte est ouverte à des négociations et désormais "la balle est dans le camp des autorités françaises".