Fin de la partie pour Étienne. Après avoir enchaîné les victoires durant 27 émissions, le candidat parisien de "N'oubliez pas les paroles" a rendu le micro d'argent après sa défaite face à Aurore. Il repart tout de même avec 266.000 euros de gains cumulés et un ticket pour les Masters, réunissant les meilleurs maestros du jeu de France 2. Quinzième meilleur champion du jeu de mémorisation des paroles de chansons françaises, il réagit à chaud à son élimination pour puremedias.com.
Propos recueillis par Maxime Fettweis
puremedias.com : Quel est votre état d'esprit après votre élimination ?
Étienne : Évidemment il y a de la déception parce qu'on a toujours envie d'aller plus loin. Je me sentais capable de continuer encore. J'étais déjà arrivé à un stade que je n'imaginais même pas. La réaction d'Aurore a été tellement touchante quand elle m'a éliminée que ça m'a permis d'avaler la pilule plus facilement. En sortant du fauteuil, j'ai vu des petites larmes dans ses yeux et elle m'a chuchoté : "Désolé, vraiment désolé." J'ai trouvé ça très mignon et humble.
Aurore a eu une réaction entre fierté et compassion. Comprenez-vous cette position ambivalente lorsqu'on prend la place d'un maestro ?
Oui, je peux tout à fait comprendre. On est tous des candidats qui avons énormément travaillé. On sait que quand quelqu'un perd, il ne peut pas revenir ou il doit attendre pour se réinscrire.
Vous avez été éliminé après 27 victoires et êtes devenu le 15e plus grand maestro de l'histoire du jeu, pensiez-vous garder le micro d'argent aussi longtemps ?
Je savais que j'en avais les capacités, que j'avais suffisamment de connaissances pour le faire. Je savais aussi depuis mes deux premiers passages dans l'émission que plein de facteurs jouent. Il n'y a pas que les connaissances. Il y a la personne contre qui on joue, les chansons sur lesquelles on tombe, la gestion du stress, les bafouilles... Tout ça fait que peu importe ton niveau de préparation, tout le monde peut battre tout le monde. Faire un long parcours c'est réussir à gérer tout ça et je ne savais pas si j'en étais capable.
Vous resterez dans les mémoires comme le candidat ayant gardé les mêmes vêtements tout au long de son parcours...
C'est vrai ! (rires) Souvent, quand il m'arrive des choses négatives, je réfléchis à la tenue que je portais. Par exemple, si je regarde un match de football que je porte un maillot et que mon équipe perd, au match d'après je ne vais pas porter le même maillot. J'ai cette superstition pour les chaussures et les montres comme je l'ai dit à Nagui. Il m'a lancé le défi de garder toute ma tenue dès ma première émission. Quand on me lance un tel défi, évidemment que je le relève.
Sachant cela, auriez-vous opté pour une autre tenue ?
Evidemment ! Ça ne m'avait même pas traversé l'esprit de tout garder du début à la fin. En revanche, j'aurais sûrement gardé les mêmes chaussures par exemple.
Avec le recul, ne vous dites-vous pas que vous auriez peut-être dû changer de vêtements pour l'emporter face à Aurore ?
(Rires) C'est toute la complexité de la superstition, c'est que ça ne marche pas à 100%. Il y a bien un moment où ça ne fonctionne plus. Sur l'émission de ma défaite, je n'ai pas grand chose à me reprocher. Je finis dans le fauteuil car je ne trouve pas les 30 points. Ensuite c'est Aurore qui a mis tous les points qu'il fallait mettre. Finalement je suis parti de la plus belle des manières, c'est-à-dire sans rien pouvoir faire.
Quel souvenir gardez-vous de vos deux semaines à l'écran ?
Bien sûr il y a toute l'interaction avec les équipes qui est géniale. Je me souviens du jour où les choristes sont descendus chanter avec moi, c'était super. Il y a aussi le sentiment indescriptible lors des finales, quand je vois apparaître les chansons qui ont du sens pour moi ou que j'ai attendues parce que je les ai énormément bossées. On apprend un nombre de chansons incalculables et 98% de ce qu'on a appris, on ne va jamais l'avoir sur le plateau. Ensuite il y a mes interactions avec Nagui. J'ai beaucoup aimé le fait qu'on se chambre énormément, ça a créé une belle complicité.
Comment êtes-vous parvenu à être directement à l'aise avec lui ?
J'ai compris au fil de mes participations et même en regardant l'émission, que Nagui aime qu'on lui rentre dedans. Quand il balance une vanne, il ne veut pas qu'on rigole simplement. Il aime si on répond, qu'on se moque un peu de lui, qu'on le mette en difficulté. Bien sûr ce n'est pas facile en tant que candidat parce que ce n'est pas un exercice auquel on a vraiment l'habitude et qu'on est sous pression. On ne réfléchit pas toujours à ce qu'on répond mais j'ai essayé d'être assez naturel et spontané.
Durant votre parcours dans l'émission, les téléspectateurs ont salué vos connaissances mais aussi votre voix. Avez-vous été touché par ces compliments ?
J'essaye de ne pas trop regarder les réseaux sociaux. Mes proches m'ont dit qu'ils avaient regardé les commentaires et que c'était plutôt positif. De mon côté, j'ai peur de voir un truc qui ne me plaît pas et de faire une fixette dessus. Par contre, j'entends bien tous les retours de mes proches qui sont très contents et c'est le principal.
Vous êtes parvenu à empocher 266.000 euros, qu'allez-vous faire de cet argent ?
Je n'ai pas un plan détaillé pour dépenser cette somme gigantesque. L'idée que j'avais émise sur le plateau c'était d'acheter une cave dans Paris, où je vis, pour y installer un local de batterie. Je ne sais pas combien ça coûte mais ce serait un projet que j'aimerais bien faire avec un ami. Ensuite les idées viendront au fil des mois je suppose. En tout cas je ne veux pas flamber cet argent dans des choses futiles.
Vous n'avez jamais caché avoir organisé des révisions intensives pour maximiser vos chances. Quelle était votre méthode ?
J'ai tenté l'émission deux fois avant de parvenir à récupérer le micro d'argent. Lors de ma première participation, je révisais modérément. Je me faisais des playlists de chansons françaises que j'écoutais en boucle. Je faisais en sorte d'en mémoriser le plus possible sans être très organisé. Ensuite, j'ai intégré une communauté sur un réseau social qui m'a permis de réviser avec d'autres personnes. J'ai industrialisé mes révisions et grâce à la force du travail en groupe. Sur l'année qui a précédé mon passage, je travaillais entre une demi-heure et sept heures par jour. C'était un travail quotidien. Parfois je m'installais devant mon écran à 20h et j'allais me coucher à 2h du matin en ayant fait six heures de "N'oubliez pas les paroles". Comme ce sont des révisions en groupe, ce sont aussi des interactions sociales, de nouveaux amis, des personnes que je n'aurais pas rencontrées sans m'entraîner pour l'émission...
Votre parcours vous a permis d'intégrer les Masters. Était-ce l'un de vos objectifs ?
Oui c'est quelque chose qui me faisait envie. Ce sont des personnages marquants et attachants quand on suit l'émission donc ça me fait plaisir de savoir que je vais les rencontrer. C'est aussi un plaisir de se dire que la page "N'oubliez pas les paroles" n'est pas complètement tournée. Parce que quand on ne rentre pas dans les Masters et que notre parcours s'arrête sans pouvoir revenir, c'est un gros pan de notre vie qui s'arrête tout d'un coup.