Gilles Pélisson rassure les journalistes. Dans une interview à "L'opinion", le président-directeur général de TF1 a affirmé, ce dimanche, que la fusion des deux géants privés de la télévision n'aboutirait pas à la fusion des rédactions de TF1-LCI avec celles de M6 et de RTL. "Nous ne souhaitons pas fusionner les rédactions", garantit-il. "Donc dire 'il n'y aura plus qu'une seule grosse rédaction qui fera tout pareil' n'a pas d'intérêt, et ce n'est pas dans l'esprit du projet".
"L'enjeu pour l'information, c'est la diversité"
Selon Gilles Pélisson, au contraire, "l'enjeu pour l'information, c'est la diversité". "Aujourd'hui les '13 Heures' et '20 Heures' de TF1 ont des lignes éditoriales différentes. Le '12.45' et le '19.45' de M6 s'adressent à une population plus jeune, moins 'mainstream' que celle de TF1. Sur TMC, 'Quotidien' est encore différent. C'est un atout formidable d'avoir des programmes très différenciés, on n'est pas là pour tout repeindre en gris !".
L'ancien PDG d'EuroDisney ne dit pas, en revanche, si la fusion entraînerait un rapprochement entre les rédactions, comme c'est le cas depuis 2018 entre RTL et M6. En plus d'avoir déménagé sur la même avenue il y a tout juste quatre ans, certains visages de la rédaction de RTL participent aujourd'hui régulièrement aux éditions d'information de la Six. Ainsi, il n'est pas rare d'apercevoir Martial You, rédacteur en chef du service économie-social de la radio rouge, sur les plateaux de "Capital" ou du "19.45" pour apporter un éclairage, ou des journalistes reporters de RTL réaliser des duplex ou des directs pour le compte à la fois de la radio et de la télévision. Récemment encore, M6 a annoncé que Nathalie Renoux présentera une édition rallongée du "19.45" avec Olivier Bost, journaliste au service politique de la radio privée, le dimanche 10 avril, soir du premier tour de l'élection présidentielle.
Actuellement analysée par l'Autorité de la concurrence, la potentielle fusion des groupes TF1 et M6 pose aussi la question de l'avenir de magazines aux contenus similaires, à l'image de "Sept à huit" sur TF1 et de "66 minutes" sur M6. "Chacune des chaînes devra garder sa personnalité et, je le répète, l'ambition n'est pas de tout uniformiser", promet Gilles Pélisson, qui juge "prématuré de travailler sur les grilles des programmes du futur groupe". Dans une interview accordée à puremedias.com ce samedi, Dominique Chapatte estimait possible lui aussi la cohabitation, après la fusion, des magazines consacrés à l'automobile, "Turbo", qu'il présente sur M6 depuis 35 ans, et "AutoMoto" sur TF1.
