Interview
Gaël Sanquer : "NRJ n'a pas attendu la crise pour défendre les artistes français"
Publié le 30 avril 2020 à 16:19
Par Kevin Boucher
Le directeur délégué des médias musicaux de NRJ Group accorde un entretien à puremedias.com.
Gaël Sanquer, directeur délégué des médias musicaux du groupe NRJ, en interview sur puremedias.com Gaël Sanquer, directeur délégué des médias musicaux du groupe NRJ, en interview sur puremedias.com© François BERTHIER
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La radio face à la crise. Alors que le gouvernement a ordonné le confinement de la population depuis le 17 mars dernier en raison de la pandémie de coronavirus COVID-19, NRJ a choisi de confiner également ses animateurs, réalisant leurs émissions à domicile. puremedias.com s'est entretenu avec Gaël Sanquer, directeur délégué des médias musicaux de NRJ Group, pour évoquer avec lui l'impact de cette crise sur la radio mais également le soutien apporté par le groupe aux artistes.

Propos recueillis par Kevin Boucher.

puremedias.com : Comment se portent les radios du groupe NRJ depuis le début du confinement ?
Gaël Sanquer : Evidemment, il est difficile d'avoir une idée sur les résultats d'audiences dans l'attente de la reprise de la 126.000 par Mediamétrie. Mais nous voyons des progressions à deux chiffres sur le streaming, une vraie appétence du public pour la radio. L'ACPM (Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias) a publié, courant avril, des chiffres indiquant une progression de 13% des streams de NRJ au début du confinement. Et cette tendance se poursuit. Nous voyons de vrais retours positifs des auditeurs, ce qui est très stimulant.

"Nous sommes favorables au maintien de la 126.000" Gaël Sanquer

Médiamétrie reprend la mesure d'audience dès lundi et jusqu'au 5 juillet. La période du 17 mars au 3 mai ne sera pas mesurée. C'est un regret ou plutôt un soulagement ?
L'essentiel c'est que nous sommes ravis que cela reparte.

Êtes-vous favorable à une évolution de la mesure d'audience ?
Dans l'immédiat, non. La 126.000 est une mesure particulièrement aboutie. Aujourd'hui, l'AIP (Audimétrie Individuelle Portée) n'a rien prouvé, hormis des dysfonctionnements. Elle ne peut pour le moment pas mesurer l'écoute au casque, pratique pourtant largement répandue chez les jeunes... Chez NRJ, nous sommes favorables au maintien de la 126.000, une mesure solide.

"Nous nous devons de soutenir les artistes" Gaël Sanquer

Le monde de la musique est, comme beaucoup de milieux, très impacté par la crise. NRJ met-elle en oeuvre des actions pour soutenir les artistes ?
Nous nous devons de soutenir les artistes, notamment les artistes français. Et nous n'avons pas attendu cette crise pour le faire. Il nous est apparu urgent d'agir d'abord, plutôt que de communiquer. La radio en général, et NRJ en particulier, est un point de rencontre privilégié pour donner la plus grande exposition aux artistes, surtout ceux qui sont plébiscités par nos auditeurs. Aujourd'hui, nous sommes attentifs à cela, à ce soutien que les radios doivent leur apporter. Nous avons de multiples actions tout au long de l'année qui manifestent ce soutien, avec 10 à 15 NRJ Music Tour en temps normal, même si nous en faisons un inédit vendredi, le "NRJ Music Tour dans votre salon", où les artistes, depuis leur domicile, vont offrir un vrai concert aux auditeurs. Cela permettra de pouvoir exposer les artistes de la scène française dans de nouveaux territoires puisque ce concert sera diffusé simultanément dans une dizaine de pays.

Nous avons aussi "L'instant Live", un podcast qui présente chaque semaine les nouveaux talents français, le "NRJ Talent" qui a permis à Philippine de signer dans un gros label, des émissions spéciales comme nous l'avons fait avec Soprano, Vitaa et Slimane... Par ailleurs, nous jouons des artistes sur les antennes hors-France, comme Gims en Allemagne, lui permettant d'être exposé sur un nouveau territoire. En France, nous programmons aussi des artistes locaux sur nos programmes locaux, avec l'exemple d'Alliel, un Lyonnais que nous avons commencé à jouer sur NRJ Lyon et qui est désormais programmé sur les antennes nationales. Pour cet été, nous réfléchissons à la possibilité d'une action qui permettrait de donner de l'exposition à tous les festivals dont nous sommes partenaires, durement impactés par la crise, en rediffusant dans le cadre d'accords de partenariat probablement les meilleures prestations lives pour leur permettre d'exister et d'avoir une exposition à la radio.

Des initiatives ont-elles aussi lieu sur les autres antennes ?
Sur Chérie FM, nous avons mis en place un rendez-vous le week-end avec la plus belle musique française. Sur Nostalgie, nous recevons régulièrement des artistes qui ont une actualité. Enfin, Rire & Chansons est une scène unique où nous mettons en avant tous les humoristes français, des plus connus aux plus récents. Au fond, cette crise n'a pas fondamentalement révolutionné nos programmations, hormis le fait que nous sommes encore plus attentifs au soutien apporté aux artistes français.

"La crise va probablement modifier la rentrée des radios" Gaël Sanquer

Est-ce aussi une bonne période pour tester de nouveaux artistes ?
Nous le faisons déjà tout au long de l'année. C'est important pour une radio comme NRJ d'avoir des artistes français puissants et populaires pour nos antennes et nos événements. Il est important de les faire connaître, de les développer, de les soutenir, de les faire grandir... Nous le faisons depuis la nuit des temps.

La crise actuelle va-t-elle modifier la rentrée des radios ?
Probablement oui. Au début du confinement, nous avons décidé de maintenir nos programmes autant que possible. Nous nous sommes juste adaptés aux nouvelles habitudes des auditeurs en allongeant nos mornings, avec notamment Manu Lévy sur NRJ jusqu'à 10h30. A compter du 11 mai, nous reprendrons une grille normale, avec sa matinale jusqu'à 9h30. Mais il est probable que les émissions qui accueillent de nombreux chroniqueurs restent produites à distance. Nous pensons en priorité à la sécurité sanitaire de nos collaborateurs, donc il n'est pas envisageable de retrouver, dès le 11 mai, dix personnes dans un petit studio. Nous travaillons sur un plan, qui sera présenté aux représentants du personnel dans les prochains jours, afin que la sécurité des salariés soit préservée.

Côté animateurs, Manu Lévy a été impacté par une panne d'électricité en pleine émission la semaine dernière. Vous lui avez remis le courant ?
(Rires) Oui oui ! Il est resté en panne pendant près de 24 heures jeudi. Donc le lendemain, il est venu faire son émission dans nos studios, rue Boileau, grâce à la souplesse de la radio. Mais tout est rétabli désormais.

Début mars, vous avez remplacé MiKL par Marie aux soirées. Quel premier bilan en faites-vous ?
Il est évidemment un peu tôt pour avoir des chiffres complets. Mais nous voyons sur l'audience digitale que nous mesurons tous les jours que celle-ci progresse. Elle reste timide mais le rendez-vous s'installe.

Suffisant pour être prolongé après l'été ?
C'est un peu tôt.

"Le podcast est en train de s'imposer comme un complément essentiel à la radio" Gaël Sanquer

Manu Lévy anime la matinale depuis 2011, Cauet est à l'antenne sur diverses cases de fin de journée depuis 2010 - hormis un an sur Virgin Radio. Sont-ils toujours en adéquation avec leur public ?
Les chiffres parlent pour eux. (Sourire) La matinale est à un haut niveau, avec quelques fluctuations selon les vagues. Mais Manu reste largement leader. Quant à Cauet, l'après-midi, il a des progressions à deux chiffres. Aujourd'hui, tant que le public est là et les suit, vous avez la réponse à la question ! La radio se construit dans la durée et nous nous inscrivons avec eux dans la durée.

Cauet a la particularité d'être un animateur multi-plateformes, entre la radio, les réseaux sociaux, YouTube... N'est-ce finalement pas le profil de l'animateur idéal de demain ?
Cauet a rapidement su - et il a été l'un des premiers à le faire - prendre le virage des réseaux sociaux, lui permettant de conquérir une nouvelle génération. Et c'est le talent de cet animateur : il est hyper agile sur les réseaux sociaux, il sait aller chercher les auditeurs où ils se trouvent et il sait se renouveler constamment. Les concepts sont tout aussi importants que les personnalités qui sauront incarner un programme et fédérer autour d'eux toute une communauté. Nous sommes attentifs à cela chez NRJ.

En télévision, le replay a pris une place importante. L'avenir de la radio doit-il passer par une diversification des usages ?
Le podcast est en train de s'imposer comme un complément essentiel à la radio. Ce que les auditeurs ont manqué en direct, ils peuvent aujourd'hui le rattraper. Nous constatons un vrai essor du podcast, avec 8 à 12 millions par mois sur le groupe, entre le replay et les podcasts natifs. Aujourd'hui, si la mise en ligne d'un podcast à 30 minutes de retard, il n'est pas rare que des auditeurs se manifestent !

Mais les podcasts ne sont pas mesurés par Médiamétrie dans la 126.000. N'est-ce pas un peu dommage ?
Ce ne l'est pas encore, en effet. L'ACPM va lancer dans les prochaines semaines une certification. Et il sera certainement intéressant d'avoir une mesure complémentaire, d'avoir une étude sur les habitudes d'écoute autour du podcast.

Pour conclure, un mot sur Nostalgie, dont les audiences sont au beau fixe et dont la matinale est la 2e plus écoutée sur les musicales. Son format va-t-il continuer à évoluer ?
Nous jouons depuis quelques temps déjà des titres des années 90, ce qui est normal puisque Nostalgie évolue avec ses auditeurs. Notre cible principale est l'auditeur de 45 ans et plus, qui écoute facilement les années 80. Mais, avec l'évolution des années, il va aussi s'intéresser aux années 90 et ainsi de suite. Nous jouons aussi bien "Capitaine abandonné" de Gold que "What Is Love?" d'Haddaway, en passant par Pascal Obispo et Zazie.

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