Obligé de suivre sa mère partie s’installer en Chine, Dre (Jaden Smith, fils de, dans un film par ailleurs produit par Will Smith, père de) découvre un monde qui n’est pas le sien, et devient la cible d’une bande de racailles made in China, où ça brutalise à grands coups de pieds extérieurs claqués et autres techniques ancestrales. Pour se défendre, il choisit donc un maître de Kung Fu (d’où le nom, Karaté Kid, évidemment), l’homme à tout faire de son immeuble (Jackie Chan).
Film d’initiation à la structure classique (apprentissage d’un art martial comme celui de la vie, découverte de l’amour, et épanouissement), Karaté Kid réussit tout de même son pari en évitant les ficelles marketing trop voyantes. Si l’histoire épurée est du Hollywood pure forme (jusqu’à la confrontation obligatoire entre le bien et le mal), le surprenant duo formé par Jaden Smith et Jackie Chan est la force principale du film. Loin des nanars bourrins où la bande-son se compose uniquement de hurlements de guerre primitifs auxquels il est pourtant habitué, Chan réussit à créer un personnage au bord de la fêlure, renfermé et taciturne. Face à lui, Jaden Smith livre une étonnante prestation pleine de douceur et de colère sourde, définitivement talent à surveiller.
Un coup de jeune pour les nouvelles générations
Bien sûr, ce nouveau Karaté Kid est loin d’être parfait. Comprendre comment Harald Zwart a pu faire traîner son film pendant 2h20 relève par exemple des grandes questions inexpliquées de l’histoire du cinéma. Une petite heure trente de défouloir et de manchette balayette aurait été largement suffisante, voire salvatrice. Si le scénario tient la route, il n’en reste pas moins le fruit évident d’un brainstorming devant un panneau où étaient affichées les règles d’or du bon film du genre, histoire d’amour, méchant, combat final, et rédemption.
Néanmoins, il restera de cet épisode un agréable moment, frais et divertissant, loin des navets Karaté Kid 2 et surtout 3. Il sera difficile d’affirmer que la franchise a encore quelque chose de neuf à livrer, mais elle a en tout cas réussi à se redonner un coup de jeune pour séduire un public qui ne se serait pas forcément retrouvé dans l’original.