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"'Koh-Lanta', ce n'est pas que pour les 'durs à cuire'" : Jacques se confie après ses victoires aux épreuves de confort et d'immunité
Publié le 12 novembre 2024 à 23:18
Par Bruna Fernandez | Journaliste
Née à l’époque des “Inconnus”, Bruna grandit entre le Brésil et la France. Enfant, elle enrichit son imaginaire devant le grand et le petit écran. Devenue journaliste, elle passe derrière la caméra et travaille pour plusieurs émissions. Un petit monde qu’elle se plaît à décortiquer pour puremedias.
Ce mardi dans le jeu d’aventure de TF1, l’aventurier s’est démarqué en gagnant les deux épreuves de l'épisode, une fierté pour celui qui pensait être éliminé dès le début. Pour Puremédias, il s'est confié sur son état d’esprit dans l’aventure.
La bande-annonce de "Koh-Lanta : la tribu maudite" © TF1
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Tout le monde le dit "solaire", mais il est tout aussi résiliant. Alors qu’il n’avait pas le profil type de l'aventurier, Jacques, danseur à la personnalité étincelante, s’est lancé avec brio dans le défi de "Koh-Lanta", en dépit de ses peurs. Plutôt discret sur les épreuves, il a finalement remporté le doublé ce mardi 12 novembre, avec l’épreuve de confort en groupe, puis, l’épreuve d’immunité en solo, après un "jeu de l’étoile" plus que symbolique pour lui, qui était prédestiné à devenir danseur étoile avant qu’un grave accident de voiture ne change ses plans. Le totem en mains, il a accepté de se livrer à Puremédias sur cette aventure qui a changé sa vie.

Propos recueillis par Bruna Fernandez. 

Vous êtes danseur, mais vous avez dit ne pas être un aventurier. Pourquoi avoir choisi de participer à "Koh-Lanta" ?

Jacques : C’était le challenge. Avec mon bagage personnel, je me suis dit que "Koh-Lanta" m’offrirait une expérience qui allait m'apporter beaucoup. C'est un univers totalement opposé au mien, mais c’était justement ce qui m’attirait. Je me suis préparé sérieusement avant de partir, et aujourd'hui, je suis très fier et heureux d’avoir pris cette décision.

Malgré vos appréhensions, vous semblez assez à l’aise en survie et dans les interactions sociales, surtout avec la tribu des jaunes. Comment se passait le quotidien sur le camp ? Vous êtes-vous rapidement adapté aux conditions difficiles ?

J’ai dû beaucoup me contenir. J'exprimais mes peurs, et tout le monde savait que j’avais peur de presque tout. Pourtant, je me maîtrisais, car je ne voulais pas me montrer trop craintif. Si je n’avais pas montré un minimum d’envie, on m’aurait éliminé rapidement. J’ai réussi à prendre sur moi, en me souvenant des conseils de la professionnelle que j'avais consultée. Elle m’avait conseillé quoi faire en cas de panique. Je suis donc fier de mon parcours en survie et sur les épreuves, même si c’est difficile de briller face à des candidats aussi performants. Avec mon parcours et mon âge – j’ai 38 ans, et physiquement, je suis un peu abîmé – ce n'était pas évident de tirer mon épingle du jeu.

Vous parlez d'une professionnelle, une psychologue ? Vous avez été accompagné pour gérer vos peurs ?

J’ai vu une coach mentale, qui m’a aidé à savoir quelles images visualiser pour surmonter mes peurs dans les moments difficiles. J’ai aussi fait des séances de thérapie EMDR pour ma phobie des animaux, de la forêt, et de tout ce qui rampe. J’ai une peur bleue de tout ça en temps normal. Sur le camp, c’était difficile, mais je parvenais à maîtriser mes angoisses. À la maison, je serais incapable d’attraper une araignée, mais là-bas, je me contrôlais même si les rats me grimpaient dessus la nuit.

Vous avez mentionné vos performances dans les épreuves, surtout après la réunification. On a parfois l’impression que vous êtes dur envers vous-même. Étiez-vous déçu de vos performances ?

Oui, car je suis un mauvais perdant. Je déteste être dernier. Je n’ai pas toujours été dernier, mais gagner était important pour moi. J’ai été dur avec moi-même de ne pas réussir à décrocher la première place. C'était compliqué, mais j’essayais de ne pas trop me plaindre pour ne pas paraître faible aux yeux des autres. Dans l’épisode 12, j’ai eu un moment de découragement. J’étais frustré de ne pas réussir à brandir ce totem, même si je ne perdais pas systématiquement.

Sur le plan stratégique, vous avez à plusieurs reprises "retourné le cerveau" de certains candidats avec ce que vous appelez votre "petit cinéma". Comment avez-vous abordé cette dimension stratégique ?

Je l’ai bien abordée, car c’est mon élément. Je suis comédien, j’ai déjà interprété des rôles sur scène, donc c’était assez naturel pour moi de faire croire ce que je voulais aux autres. Mais je suis resté fidèle à moi-même, jusqu’à l’épisode que vous avez vu. J’ai promis aux jaunes de rester avec eux, et je suis resté loyal, quitte à ce que d’autres en subissent les conséquences.

Cela vous a amusé, tout de même ?

Bien sûr, c'était génial, ça fait partie du jeu. Je savais que je n’allais pas exceller en survie, ni physiquement, surtout avec toutes les opérations que j'ai subies. Je ne m'attendais pas à des exploits, bien que l’épisode 13 ait été incroyable pour moi. Par contre, j’avais une carte à jouer : mon côté social, humain. Je savais que je pourrais gagner la sympathie des autres tout en les manipulant un peu, de manière légère et sans coups de couteau dans le dos.

Cette approche a posé un problème avec Sarah, avec qui vous vous entendiez bien. Elle semblait assez déçue et dit que vous auriez pu la prévenir. Comment l'avez-vous vécu ?

Je me suis senti attaqué sur le moment, mais avec du recul, je la comprends. J’aurais pu la prévenir, mais cela aurait été une trahison pour les jaunes. Sur le coup, je lui en ai voulu de réagir comme ça, mais c’est un jeu, nos émotions sont exacerbées. Elle a été très déçue de quitter “Koh-Lanta”, c’était son rêve. Cependant, je n’avais rien promis. Elle a essayé de me faire parler, mais je ne pouvais rien lui dire.

Que pensez-vous du ralliement de Gustin aux jaunes, avec cette "petite trahison" pour éliminer Sarah ? Cela vous a été favorable, non ?

Oui, cela nous a bien arrangés, mais c’était aussi bénéfique pour lui. Il ne faut pas oublier que les rouges étaient agacés par Gustin à ce moment-là. Donc, certes, il nous a sauvés, mais il s’est sauvé lui-même aussi. Personnellement, je ne l’ai pas trouvé feignant comme certains l’ont dit, mais il sélectionne ce qu’il veut faire. Il était excellent pour cuisiner, mais pour faire à manger, il faut d’abord aller chercher les ingrédients, et ça, c’est épuisant et demande des heures de recherche dans la forêt. Moi, j’ai ramené le plus de manioc jusqu’ici, et je sais combien cela demande de temps et d’énergie. Gustin ne se battait pas pour aller chercher à manger, mais en cuisine, il était remarquable, il nous a même fait du sel. C’était un vrai plaisir de l’avoir avec nous, malgré nos différences de caractère.

On a aussi vu que la décision de Maxim de ne pas sortir le collier d'immunité a joué un rôle important dans la suite de votre aventure...

Oui, ça a été décisif. Si je suis encore là avec Cécile, c’est en partie grâce à Sophia et Charlotte qui ont joué le jeu. Toute la journée, j’ai joué mon rôle de comédien en disant que je ne voulais plus être là, que je détestais tout le monde. J’ai même confié un secret : que les deux votes que j’aurais ne seraient pas pour les jaunes, mais pour Ugo. Je savais que ça lui donnerait à réfléchir, et je voulais qu’il pense que j’étais vraiment prêt à quitter le jeu. Au moment où je quitte l’île pour aller au conseil, je dis au revoir en pensant que j’ai 90 % de chances de partir. J’étais triste, mais aussi fier de mon parcours.

“On ne le voit pas, mais Maxim m’a confié avoir un collier” 

Jacques (“Koh-Lanta”) 

Vous pensiez vraiment que c’était la fin ?

Oui, absolument, car on ne le voit pas, mais Maxim s’est rapidement confié à moi, je savais qu’il avait un collier avant d’aller au conseil. J’ai joué mon rôle de comédien jusqu’au bout. Mais, avec un collier et en duo, sans certitude, je n’aurais jamais fait comme Maxim, c’est-à-dire ne pas utiliser mon collier. Grâce à lui et à Cécile, j’ai été sauvé. C’était une grosse erreur de sa part, mais je lui en suis reconnaissant.

À LIRE AUSSI : "Je ne pensais pas qu'on pouvait retourner sa veste autant de fois" : Maxim ("Koh-Lanta") explique pourquoi il n'a pas sorti son collier d’immunité lors du conseil des "destins liés"

Dans l’épisode de cette semaine, vous remportez l’épreuve de confort en groupe, ce qui vous permet de vivre un moment inoubliable avec les enfants et les locaux. Est-ce que c’est l’un des souvenirs les plus forts de votre aventure ?

Oui, c’est sans aucun doute le plus beau souvenir de mon aventure. J’ai eu la chance de faire danser tous ces enfants, et en tant que danseur professionnel, je peux vous dire que la danse est un langage universel. Il n’y a pas besoin de mots, c’est le corps, le sourire, et ce partage d’amour qu’on a vécu ensemble. J’ai vu ces enfants sourire, malgré le fait qu’ils vivent avec le strict minimum. Et là, on est sur la terre, en train de danser, et on se rend compte à quel point la vie est belle à ce moment précis. Ce souvenir restera le plus beau, même après ma victoire avec le totem. Ce moment passé avec les enfants, à les faire danser, et cette victoire par la suite, resteront gravés dans ma mémoire.

Vous remportez ensuite l’épreuve d’immunité. Qu'est-ce qui vous a donné la force de tenir, surtout sachant que l’étoile représentait un symbole très fort pour vous, en lien avec votre histoire personnelle ?

Effectivement, c’était un moment très symbolique. Je ne connaissais pas vraiment l’épreuve avant de la vivre. Je n’avais pas l’habitude de regarder l’émission, je zappais parfois à la télé et je voyais quelques images des épreuves. Mais la survie, dormir dans la nature, chercher à manger, ça ne m’attirait pas vraiment. Et là, quand je monte sur l’étoile, je réalise tout de suite à quel point ça va être difficile, surtout après une nuit où, malgré le confort que nous avions, j’ai dormi à peine, à cause des bruits des animaux autour de nous. C’était ma première nuit blanche dans l’aventure, donc, physiquement, j’étais épuisé.

“Dans cette épreuve, c’est comme si mon père était avec moi” 

Jacques (“Koh-Lanta”) 

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous accrocher ? 

Dès les 10 premières secondes sur l’étoile, je ressens une douleur intense. Je suis épuisé, mes jambes souffrent à cause de nombreuses opérations que j’ai subies, et mentalement, je suis complètement vidé. Mais à ce moment-là, je ressens une force que je ne saurais expliquer. C’était comme si mon père Patrick (décédé dans l’accident de voiture, ndlr) était là avec moi, m’encourageant. Pour moi, cette épreuve était symbolique, elle représentait une sorte de passage, un lien direct avec mon histoire personnelle, le danseur étoile que je n’ai pas pu être. J’avais l’impression que tout était réuni pour que je réussisse cette épreuve. Je voulais prouver que j’avais ma place, que j’étais un aventurier à part entière. 

C'était simple, je me suis mis en mode survie. C'était clairement un choix : soit je me donne à fond, à 1.000%, pour gagner, soit je repars sans rien, épuisé et démoralisé. À ce moment-là, il n'y avait pas d'option, je devais gagner. J’ai tout donné, c’était une obligation pour moi. Le mental, c’est ce qui gère tout dans la vie. C’est lui qui dirige tout, du début à la fin. Quand on est déterminé, qu’on se fixe un objectif et qu’on ne lâche rien, c’est ça qui fait la différence. Le corps peut être fatigué, le physique peut flancher, mais le mental permet de repousser toutes ces limites. C’est un peu le combat que je mène aussi sur les réseaux sociaux. Peu importe d’où tu viens, ce que tu as vécu, ou ce que les autres pensent de toi, si tu veux quelque chose et que tu t’en donnes les moyens avec détermination, tu peux y arriver. Et je suis la preuve que ça fonctionne.

Et vous avez finalement réussi à gagner l’épreuve d’immunité et prendre le totem. Quel a été votre ressenti à ce moment-là ?

Quand j’ai remporté l’épreuve, j’étais le plus heureux du monde. Je me sentais tellement fier, pas seulement pour moi, mais aussi pour mon père, pour tout ce que j’avais traversé. À ce moment-là, j’ai eu l’impression de cocher toutes les cases de mon aventure, d’avoir accompli tout ce que je voulais réaliser dans "Koh-Lanta". C’était un moment inoubliable.

Est-ce que malgré les conditions dont on parlait au début, les petites bêtes, la faim, dormir à la belle étoile, la collectivité aussi, si c'était à refaire, vous diriez oui ?

À la base, dès que je suis sorti, je me disais que je ne referais jamais ça (rires). Mais avec le recul, bien sûr que oui, parce que ça reste une expérience extraordinaire. C'est le seul moment dans ma vie où j'ai coupé les réseaux, j'ai été avec des gens que je ne connaissais pas, j'ai appris une nouvelle vie, j'ai dû sortir de ma zone de confort et me dépasser. Et il n'y a rien de plus satisfaisant que de réussir tous les défis de Koh-Lanta, donc oui, je le referai sans hésiter.

Est-ce que c'est ça, le message que vous voulez faire passer, via votre participation ? Que chacun peut se dépasser, et que "quand on veut, on peut" ?

Oui, c'est exactement ça. Quand on veut, on peut. Et ce n’est pas parce qu’on est efféminé ou homosexuel qu’on ne peut pas réussir. "Koh-Lanta" reste une émission où l'on imagine souvent des hommes remplis de testostérone, un truc sportif, mais en fait, ce n'est pas que pour les "durs à cuire".

Donc selon vous, “Koh-Lanta” c'est pour tout le monde ?

Absolument. Ce ne serait pas intéressant de ne voir que des sportifs de haut niveau. Ce qui est passionnant, c'est de voir des gens de tous horizons, aux parcours différents. Il est inspirant de voir quelqu'un de très entraîné perdre face à une personne qui a des peurs et qui n'a jamais cru en ses chances de gagner. “Koh-Lanta” montre qu'on est tous égaux dans cette aventure, peu importe nos forces ou nos faiblesses.

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