Il incarne l'un des personnages principaux dans "Anatomie d'une chute", film de Justine Triet récompensé par la Palme d'or ainsi que deux Golden Globes. Acteur et réalisateur, Samuel Theis est visé par une enquête préliminaire suite à une plainte pour viol, a communiqué le procureur de la République de Metz à l'AFP, confirmant des informations révélées par "Télérama " et "Libération" quelques jours plus tôt. Selon les récits du magazine et du quotidien, les faits se seraient déroulés fin juin 2023, sur le tournage de son film "Je le jure" avec Louise Bourgoin et Marina Foïs. Un technicien de 27 ans accuse l'acteur-réalisateur de lui avoir imposé un rapport sexuel oral après une soirée arrosée dans un appartement loué par la production. Selon lui, il n'était pas en mesure d'exprimer son consentement ou son refus.
Un dispositif unique
Quelques jours plus tard, le technicien avait quitté le tournage de ce film, "qui raconte l'histoire d'un homme tiré au sort pour devenir juré d'assises", explique "Télérama", avec l'accord de la production. Un tournage qui aurait été chamboulé par ces accusations. En effet, un protocole a été mis en place par la production pour confiner le cinéaste, qui, une fois séparé physiquement de son équipe, a dû diriger son film à distance. Un dispositif inédit mis en place afin de poursuivre le tournage sans occulter la prise en charge du plaignant. En 2021, la CNC a mis en place un fonds de soutien pour prendre en charge l'arrêt d'un tournage en cas d'accusations de violences sexuelles, une mesure qui n'est appliquée que suite à une plainte. Or, la plainte du technicien a été déposée en juillet dernier. Une autre plainte avec constitution de partie civile a également été déposée, à la mi-novembre.
Interrogé par l'AFP, Samuel Theis reconnaît avoir eu un rapport sexuel oral avec le jeune technicien le lendemain de la fête, qu'il estime "consenti". Dans un communiqué transmis par son avocate maître Marie Dosé, le cinéaste de 45 ans précise qu'une qu'une enquête interne a été ouverte après que le technicien lui aurait envoyé un SMS quelques jours après la soirée pour exprimer son malaise, estimant avoir été victime d'une "agression sexuelle". Toujours selon le communiqué du réalisateur, cette enquête de plusieurs mois a conclu à "l'absence d'éléments probants" ou "d'élément susceptible de caractériser un comportement fautif" de sa part. Le comédien, qui dénonce la circulation d'informations "aussi insidieuses qu'erronées" a précisé ne pas avoir été entendu par la justice et dit avoir appris dans la presse qu'il est visé par une plainte.