Mois de 24 heures après l'annonce de leur libération, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, les quatre journalistes français retenus en otage en Syrie depuis juin 2013, sont arrivés ce matin sur le sol français. Vers 7h15, ils ont atterri sur la base militaire d'Evreux. Une heure plus tard, un hélicoptère les a acheminés à la base militaire de Villacoublay, au sud de Paris.
Juste avant 9 heures, François Hollande et Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, ont officiellement accueillis les quatre hommes, avant qu'ils ne retrouvent leur famille et leurs proches. Sur le tarmac, le président de la République s'est réjoui de ce "jour de grande joie" tant pour les otages eux-mêmes que pour la France "qui est fière d'avoir des compatriotes de cette valeur qui puissent servir la liberté de la presse". Plus tard, il a affirmé ne pas avoir payé de rançon.
"Un grand bonheur d'être libre"
Didier François, le journaliste d'Europe 1, a pris la parole au nom de ses compagnons : "C'est un grand bonheur d'être libre, de voir le ciel, de pouvoir marcher. Ça a été long mais on n'a jamais douté. (...) Quand on est sorti, il y a quelque chose qui nous a touché : le degré de mobilisation, cette générosité qu'ont les Français quand il s'agit de leur presse, de leurs concitoyens à l'étranger."
Hier, dans une interview à France 24, Nicolas Hénin a raconté les conditions de leur libération. "D'habitude, on n'était pas très bien nourris et des gardiens sont venus dans notre cellule, nous ont apporté un repas au-dessus de l'ordinaire, puis nous ont demandé si on voulait manger davantage, ce qui n'arrivait d'habitude jamais. Là, on s'est dit : 'Il y a quelque chose.' Et en effet, on n'a pas eu le temps de toucher à cette nourriture puisqu'on est venu nous voir dans la minute suivante en nous disant 'allez hop, on part à la frontière' (turque, ndlr). Il y avait clairement eu une coordination. Les militaires turcs nous attendaient", a-t-il expliqué.
Didier François, grand reporter à Europe 1, et le photographe Edouard Elias avaient été enlevés tous deux en juin dernier, près d'Alep. Les reporters Nicolas Hénin, qui travaille pour "Le Point" et Arte, et Pierre Torres ont, quant à eux, été enlevés quelques jours plus tard. Ils ont été retenus en otage pendant près de 300 jours.
Sur le tarmac quelle émotion... pic.twitter.com/XuNeR2RNwZ
- Denis Olivennes (@Olivennes) April 20, 2014
