
Le journal Charlie Hebdo a été condamné par le Tribunal de grande instance (TGI) de Paris pour avoir rompu abusivement le contrat qui le liait à Siné depuis seize ans. L'hebdomadaire satirique a été condamné à verser 40..000 euros de dommages et intérêts au caricaturiste.
Durant l'été 2008, Charlie Hebdo avait publié une chronique dans laquelle Siné ironisait sur une éventuelle conversion au judaïsme de Jean Sarkozy avant son mariage annoncé avec la fille du fondateur des magasins Darty. Pour le directeur de la publication de l'époque, Philippe Val, Siné avait dépassé les règles de la charte de l'hebdomadaire « qui proscrit notamment tout propos raciste et antisémite dans le journal ». L'actuel patron de France Inter avait alors demandé au caricaturiste de présenter des excuses aux personnes citées dans l'article. Essuyant un refus, il l'avait renvoyé.
Siné avait alors assigné Charlie Hebdo en justice pour rupture abusive de contrat, réclamant 148..000 euros de dommages et intérêts. Le TGI a considéré qu'« il ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Maurice Sinet sont antisémites, ni que celui-ci a commis une faute en les écrivant ». D'autant que la chronique avait été soumise à la relecture du directeur de la publication, Philippe Val. « Il ne pouvait être demandé à Siné de signer et faire paraître une lettre d'excuse », poursuit le tribunal, qui reproche à Charlie Hebdo d'avoir licencié Siné sans lui avoir adressé de préavis.