Marina Carrère d'Encausse : "Nous serons ravis de recevoir Michel Onfray pour parler de son livre"

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Marina Carrère d'Encausse : "Nous serons ravis de recevoir Michel Onfray pour parler de son livre"
Par Christophe Gazzano Journaliste
D’un naturel curieux et passionné de télé, Christophe Gazzano a toujours nourri le désir de devenir journaliste. Après ses études et une dizaine d’années passées dans la presse régionale, ce natif de Salon-de-Provence est “monté à la capitale” pour intégrer Pure Médias en 2017.
Marina Carrère d'Encausse
Marina Carrère d'Encausse © Nathalie GUYON / FTV
La médecin et animatrice de France 5 présente ce soir un nouveau numéro du "Monde en face". puremedias.com l'a rencontrée pour faire le point sur son actualité et sur ses envies à la télévision.

Ce soir à 20h55 sur France 5, dans le cadre de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées, Marina Carrère d'Encausse sera aux commandes d'une nouvelle soirée thématique avec "Le monde en face", composée d'un documentaire consacré aux personnes handicapées mentales qui ont réussi à dépasser leur handicap pour s'insérer dans la vie professionnelle, suivi d'un débat. Outre "Le Monde en face", Marina Carrère d'Encausse co-présente "Le Magazine de la santé" et "Allô, docteurs" chaque jour sur France 5 mais également "Enquête de santé" une fois par mois sur la même chaîne.

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Si depuis le mois de septembre, elle ne forme plus son célèbre binôme avec Michel Cymes, cela ne s'est pas ressenti sur les audiences, notamment pour "Le Magazine de la santé" qui a enregistré une rentrée historique en réunissant en moyenne 621.000 téléspectateurs pour 7,4% de part de marché selon Médiamétrie pour ses 35 premiers numéros. puremedias.com a rencontré la médecin et animatrice pour faire le point sur cette saison bien remplie.

Propos recueillis par Christophe Gazzano.

puremedias.com : Dans l'esprit du grand public, vous êtes indissociable de Michel Cymes, avec qui vous avez présenté des années durant "Le Magazine de la santé". A tel point qu'on vous pose des questions sur lui à chaque interview. Est-ce-que cela vous agace ou vous amuse ?
Marina Carrère d'Encausse : Cela ne m'agace pas, cela m'amuse plutôt. C'est vrai que depuis que je présente "Le Monde en face", on me pose des questions sur ce que je fais, mais c'est normal qu'on me pose des questions sur lui puisque nous avons présenté une émission pendant 20 ans ensemble qui a fait les joies des zappings.

Vous co-animez désormais "Le Magazine de la santé" avec trois médecins différents. La transition a-t-elle été facile ?
Elle s'est faite progressivement depuis un an puisque Michel était moins présent la saison dernière. Mis à part le chirurgien cardiaque (Fabien Doguet, ndlr) qui nous a rejoint cette saison, j'ai appris à connaître les deux autres médecins durant cet intervalle. Manifestement, les téléspectateurs ne sont pas partis en courant puisque les audiences sont super bonnes. Je trouve que c'est agréable de se renouveler parce qu'on était un peu dans le confort avec Michel depuis 20 ans. Nous nous connaissions par coeur, nous savions ce que l'autre allait dire...

Avez-vous repris le registre de l'humour pince-sans-rire cher à Michel Cymes en vous disant que c'est un indispensable pour un programme aussi sérieux que "Le Magazine de la santé" ?
Je ne me pose pas la question parce que je suis comme ça dans la vie. Un de mes programmes préférés est par exemple "Burger Quiz". J'ai besoin de rire, j'ai cet humour décalé. Les trois autres présentateurs sont plutôt rieurs donc ça se passe très bien.

A-t-il été question à un moment ou à un autre que vous présentiez seule l'émission ?
Je ne le souhaitais pas parce qu'une heure et demie d'émission, c'est long. J'ai toujours trouvé le principe du duo intéressant parce que nous apporte des choses différentes. C'est très stimulant. Je trouve que cette émission-là est assez formatée pour être à deux.

Ils ont dit
"La lettre de Michel Onfray avait des relents homophobes"
Marina Carrère d'Encausse

Il y a quelques semaines, le philosophe Michel Onfray a crié à la censure après que vous l'ayez décommandé de l'émission suite à la parution d'une lettre ouverte polémique qu'il a adressée au président de la République. Est-ce-à dire qu'il ne sera plus jamais invité chez vous ?
C'est moi qui avait fait inviter Michel Onfray parce que j'avais lu son livre et que je l'avais trouvé extrêmement intéressant, tant sur le plan humain que sur le plan médical. Cette polémique est arrivée deux jours avant qu'il ne vienne en plateau. Nous avons considéré, le producteur, le rédacteur en chef et moi que cette lettre avait des relents homophobes. Notre émission, depuis 20 ans, a pour ADN de lutter contre toute forme de discrimination. Nous avons donc jugé qu'en le faisant venir le lundi, en direct, nous n'aurions pas pu s'empêcher de parler de cette polémique. Or, nous voulions parler de son livre et pas de ce sujet-là. Nous avons donc préféré l'annuler. Evidemment, une fois que la polémique sera complètement retombée, nous serons ravis qu'il vienne parler de son livre et de son accident vasculaire cérébral.

Michel Onfray n'est donc pas banni de votre émission ?
Pas du tout ! Aucunement.

Vous interdisez-vous d'aborder certains sujets dans "Le Magazine de la santé" ?
Aucun, y compris des sujets qui sont difficiles humainement, comme le deuil ou des sujets qui sont difficiles à traiter comme l'incontinence anale. S'il n'y a pas un témoin qui vient dire : "J'ai eu une incontinence anale, on peut en guérir, écoutez-moi", les gens n'iront jamais consulter. C'est la générosité de nos témoins qui viennent nous parler de ces sujets difficiles qui fait que nous avançons dans l'émission. La chaîne ne nous a jamais interdit de traiter d'un sujet, même si elle savait que nous risquions de ne pas faire une audience fantastique. C'est notre mission de parler d'absolument tout et nous sommes peut-être les seuls à pouvoir le faire. Nous l'avons toujours fait et honnêtement, nous continuerons.

N'est-il pas difficile de trouver des témoins pour évoquer ces sujets délicats ?
Très curieusement, nous n'avons jamais eu ce problème, pour une raison assez évidente : nous sommes tous médecins, nous avons tous une façon d'écouter un patient, de le respecter. Ils savent qu'ils ne risquent rien en venant témoigner. Ils viennent avec cette impression-là qu'ils vont être remerciés et non pas moqués. Dans quelques cas, des témoins sont venus à visage caché. Cela arrive une fois tous les deux ou trois ans.

Vous acceptez donc le principe de l'anonymat ?
Bien sûr ! Là, en l'occurrence, c'était pour une femme qui avait été victime d'un mari manipulateur avec lequel elle était en procédure. Une autre fois, nous avons eu un jeune homme victime d'agression pédophile qui ne voulait pas qu'on le reconnaisse parce qu'il avait toujours honte de ce qu'il avait subi. Et une fois précédente, c'était pour un agresseur pédophile venu témoigner après ses années de thérapie et qui n'a pas souhaité qu'on l'identifie. Nous respectons tout à fait.

Ils ont dit
"Nous n'avons pas de garanties que nous resterons sur France 5"
Marina Carrère d'Encausse

Actuellement, France Télévisions est à une période charnière de son histoire avec la disparition prochaine de France 4 (qui va basculer de la TNT à internet) et de France Ô avec le risque également de voir certains programmes quitter France 5 pour être diffusés sur France 2 ou sur France 3 ou être tout simplement supprimés. Avez-vous obtenu des garanties sur la durée concernant "Le Magazine de la santé" et les autres émissions que vous animez ?
Des garanties sur la durée que nous resterons sur France 5 et que nous ne basculerons pas sur France 3, nous n'en avons pas. Pour l'instant, je n'entends pas dire que ce sera le cas. D'après ce que je sais aujourd'hui, c'est que nous faisons partie des 4-5 émissions qui assurent l'audience de la journée de France 5. Je ne vois donc pas très bien pour l'instant où on pourrait nous mettre et surtout à quelle heure.

Jusqu'à quelle date vos émissions ont-elles été signées ?
Jusqu'à juin 2019. Sur France 5.

A quels thèmes seront consacrés les prochains "Enquête de santé" ?
Nous aurons un "Enquête de santé" consacré aux aliments ultra-transformés pour savoir quels sont les risques pour nous, comment nous pouvons faire ça soi-même avec beaucoup moins d'additifs et pour beaucoup moins cher. Une autre "Enquête de santé" sera consacré à l'homéopathie.

"Le Monde en face" a réalisé une rentrée en hausse côté audiences par rapport à 2017, mais ses scores restent en-deçà de la moyenne réalisée par la chaîne (666.000 téléspectateurs en moyenne entre septembre et octobre pour 2.7% de PDA). Est-ce un sujet de préoccupation pour vous et des ajustements sont-ils prévus dans les mois à venir ?
Il faut reconnaître que nous avons une concurrence souvent rude le mardi soir donc nous sommes contents des audiences vu la qualité des documentaires et des débats qui suivent parce que les téléspectateurs ne décrochent pas et restent jusqu'au bout. C'est quelque chose de rassurant. Il est vrai cependant qu'en période de crise, les gens se disent qu'ils vont davantage rire devant "Capitaine Marleau" (sur France 3, ndlr) qu'en voyant des femmes témoigner d'un déni de grossesse. Je peux tout à fait l'entendre. Je n'ai pas l'impression que cela inquiète la chaîne qui, même les fois où l'audience baisse me dit que la qualité est au rendez-vous.

Parlons de vous à présent. Continuez-vous à exercer la médecine ?
Non. J'ai arrêté il y a une quinzaine d'années, parce que je n'arrivais pas à tout faire. Je ne pense pas qu'on peut être médecin en étant auprès des patients un ou deux jours par semaine. Ethiquement, c'était difficile et puis je ne progressais plus dans ma spécialité car je n'avais plus le temps. Alors que là, je fais de la formation continue complète, ce qui est extrêmement satisfaisant.

Aujourd'hui, vous considérez-vous plus journaliste, animatrice ou médecin ?
Je fais "Le Magazine de la santé" et "Enquête de santé" en tant que médecin. Je suis journaliste parce que j'ai ma carte de presse, mais je serai incapable de faire du journalisme lambda. Je n'ai pas fait d'études pour ça, je n'ai pas cette compétence.

Vous n'êtes pas très présente sur les réseaux sociaux. Pour quelles raisons ?
Je suis sur Facebook, sur lequel j'échange beaucoup d'informations. C'est un mode qui convient très bien. Sur Twitter, il y a trop d'hostilité. Quand je vois parfois l'agressivité que certains tweets peuvent provoquer et les messages de haine... Je suis extrêmement sensible et je n'ai aucune envie de me faire agresser. C'est un monde que je trouve assez violent, Twitter. Donc je regarde, mais je n'ai pas envie de m'exposer là-dedans.

Ils ont dit
"J'aimerais animer une émission littéraire"
Marina Carrère d'Encausse

Y a-t-il des types de programmes que vous souhaiteriez animer à la télévision et qu'on ne vous a pas encore proposé ?
Oui, j'aimerais animer une émission littéraire, ça fait très longtemps que j'en parle. Je veux vraiment faire quelque chose de différent par rapport à ce qui existe aujourd'hui. Ce n'est pas du tout pour critiquer ce qui se fait, mais je pense qu'il y a une place à côté de ça pour proposer quelque chose d'accessible aux gens qui ne lisent pas, qui ne se trouvent pas cultivés ou qui n'ont pas les moyens d'acheter des livres grand format à leur sortie. Je trouve qu'on ne parle pas assez à ces gens-là. L'idée serait de mettre davantage en avant les lecteurs que les écrivains. J'espère qu'un jour je pourrais l'animer avec mon copain libraire Gérard Collard, qui parle de bouquins que personne n'aurait lu s'il n'en avait pas parlé.

La fiction vous tenterait également ?
Pourquoi pas ? Je ne suis absolument pas carriériste et je n'ai jamais programmé les métiers que je voulais faire. En l'occurrence, à chaque fois, on m'a fait des propositions que j'ai accepté même si elles me terrifiaient et j'en suis aujourd'hui très heureuse. Je n'ai pas envie d'être numéro 1 dans quoi que ce soit, j'ai envie de me faire plaisir et si possible d'apporter quelque chose.

Ce serait plutôt "Meurtres à" le samedi soir sur France 3 ou "Un si grand soleil" en semaine sur France 2 ?
(Rires) J'aimerais bien du policier.

Vous avez publié l'année dernière votre second roman, "Une femme entre deux mondes". Vous êtes-vous déjà lancée dans l'écriture d'un troisième ouvrage ?
Oui, ce sera un roman policier. Je suis fan de ce style, mais je n'ai pas voulu commencer par ce genre parce qu'il a d'abord fallu se faire accepter de ce monde qui me fascine, celui des auteurs. Et comme les deux premiers romans ont bien été accueillis, je me suis dit que je pouvais m'autoriser désormais à faire du polar. Mes copains auteurs me disent d'ailleurs que mes livres sont construits comme des polars.

Dans l'idéal, vous souhaiteriez que ce nouveau roman soit adapté à la télévision ?
J'adorerais, mais sans jouer dedans pour que les scénaristes, réalisateurs, acteurs s'approprient mon histoire.

Marina Carrère d'Encausse était également notre invitée ce week-end dans le cadre de "La télé de". Retrouvez ses réponses ci-dessous en vidéo.

"La télé de... Marina Carrère d'Encausse" © Puremédias
Marina Carrère d'Encausse
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