Après l'édito au vitriol, les explications. Le nouveau patron du quotidien Le Monde, Erik Izraelewicz, s'est expliqué dans RTL Soir sur l'appel à la démission de Michèle Alliot-Marie lancé dans un violent éditorial publié cet après-midi.
« Quand on est ministre, on doit être au-dessus de tout soupçon » a-t-il expliqué. Le patron du quotidien a réfuté tout règlement de compte avec la ministre, « que ce soit elle ou une autre on a pas le droit de mélanger les genres ». Enfin, interpelé par Christophe Hondelatte sur la violence des mots employés, inhabituelle pour Le Monde, il précise : « La question ce n'est pas de taper sur le gouvernement, le président souhaite une république irréprochable, Le Monde dénoncera sans hésitation chaque fois que des cas de ce type se reproduisent ». Des extraits de son intervention :
Une affaire "scandaleuse et dangereuse"
Pour rappel, le quotidien du soir dénonce la ligne de défense de la ministre des affaires étrangères dans un éditorial très sévère publié cet après-midi : "Jusqu'où faudra-t-il descendre dans la trivialité et l'indignité pour que la ministre française des affaires étrangères comprenne qu'elle porte atteinte à l'autorité des fonctions qu'elle occupe ? Jusqu'où faudra-t-il aller dans le conflit d'intérêts pour que le chef de l'Etat comprenne que le crédit de la France, dont il est garant, est engagé ? Et pour qu'il en tire la conclusion logique ?". En clair, quand Nicolas Sarkozy va-t-il demander à sa ministre de démissionner ?
Pour le quotidien, les révélations faites par l'hebdomadaire satirique sont "définitivement accablantes (...) Une affaire scandaleuse (...) dangereuse". "Elle témoigne de l'indifférence d'une des principales ministres du gouvernement à ce qui devrait être une évidence : on ne peut exercer de telles fonctions sans être au-dessus de tout soupçon. Ne pas le comprendre, c'est saper tout respect vis-à-vis de l'autorité publique" conclut Le Monde.