C’est le journaliste Leckie qui est au cœur de cet épisode, une plongée dans un hôpital de guerre où les blessures de l’âme sont bien plus visibles que celle du corps.
Après un épisode 3 loin des zones de combat, ce nouvel opus nous replonge dans la guerre, avant de nous en extirper aussitôt. John Basilone, héros de guerre renvoyé aux Etats-Unis, semble avoir disparu de la série, si ce n'est à travers quelques citations. Ici, c'est Leckie qui occupe toute la place, un Leckie qui se fêle lentement, mais incapable de se tenir loin des zones de combat. Attention, ce résumé est criblé de spoilers.
Le monstre sous l’humain
Sledge, apparu furtivement dans les épisodes 1 et 2, mais annoncé comme l’un des héros de la série, semble enfin prendre sa place. Au camps d’entraînement, il s’apprête à partir au combat. Une apparition éclair de quelques minutes, comme pour nous annoncer qu’il sera bientôt là, sous la pluie du Pacifique, et que les victimes de ses tirs de mortiers ne seront plus des mannequins de mousse, mais bien des hommes en chair et en os.
Pendant ce temps, Leckie retrouve ses camarades de la 1ere compagnie. Bien que muté aux renseignements pour insubordination, il a profité des méandres de l’administration pour retrouver le terrain… Et ses amis. Il arrivera finalement en même temps que la saison des pluies. Sous ces torrents d’eau et de boue, une centaine de japonais tentent une ultime attaque. Au petit matin, c’est une centaine de corps qu’ils retrouvent dans la forêt. Les survivants sont à l’agonie. Et la propagande a porté ses fruits. Convaincus d’être face à des sous-hommes qui ne méritent que de mourir, on assiste aux premiers crimes de guerre. Et c’est avec un sourire qu’un compagnon de Leckie étranglera, à mains nues, un Japonais agonisant. Les hommes craquent les uns après les autres et, finalement, les seules balles tirées sont celles que des soldats se mettent dans la tête.
Pipi au lit
Leckie, lui, a d’autres priorités. Dans un campement japonais, il trouve un coffre appartenant à un officier, et une arme convoitée par tous ses camarades. Il ne les gardera pas longtemps. Son supérieur s’empare du coffre, tandis que l’arme disparaît mystérieusement. Maintenant habitué aux provocations, il décide donc d’aller récupérer le pistolet dans la tente de son supérieur. Une nouvelle insubordination qui lui vaudra une nouvelle punition : après avoir passé quelques mois aux renseignements, c’est un poste bien moins glorieux qu’il rejoint, la plonge au mess des officiers.
Les Japonais sont maintenant loin, et la guerre s’éternise, façon [film%]Jarhead - la fin de l’innocence[/film%]. Le véritable ennemi est devenu la pluie, et la boue. La jungle semble les attaquer chaque jour, avec son lot de maladies. Et pendant que certains tremblent de froid, frappés par la malaria, Leckie, lui, a attrapé une toute autre maladie. Il souffre d’un petit problème de… Pipi au lit.
« Je te souhaite de mourir vite, au moins tu ne finiras pas comme moi »
Impossible pour Leckie d’être soigné sur place, il rejoint donc un hôpital militaire, pour quelques jours, son fameux pistolet en poche. Le choc. De l’herbe tondue, des femmes, des hamburgers, même du coca. L’hôpital pourrait être un paradis, pendant que ses amis se contentent d’un peu de café, leur seul plaisir de la journée. Mais la nuit, ce ne sont plus des soldats qui lui font face, mais des fous, répétant les mêmes phrases, ressassant les mêmes souvenirs morbides. Un monde de fou que Leckie veut quitter au plus vite.
Le journaliste intello a attrapé le virus. Lui aussi veut la guerre, et surtout retrouver ses compagnons. En échange de son pistolet, et remis de son énurésie, il obtient la permission de quitter l’hôpital au plus vite, loin des tentations, juste avant de croiser un camarade de combat. Mis à l’isolement, il a essayé de se suicider. Ce n’est plus un homme, mais un fantôme. En guise d’au revoir, il ne lui souhaite que de mourir vite, et sans douleur. Leckie est prêt pour le combat. Pas forcément plus sain d’esprit.
