Plongée dans le grand bain. Ce soir, le Palmashow passe de C8 à TF1 avec "Ce soir, c'est Palmashow", un prime événementiel produit par Blagbuster. A cette occasion, David Marsais et Grégoire Ludig sont les invités spéciaux de puremedias.com tout au long de la journée. Pour cette première partie d'interview, le duo est revenu sur ce qui attend les téléspectateurs tout au long de cette soirée.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : Après plusieurs émissions sur Direct 8/D8/C8, vous arrivez ce soir sur TF1. Ressentez-vous de la pression ?
David Marsais : Il y en a forcément, oui.
Grégoire Ludig : Il y a un peu de pression. Mais on a surtout hâte.
DM : On a eu l'idée de ce prime en décembre 2017. Nous avons commencé à l'écrire en janvier 2018 mais ça n'a jamais été aussi long puisqu'on a pris notre temps, en se mettant une pression en sachant que ça allait être pour TF1. Mais là, on n'a qu'une envie, c'est que ça passe, que ça se termine.
On retrouve dans "Ce soir, c'est Palmashow" l'essence des "Folles soirées"... mais pas Gaspard et Balthazar, deux personnages adorés des fans. Où sont-ils passés ?
GL : Ils sont là, ils sont avec nous, on les garde précieusement.
DM : Ils sont dans notre coeur...
GL : ...et dans notre tête surtout. Je pense qu'on évolue avec eux et, si on les fait revenir, il faut vraiment qu'ils aient évolué et qu'on propose quelque chose.
DM : En fait, on les adore vraiment ces personnages. Ils font partie de ces personnages fétiches qui ont fait l'histoire du Palmashow. Donc quand on les ressort, il faut vraiment qu'il y ait une idée. On est restés un peu sur le rap de Gaspard et Balthazar qui, pour nous, est peut-être notre meilleur clip bizarrement ! On n'a jamais réussi à trouver aussi fort pour les sortir. Mais on va trouver.
GL : En même temps, certains nous ont demandé pourquoi on n'en faisait pas un film. Mais nous pensons que faire un film sur Gaspard et Balthazar serait absolument indigeste au bout d'un quart d'heure. Donc on les adore, on les cite tout le temps, ils sont avec nous tout le temps mais, comme le dit David, il faut qu'on trouve le bon moyen de les faire revenir. Mais quelque part, je crois qu'on a peut-être une idée mais on verra dans les mois prochains.
DM : On ne va pas décevoir les gens en les ressortant pour les ressortir.
En revanche, les clips sont présents. C'est devenu comme une obligation ?
GL : Oui ! Nous sommes obligés mais positivement. Ca nous excite. En fait, dès qu'on commence l'écriture d'un prime, on se demande quels titres nous allons parodier.
DM : Mais ça a été la partie la plus difficile cette fois. On a mis 6-7 mois pour les préparer. Déjà rien que de se demander qui allait être numéro 1 nous a pris plusieurs mois. Malgré tout, on trouve que ça reflète un peu la musique aujourd'hui, c'est-à-dire qu'entre "La Folle Soirée 1" en 2014 et ce prime de 2019, il n'y a pas eu tellement d'évolutions musicales, ce sont souvent les mêmes artistes que l'on retrouve. Du coup, on tourne toujours autour des mêmes...
GL : Il fallait trouver des axes différents, raconter d'autres choses et on a mis du temps. Mais c'est un vrai point, ce sketch est très important dans nos primes.
Vous parodiez Aya Nakamura, rebaptisée Lady Djadja. Elle a le tweet un peu facile, ça ne vous fait pas peur ?
GL : Non, on n'a pas peur. Après, si ça la vexe, c'est dommage. Mais en fait, je ne pense pas parce que si on regarde et on comprend bien le clip, évidemment on se moque de cette mouvance mais surtout de nous, puisqu'on dit qu'on est dépassés. Avec nos sketchs sur Internet, on est considéré comme des dinosaures. Même dans la vie, on s'en rend compte ! On se dit qu'on grandit et qu'on est dépassé sur le vocabulaire. Quand j'étais surveillant et que j'entendais "Putain, elle est fraîche, ça passe crème", j'étais un peu content parce que je comprenais. Mais là maintenant, on est à la rue...
DM : Je soupçonne quand même qu'il y ait 2-3 inventions dans les textes d'Aya Nakamura qui l'arrangent sur la rime. (Rires)
Vous n'avez pas envie de faire un album avec ces parodies ?
GL : Déjà, de base, on est un peu nuls là-dessus ! (Rires)
DM : Ca vient bientôt.
GL : Mais c'est vrai que notre première réflexion n'est pas celle-là. On est plus sur le côté artistique avec David. On aimerait faire un beau vinyle avec une belle pochette et tout.
Vous disiez que cette soirée avait été plus longue à mettre en place que les précédentes. Combien de temps avez-vous mis au total ?
GL : Un petit peu plus d'un an. Un an et deux mois.
DM : On a un peu étalé et il y a eu la coupure de l'été. On a commencé à écrire en janvier jusqu'à avril-mai, puis on a tourné jusqu'à début juillet et on a repris en septembre. On a continué à tourner des bricoles en janvier. En fait, c'est comme du bâtiment : il y a le gros oeuvre puis les finitions qui prennent un temps interminable.
GL : Aussi, on n'avait pas envie de tout écrire d'un coup pour tout tourner et se dire "Mince, le temps que tout soit mis en place, on peut passer à côté d'autre chose, on aurait pu se garder un peu de temps et une possibilité de tourner autre chose après". C'est pour cela que même en temps de pause on continuait à en parler.
Quand vous voyez Marlène Schiappa qui a co-animé une émission avec Cyril Hanouna, vous ne vous dites pas qu'il y avait là matière à faire un sketch ?
DM : Non. Il y a aussi plusieurs choses dans ce que l'on fait en général et on cherche plutôt à être dans des sujets plus pérennes, qui vont rester dans le temps. Donc on ne cherche pas à parodier des actualités qui vont durer une semaine. C'est un peu le truc de notre époque. On préfère rester dans des sujets de société plutôt que de l'actualité. Et comme on le dit à chaque fois, nous sommes influencés par les sketchs des Inconnus, des sketchs qui fonctionnent toujours aujourd'hui.
TF1 avait organisé une projection en décembre avec une introduction où vous rencontriez le (faux) patron de TF1 dans son jacuzzi. Toute cette séquence a finalement disparu dans l'émission de vendredi. Que s'est-il passé ?
DM : C'était prévu en fait. Ce que nous avons projeté, c'était un "work in progress". Et cette partie-là ne nous plaisait pas du tout parce que ça ne collait pas. On avait trop de choses. On a préféré se concentrer sur un pré-générique, une parodie de génériques puis calmer un peu et introduire la petite fiction.
GL : Trop de choses, trop compliqué.
Jeter des séquences comme cela, c'est quelque chose que vous pouviez déjà faire auparavant ou qui a été rendu possible par le passage sur TF1 ?
GL : On pouvait le faire avant. Si on n'était pas content, on retirait et on trouvait les moyens de tourner de nouveau quelque chose sans que ce soit un problème. Après, c'est toujours un peu dommage de jeter une séquence mais c'est un peu le but du jeu. Il faut que ce soit chouette.
DM : Il y avait aussi ce fait sur le début de l'émission, sur le besoin de faire un prime. Et puis il y a toujours des gens qui peuvent arriver en cours d'émission et comme c'est très morcelé au niveau des interséquences, on a préféré ne pas mettre forcément d'enjeu et partir du principe des deux crétins qui vont tenter de monter leur chaîne eux-mêmes. Mais ça se termine chez TF1.
La liste des invités est impressionnante : Alain Chabat, Pio Marmaï, Florence Foresti, Benoît Poelvoorde, Fred Testot, Baptiste Lecaplain, Hugo Becker, Jérôme Commandeur, Bérengère Krief... C'est plus simple de les faire venir en disant "c'est sur TF1" ?
DM : Non. Pour le coup, comme on a pris notre temps, on a commencé à en parler en janvier à Alain Chabat. Grégoire avait même commencé à en parler en octobre à Benoît Poelvoorde sur le tournage d'"Au poste" !
GL : Mais que ce soit sur C8 ou sur TF1, je crois que les gens voient surtout qu'avec David on fait des sketchs pour se marrer et que les guests sont contents et savent qu'ils vont s'amuser. On est évidemment très contents d'être sur TF1 mais le projet est avant tout artistique.
DM : Ils sont très sincères : si ça ne leur plaît pas, ils nous le disent. Et il n'y a pas de problème.
Il n'y a personne de TF1 parmi les invités.
GL : C'est possible... Mais on n'a pas vraiment pensé en chaîne. On s'est surtout entouré des gens qu'on connaît, qu'on aime et avec lesquels on des affinités artistiques. Là, on "arrive" sur TF1 et on ne connaît pas vraiment les personnalités du groupe.
DM : On réfléchit aussi en fonction du texte. Quand on écrit sur le cinéma réglementé, on s'est dit "le troisième, ça devrait être Alain Chabat", pas "on prend Alain Chabat". On pense toujours aux gens avec lesquels on a déjà travaillé.
GL : Ouais, on n'est pas très ouverts comme garçons ! (Rires)
Vous avez inclus pas mal d'"easter eggs", ces références aux anciens sketchs. C'était une volonté ?
DM : En fait, il y a plein de raisons. Quand tu as une télévision dans le cadre, tu ne peux pas diffuser ce que tu veux pour des raisons de droits. Donc autant diffuser nos sketchs ! Ce sont des contraintes que l'on tourne à notre avantage.
