

L'Arcom fait déjà le tri. Avant de départager définitivement les candidats à la présidence de France Télévisions lors d'auditions qui se dérouleront les lundi 12 et mardi 13 mai, le régulateur de l'audiovisuel fait savoir ce mercredi 30 avril 2025 qu'il a déjà retenu quatre dossiers sur les six qu'il a reçus mi-avril. Après avoir examiné ce jour les dossiers reçus, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a notamment écarté la candidature de Serge Cimino, journaliste dans le groupe public et délégué syndical SNJ. "À la majorité des membres qui la composent et à bulletins secrets" fait savoir l'Arcom, sa candidature n'a pas été jugée recevable.
À l'inverse - et sans surprise - l'Arcom a validé le dossier de Delphine Ernotte Cunci. En route pour un troisième mandat, l'actuelle présidente de France Télévisions sera entendue le 12 mai à 14 heures. Elle sera suivie de Frédérique Dumas, productrice et ex-députée en rupture de ban avec la macronie à 16h30. Le lendemain, Irène Grenet, ancienne directrice générale adjointe de FranceTV Publicité, sera auditionnée à 8h30, puis Jean-Philippe Lefèvre, ex-directeur de l'antenne de Public Sénat, à 11 heures.
Chaque audition se déroulera en deux phases distinctes : une présentation par le candidat de son projet stratégique, suivie d’un premier échange avec les membres du collège. D’une durée maximale d’une heure, cette partie de l’audition sera enregistrée. La deuxième partie, également d'une durée maximale d'une heure, se déroulera à huis clos, conformément au considérant 14 de la décision du Conseil constitutionnel n° 2000-433 DC du 27 juillet 2000.
L'Arcom "se prononcera sur la nomination à la présidence de la société France Télévisions à la majorité des membres qui la composent et à bulletins secrets au plus tard le 22 mai", pour une entrée en fonction en août, a-t-elle détaillé dans un communiqué.
Favorite dans cette course à sa propre succession, Delphine Ernotte Cunci a officialisé sa candidature le 17 avril dernier dans un message adressé aux salariés de France Télévisions. "Je souhaite continuer à défendre notre média de service public à vos côtés, avec force et passion, au service de la maîtrise de notre espace démocratique, de notre souveraineté culturelle et de la réconciliation de la société française. J’ai plus que jamais la conviction que nos médias publics ont un rôle absolument déterminant à jouer (...) Voilà pourquoi j'adresserai aujourd'hui (jeudi) à l’Arcom (le régulateur de l'audiovisuel) ma candidature à la présidence de France Télévisions" faisait-elle savoir.
Ancienne patronne d'Orange France, Delphine Ernotte Cunci a été la première femme nommée à la tête du groupe audiovisuel, en 2015, succédant à Rémy Pflimlin. Elle a notamment lancé la chaîne d'information en continu franceinfo et plusieurs plateformes (Okoo, Lumni, france.tv...). Avec TF1 et M6 notamment, elle a impulsé en 2024 la structuration d'une filière audiovisuelle pour faire face à la concurrence des plateformes américaines. Début avril, Delphine Ernotte-Cunci annonçait la disparition des logos des chaînes France 2, France 3 et France 5 au profit d'une "marque média unique" france.tv à partir du 6 juin prochain, date à laquelle les quatre chaînes du service public seront rassemblées du canal 2 au canal 5 et Franceinfo (futur occupante du canal 16) grâce à une nouvelle numérotation des chaînes de la TNT.
Depuis plusieurs mois, elle est partie prenante du projet de holding commune à tout l'audiovisuel public. Un projet soutenu par la ministre de la Culture, Rachida Dati, mais critiqué par la gauche, dont l'examen a été reporté "sine die" la semaine dernière "en raison d'un programme parlementaire très chargé". Selon ce que le Parlement validera in fine, le prochain PDG de France Télévisions pourrait voir son mandat écourté.