Guillaume de Tonquédec ("Fais pas ci, fais pas ça") : "Ma carrière a changé de dimension"

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Guillaume de Tonquédec ("Fais pas ci, fais pas ça") : "Ma carrière a changé de dimension"
Par Benoit Daragon Journaliste
Guillaume de Tonquedec
Guillaume de Tonquedec © Nathalie Guyon / France Télévisions
Alors que la septième saison de "Fais pas ci, fais pas ça" débarque ce soir, Guillaume de Tonquédec revient pour puremedias.com sur cette série qui a fait décoller sa carrière.

Et de 7 ! France 2 lance ce soir la nouvelle saison inédite de "Fais pas ci, fais pas ça". Ce sera la septième fois que les téléspectateurs retrouveront les familles Lepic et Bouley. Quelques jours avant le retour de cette série culte, puremedias.com a rencontré Guillaume de Tonquédec, l'acteur qui a reçu un César pour "Le Prénom", qui porte si bien le personnage de Renaud Lepic.

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Propos recueillis par Benoît Daragon.

puremedias.com : Dès le début de cette nouvelle saison, vous étudiez le gansta rap et partez dans un camp de nudistes. Ils ne vous ménagent pas, les scénaristes de "Fais pas ci, fais pas ça" !
Guillaume de Tonquédec : Non ! Mais c'est bien car le personnage étant très coincé, tout désagrément, si minime soit-il, est source de comédie. Et plus il est bousculé, plus c'est drôle ! Donc la séquence du camp naturiste est assez désopilante !

Cette idée est venue de vous ? Vous l'avez validée ?
Au départ, le tournage en Guadeloupe a été suggéré comme une boutade et a été gardé. Puis l'idée du camp de nudistes est venue de Cathy Verney, la créatrice de la série "Hard" de Canal+, qui est avec Michel Leclerc, l'auteur et la réalisatrice de cette saison. Tous les deux nous ont demandé notre avis... Et moi comme je suis plutôt pudique, je n'étais pas très chaud pour me mettre à poil ! Mais elle m'a assuré que la nudité ne serait pas un truc voyeur mais un ressort de comédie et d'émotion. Je lui ai donc fait confiance !

Et Renaud Lepic, votre personnage, se révèle plus à l'aise qu'on ne pouvait l'espérer !
Oui ! Les retrouvailles avec un ami d'adolescence et le fait d'être loin de Sèvres et de sa femme, lui permettent de retrouver ses 15 ans. Et sa fille, qui vient de faire son coming out, est heureuse de découvrir une autre facette de son père. Valérie Bouley va se révéler plus émouvante que dans les précédentes saisons car elle va en prendre plein la figure. Ils vont se dire leurs quatre vérités, ce qui ne serait pas arrivé à Sèvres. Ce que j'aime bien, c'est que ce séjour chez les naturistes n'est pas gratuit. C'est un voyage initiatique pour les quatre personnages qui partent mais aussi pour ceux qui restent !

"J'ai mis une chaussette en guise de cache-sexe"

Le tournage de ces séquences balnéaire a été amusant ?
Une fois la pudeur passée, c'était extrêmement drôle ! J'avais demandé à des acteurs de la série "Hard" de me donner quelques combines pour être à l'aise dans les scènes de nu ! Je ne pouvais pas mettre de string car on voit la ficelle. Du coup, Charlie Dupont m'a donné son truc : mettre une chaussette en guise de cache-sexe. Il appelle ça : le chaus-sexe. C'est ridicule, certes ! Mais on a l'impression de ne pas être complètement nu !

Ce tournage nu vous a rapproché d'Isabelle Gélinas ?
En fait, on se connait très bien et depuis longtemps car nous étions ensemble sur scène, au théâtre, quand on reçu les premiers scénarios de "Fais pas ci, fais pas ça" pour les auditions !
Mais depuis le lancement de la série, j'ai peu tourné avec elle car on n'est pas dans la même famille. J'avais demandé aux scénaristes de nous écrire enfin des scènes ensemble ! Et ça a dépassé ce qu'on avait imaginé ! (rires)

Guillaume de Tonquédec chez les naturistes
Guillaume de Tonquédec chez les naturistes © Bernard Barbereau / France Télévisions

C'est difficile de se renouveler pour cette série ?
Au delà du cahier des charges qui est assez précis, je trouve que les saisons ne se ressemblent pas. Elles sont d'ailleurs chapeautées par des directeurs de collections qui changent tous les deux ans. L'écriture est très exigeante. Le rythme aussi. C'est pour ça qu'il n'y a que 6 à 8 épisodes par an. Il vaut mieux un effet de manque que de la lassitude. Et pour la production, la série ne s'arrête jamais. Nous, les acteurs, on a des moments de pause où on peut faire autre chose.

Vous êtes impliqué dans l'écriture ?
On se voit, oui. Je leur liste par mail ce que j'aimerais qu'il arrive aux personnages, et pas uniquement à ceux de ma famille ! Puis on interagit sur les idées des uns et des autres. Même si elles ne sont pas toutes retenues, une idée peut en amener une autre.

Parlons de votre personnage. Il vous plait, cet homme très "vieille France" ?
Enormément. J'aime son potentiel comique qui vient du fait qu'il a des valeurs et qu'il tient à les transmettre. Et dès qu'il y a un grain de sable, c'est une source de comédie inépuisable. Et puis il est avare et d'une très grande mauvaise foi ! (rires)

Les téléspectateurs aiment s'en moquer, mais vous le trouvez attachant ?
Oui ! Il est profondément humain, c'est ça qui me plait et qui me touche beaucoup. Il aime sa femme et ses enfants, mais dès qu'il arrive quelque chose, il aménage ses principes. Il est pris dans ces contradictions comme chacun de nous. A l'épreuve des faits, il faut mettre de l'huile dans les rouages.

Ce personnage ressemble à celui que vous jouez dans "Le Prénom". Vous êtes "tradi" dans la vie ?
Je vous rassure, dans la vie, je ne suis pas aussi coincé que ces personnages ! Et je ne passe pas non plus mes vacances dans les villages naturistes ! (rires). Par contre, les deux personnages sont vraiment chouettes à jouer. Ils ont un point commun, une face cachée qui se dévoile au fur et à mesure. Dans le "Prénom", il a quelques bombes atomiques dans son sac et quand il les révèle, ça dévoile un personnage beaucoup moins simple qu'il n'y paraît !

"On imagine aisément Renaud Lepic participer à la Manif pour tous"

Pourquoi cette série marche depuis 2007 ?
Parce qu'on parle de la famille, un sujet universel ! Et c'est fait avec précision pour coller au plus près à la vérité. Et il y a un petit décalage qui amène l'humour, qui rend la série savoureuse à regarder. Et, enfin, parce que l'identification aux personnages est forte : sans être vraiment un Lepic ou un Boulay, on est un peu tout ça à la fois, selon les jours ! On évoque avec justesse des choses de la vie de tous les jours, que l'on traite par la comédie.

Vous abordez aussi des sujets de société. En plein débat sur le mariage pour tous, votre fille dans la série révélait son homosexualité..
La série n'a pas de vocation sociétale mais c'était une bonne idée car ce sujet était dans l'air du temps. C'était très intéressant que ça arrive dans la famille la plus tradi, qui a certainement défilé contre le mariage pour tous. On imagine aisément Renaud Lepic participer à la Manif pour tous et s'y rendre en car avec sa paroisse, sa femme ou ses enfants...

"On veut des adieux, comme dans les séries américaines"

Justement, quand vous avez vu la Manif pour tous, vous vous êtes dit qu'il y avait beaucoup de Lepic en France ?
Je sais depuis longtemps qu'il y en a pas mal de Lepic en France ! (rires) Mais... (silence) Dans la série, cela me semble assez juste de voir comment cette famille qui est gênée a priori par ces sujets évolue face à la réalité de la sexualité de sa fille.

Vos carrières avec votre trois partenaires principaux (Valérie Bonneton, Isabelle Gélinas et Bruno Salomone) ont beaucoup évolué depuis le début de la série. C'est devenu compliqué de coordonner vos quatre agendas ?
Ca a toujours été compliqué mais ça le devient de plus en plus... Mais on a un attachement viscéral à la série et à nos personnages. On s'est toujours débrouillé pour arriver à se retrouver ! C'est un miracle permanent, mais on prend un tel plaisir à raconter ces histoires. Tant qu'elles resteront bien écrites, il n'y a aucune raison d'arrêter.

La saison 8 est déjà en chantier. Vous réfléchissez à une neuvième saison de "Fais pas ci, fais pas ça" ?
On commence à parler de la longévité de la série... Le problème c'est que les enfants devenant grands, ils vont finir par voler de leurs propres ailes. Ca va devenir difficile de maintenir ces familles unies. Un jour ou l'autre, cette série touchera à sa fin parce que son sujet va se tarir. Par contre, on a décidé que la fin serait scénarisée. On veut des adieux, comme dans les séries américaines. Et on a déjà quelques idées...

"Le Prénom"
"Le Prénom" © Pathé Distribution

Votre carrière a décollé depuis le début de cette série...
Ma carrière a clairement changé de dimension avec "Fais pas ci, fais pas ça" mais aussi avec "Le Prénom". Surtout que ces deux aventures ont été concomitantes. Une série à succès, une pièce à succès, un film qui fait plus de trois millions d'entrées. Il y a pire, non ?

Ce César pour "le Prénom", il vous a apporté quelque chose ?
Oui, très concrètement ! Pendant 20 ans, j'ai joué dans deux ou trois pièces par an et enchaîné les petits rôles au cinéma et à la télévision. Puis, tout d'un coup, on me propose des premiers rôles, bien écrits, avec des partenaires et des metteurs en scènes super. C'est une période incroyable pour un acteur ! Je viens de tourner "Belles Familles" de Jean-Paul Rappeneau (le réalisateur de "Cyrano de Bergerac", ndlr) avec André Dussollier et Nicole Garcia. Quelle chance ! Atteindre ce niveau là, c'est un rêve !

Vous êtes devenu bankable !
Même "JTable" ! Je suis un acteur qu'on invite au journal télévisé !

"'Le Prénom' a été un moment de vie intense"

Le "Prénom" passe dimanche soir à la télévision (cette interview a été publiée dimanche matin, ndlr). Vous en gardez quel souvenir ?
Ca a été une aventure artistique exceptionnelle et un moment de vie intense. "Le Prénom" a changé ma vie. Ca a commencé au théâtre où on a triomphé : on a joué a guichet fermé pendant plus d'un an. Ensuite, on en fait un film, qui fait 3,5 millions d'entrées. Puis il y a eu les César... 5 nominations, 2 récompenses. Valérie Benguigui monte sur scène, moi aussi... Une soirée inoubliable avec toute l'équipe du film. Et pleine d'émotion car on savait déjà que Valérie était malade... (la comédienne est décédée en septembre 2013, ndlr)

Vous le saviez au moment du tournage ?
On l'a su pendant qu'on jouait la pièce. Elle était en traitement et avait dû être remplacée plusieurs fois. Mais tout avait été mis en oeuvre pour qu'elle puisse continuer à jouer avec nous. Les auteurs ont tenu à ce qu'elle fasse le film malgré tout. Pour cela, les producteurs ont pris d'ailleurs des risques financiers. Mais on ne savait pas à l'époque que ce serait fatal...

Vous allez pouvoir regarder le film ?
A l'initiative de Patrick Bruel, on va tous se réunir pour le voir chez Judith El Zein. Ca va être émouvant pour nous... Surtout que j'ai beaucoup vu le film lors de la tournée en Province pour la sortie du film mais je ne l'avais pas revu depuis...

"A 48 ans, j'ai enfin la chance de pouvoir dire non"

Comme acteur, vous voulez surtout jouer dans les comédies ?
"Belles Familles", c'est une comédie avec le sens du rythme inimitable de Jean-Paul Rappeneau. Mais pourtant c'est une histoire assez noire, autour d'un héritage... Il y a des choses très personnelles, très émouvantes mais qui sont écrites de façon à ce que ça devienne jubilatoire. Dans les comédies, les personnages vivent souvent des tragédies. La différence tient dans un petit décalage, souvent lié au rythme. Mais on m'a proposé de jouer des rôles plus graves, comme un film qui s'appelle "Les Nuits d'été" qui va sortir le 28 janvier où je joue un notaire marié qui veut obsessionnellement savoir quelle femme il aurait pu être et se travestit. Un film assez étrange que j'aime beaucoup.

J'ai lu que vous aviez participé au doublage français de "Winter Sleep", le film turc qui a eu la Palme d'or au dernier festival de Cannes !
C'était une très belle expérience. Je n'avais pas eu le temps de voir ce film car je n'avais pas 3h15 de libre et là j'ai été obligé ! C'est un film absolument formidable ! Prenez le temps de le voir, même si je vous conseille la V.O. ! (rires) C'était très marrant à faire et très difficile. Car il faut coller au travail de l'acteur original, à son phrasé et ne pas le trahir.

Vous avez beaucoup travaillé en 2014...
Comme un dingue oui !

Vous voulez vous calmer un peu en 2015 ou en profiter ?
L'année ne sera pas light. Je suis au théâtre tous les soirs jusqu'en juin. On tournera la huitième saison de "fais pas ci" au printemps... Et puis, sans doute quelques films de cinéma ! Il y a beaucoup d'opportunités... On me propose des films qui me plaisent beaucoup ! Et à 48 ans, j'ai enfin la chance de pouvoir dire non. Ca fait 3 ou 4 ans, c'est tout nouveau. Et j'ai la chance de ne pas être obligé de tourner pour payer mes impôts, je peux refuser des projets ! (rires) Mais c'est une passion donc je vais profiter des jolies choses qu'on me propose.

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