Après sa désignation par le président de la République, Rémy Pflimlin était cet après-midi confronté aux sages du CSA. Ces derniers doivent délivrer un avis conforme pour que le processus de désignation se poursuive.
Devant le Conseil, Rémy Pflimlin a dévoilé sa stratégie. S'il ne veut pas remettre en cause la mutation en entreprise unique (fusion des sociétés France 2, France 3, France 5, etc. dans la holding France Télévisions), le patron de Presstalis souhaite redonner aux chaînes de véritables patrons d'antennes, prenant l'exemple de Radio France. « Ils auront des responsabilités très larges sur le choix des programmes diffusés sur leur chaîne et des objectifs à tenir », a-t-il expliqué, repoussant ainsi l'idée de guichet unique mis en place par la direction actuelle et très décrié par les producteurs.
Renforcer l'identité de chaque chaîne
Dans cette logique, Rémy Pflimlin souhaite renforcer l'identité des chaînes. Il souhaite rajeunir France 2, en ramenant l'âge moyen des téléspectateurs de 55 ans à 45 ans, comme sur les chaînes privées. « France 2 doit être une chaîne qui doit fédérer, rassembler, faire l'événement et qui doit représenter la diversité de la population française », a-t-il expliqué. « FR3 et RFO euh pardon, France 3 et RFO doivent être les chaînes de la proximité et des débats citoyens. Il faut qu'elles transmettent la culture propre de leur territoire à leurs téléspectateurs », a-t-il ajouté. France 5 doit « aider à comprendre, décrypter et collaborer avec les écoles et les chercheurs » tandis que France 4 « doit innover par ses talents, ses formats, ses références culturelles et musicales différentes ».
Du côté des programmes, Rémy Pflimlin ne s'interdit aucun type d'émissions, « sauf les émissions de télé-réalité telles qu'on peut les voir sur les chaînes privées et dont on voit les développements dans la presse, encore aujourd'hui ». « Nous devons offrir des programmes et de l'information pour tous disponibles partout et sur tous les modes de consommation. Nous devons innover dans les formats, les fictions, dans les séries longues qu'il va falloir multiplier. J'ai pour objectif la création d'un deuxième feuilleton quotidien (après Plus belle la vie, NDLR). Il faut investir davantage dans l'écrire, renforcer notre offre de documentaires en évitant l'amalgame du reportage. Il faut aussi une visibilité plus grande pour les spectacles vivants en donnant plus de place aux œuvres contemporaines ».
Des retards sur le numérique
Longuement, Rémy Pflimlin est revenu sur le virage numérique de France Télévisions. S'il s'est félicité du lancement de Pluzz.fr, le service de catch-up TV de France Télévisions, il a noté quelques retards du groupe dans le numérique, notamment dans les réseaux sociaux et la communication des informations. Ainsi, prenant l'exemple de Roland Garros, il souhaite que les programmes et les contenus des rédactions soient mis à disposition à un maximum de Français, sur tous les écrans. « Il faut qu'on trouve la meilleure façon d'informer les gens et qu'on optimise les moyens. On doit aussi adapter nos contenus sur tous les écrans. Il y a sûrement un travail d'éditorialisation pour les adapter à l'ensemble de ces supports » a-t-il expliqué.
