BFMTV a bien eu des contacts avec les terroristes. Dès hier, l'AFP rapportait que la chaîne d'information en continu avait appelé l'usine où étaient retranchés les frères Kouachi et avait pu parler avec l'un d'eux. Si la chaîne s'est refusée à tout commentaire dans la journée, elle a finalement diffusé des extraits de ces enregistrements une fois les assauts terminés et l'intervention de François Hollande finie. BFMTV a donc expliqué avoir appelé l'imprimerie de Dammartin-en-Goële et avoir parlé pendant plusieurs minutes avec Chérif Kouachi. La chaîne d'information a par ailleurs ajouté avoir été contactée par Amedy Coulibaly, le preneur d'otages de la porte de Vincennes, dans l'après-midi.
Au cours de la soirée, alors que les réactions étaient nombreuses sur les réseaux sociaux, Christophe Hondelatte a justifié à l'antenne l'initiative d'Igor Sahiri, journaliste de la chaîne à l'origine de l'interview de Chérif Kouachi, ainsi que la diffusion de ces extraits. "Je voudrais vous préciser deux choses. La première, c'est que nous avons attendu la fin des deux opérations pour diffuser ces deux interviews que nous avons réalisées mais c'était bien normal. La deuxième, c'est qu'elles ont toutes les deux été expurgées de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à de la propagande islamiste car il est hors de question que nous en soyons les relais" a expliqué le journaliste. Par ailleurs, la chaîne a évidemment transmis ses enregistrements aux forces de l'ordre pour mener à bien l'enquête.
Une conversation entre Amedy Coulibaly et ses otages diffusée sur RTL
Ce samedi, RTL a annoncé de son côté avoir tenté de contacter directement Amedy Coulibaly hier après-midi, après 15h, lors de la prise d'otages de la Porte de Vincennes, en appelant sur le téléphone de l'épicerie casher. "Amedy Coulibaly, le preneur d'otages, décroche mais ne répond pas directement puis raccroche mal le combiné", écrit la station sur son site Internet. Le journaliste à l'origine de ce coup de téléphone entend donc une conversation entre le terroriste et ses otages, montrant "la détermination froide, l'endoctrinement du terroriste et une rhétorique qui manifestement ne laisse aucune place à la négociation".
A l'antenne ce matin, la station a expliqué qu'elle avait bien évidemment choisi de ne pas diffuser cette conversation hier pour ne pas mettre en danger la vie des otages. Le journaliste de RTL a ajouté que la diffusion de ce matin avait été le fruit "d'une difficile réflexion".