Son refus est catégorique. Ce lundi 3 juin, Calogero a publié un communiqué sur sa page Instagram pour protester contre l'utilisation de l'une de ses chansons lors d'un meeting du Rassemblement national. La veille, Jordan Bardella, tête de liste RN pour les Européennes, tenait son dernier meeting des avant l'élection devant quelque 5.000 partisans au Dôme de Paris. "Notre civilisation peut mourir, si nous ne reprenons pas maintenant et rapidement le contrôle de notre politique migratoire (...) Les Français ne reconnaissent plus la France qui les a vu grandir", a notamment déclaré le candidat d'extrême droite en fin de discours, alors que le meeting était retransmis en direct sur BFMTV.
"Je m'oppose fermement à ce que ma musique soit récupérée"
À la fin de l'évènement, c'est donc la chanson "1987" qui a entonné dans la salle. Un titre nostalgique qui évoque les souvenirs d'adolescent de l'artiste de 52 ans, furieux de ne pas avoir été consulté en amont. "J'ai été scandalisé d'apprendre hier, dimanche 2 juin, que ma chanson '1987' a été diffusée à la fin du meeting du Rassemblement National au Dôme de Paris" a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
"À aucun moment, je n'ai donné une quelconque autorisation d'y diffuser ma musique. J'affirme que jamais je ne l'aurais donné", poursuit-il. "Mes chansons ne sont pas faites pour le cadre politique, elles appartiennent au public et seulement au public. Je m'oppose fermement à ce que ma musique soit récupérée par quelque parti que ce soit. Paul Ecole, auteur du texte '1987' et moi-même, déplorons une grave atteinte à notre droit moral dès lors que mon oeuvre est associée à un discours politique. Je me réserve le droit de donner toute suite judiciaire à cette affaire", conclut l'auteur-compositeur-interprète.
La musique utilisée lors des meetings politiques, surtout lorsque ceux-ci sont diffusés à la télévision, est toujours un sujet sensible pour les artistes. Aux États-Unis, lors de la campagne présidentielle de 2020, plusieurs stars ont demandé à l'équipe de Donald Trump de ne pas jouer leurs titres lors des meetings du président-candidat. Parmi ceux-ci : Bruce Springsteen, Phil Collins, Adele, ou encore Neil Young, qui avait décidé de porter plainte.