Les critiques finissent par trop peser. Mercredi soir, Bilal Hassani était invité sur le plateau de "C à vous, la suite". Le chanteur s'est confié, ému, sur l'annulation de son concert à Metz sous la pression des catholiques radicaux. Des attaques qui ne visent pas tant son art que sa personne, ce qui devient un fardeau difficile à supporter.
"Ils n'avaient pas envie que je monte sur scène et, au début, j'avais vraiment l'intention d'aller au bout et de faire ce concert", a-t-il expliqué, se disant habituer et avoir "plusieurs fois" reçu des "menaces" par le passé. Mais cette fois, le danger était trop grand. "Là, ça commençait à être inquiétant, surtout pour mon public. Avec mon producteur, on a décidé, enfin, on a dû en fait, annuler à la dernière minute. (...) Il y avait un rassemblement qui allait avoir lieu. Dans la ville, ils allaient essayer de cibler mes fans, mon public, et ça c'est la chose qui me terrifie le plus. C'est des jeunes personnes qui viennent pour s'amuser, passer un bon moment, cela faisait longtemps que je n'étais pas venu à Metz en plus. Ça me faisait tellement plaisir y retourner, mais, voilà", a confié le chanteur, dépité.
"Ca n'a jamais été mon intention de provoquer"
L'objet principal du litige, le lieu du concert choisi. Bilal Hassani aurait dû se produire mercredi dans une ancienne basilique désacralisée, Saint-Pierre-aux-Nonnains. Un choix qui a piqué à vif une partie des chrétiens radicaux locaux, mais aussi des militants d'extrême droite. L'artiste, lui, sait que cela n'a finalement rien à avoir avec le lieu ou sa musique. Le problème serait sa personne. "Ça n'a jamais été mon intention de provoquer ou quoi que ce soit (...) Ce lieu accueille des expositions et des concerts depuis très longtemps (...) et on en parle jamais. Je comprends très bien la mission et le message derrière toutes ces menaces. C'est parce que c'est moi, c'est ça qui est désolant".
C'est Anne-Élisabeth Lemoine qui a posé la question sensible, l'interrogeant sur le "harcèlement homophobe" qu'il subit depuis des années. "Est-ce que ça ne vous décourage pas ?", lui a demandé la présentatrice. Sa question, il y a répondu avec une voix teintée d'émotion. Après un soupir, il a admis être "un petit peu" découragé. "Je commence à être un tout petit peu fatigué. J'avoue que ça fait 4 ans que je suis exposé et je sais que je propose ce que je propose. Mais je reste un être humain. J'ai 23 ans, j'ai commencé quand j'en avais 19, ça fait beaucoup à porter sur mes épaules". Puremedias.com vous propose de revisionner la séquence.